débat sur l'état du monde
_x_ , _y_ et _z_ 3
tunisiens discutent de l’état du
monde.
Le cas tunisien, celui de leur pays, cas parmi tant d’autres,
leur a servi d’exemple pour développer cette observation toute simple selon
laquelle : rien ne va. Nous courrons droit vers notre perte.
Cet état des lieux ne nécessite pas plus que l’observation
objective d’un sujet un minimum lucide.
C’est l’étape 1 dans laquelle l'on constate le mal.
(on nous objectera que tout n'est pas que mal, et qu'il y a du bien. On a décidé pour simplifier le débat, que tout va mal à partir du moment que la moitié du peuple tunisien survit, qu'une minorité aveugle jouit seule de ses privilèges et que la jeunesse est muette)
L’étape 2 c’est l’explication du mal.
A partir d’ici l’analyse s’impose.
_x_, _y_ et
_z_ éludent la question politique et admettent que le système
d’organisation collective qui fixe la
réussite matérielle comme unique moyen de distinction sociale explique une grande partie du problème.
Le matériel (l’argent) constituerait dans ce système la catégorie la
plus pertinente de jugement et de sélections des individus. En Tunisie et dans
un langage vulgaire les « mnaikins »
seraient les derniers de la liste, et les « krozs »
seraient les distingués.
Ainsi serait divisé ce monde. Les ambitions des premiers
seraient de devenir des « krozs »,
quand le but des « krozs » serait
de devenir encore plus « korza ».
Le « paraître » est le langage qu’utilisent les
individus pour se positionner sur cette échelle de valeurs. Le système leur
offrira une panoplie de produits destinés à refléter leur appartenance sociale.
Certains objets, comme les habits, portables ou voiture, seront détournés de
leur fonctions primaires pour servir de code de positionnement social.
C’est ainsi qu’elle transgresse ces fondamentaux. Tout sera
légitimé, y compris l’exploitation, la corruption lorsqu’il s’agit de faire du profit.
Ce sont les solutions qu’ils proposent qui les
différencient.
Les uns inventent des religions, les autres des idéologies.
l’action serait donc la 3ème étape du processus, étape
cruciale car elle entraîne son auteur vers des choix.
Etape 3 :
_x_, _y_ et _z_ ne veulent pas être des révolutionnaires
encore moins des prophètes, mais réfléchissent à leur échelle à l’attitude favorable
à adopter dans une société régie par la loi du profit.
Leurs réponses divergent, entre la résignation, la résistance
voire l’action.
_z_ pense que le fait de rappeler constamment cette situation est un moyen de ne pas s’endormir et s’aliéner. Pour lui , il est nécessaire d’en parler, de l’exprimer, de condamner la bêtise de la société de consommation, dénoncer la moutonisation et être arrogant contre les fétichistes du clinquant brillant.
_y_ malgré la conscience du mal, il accepte le monde tel qu’il est par tolérance à l’ignorance de certains.
_x_ ne sait plus, et se demande pourquoi ce que l’on passe une soirée à discuter sur un mal que l’on ne peut pas vaincre et qui nous dépasse. Il critique l’attitude arrogante de _z_ qu’il considère élitiste et méprisante.