On peut aimer ou détester Bourguiba mais on ne peut l'occulter des commémorations de l'indépendance tel que ce fut encore le cas lors du 53ème anniversaire du 20 Mars dernier. Ainsi à part notre gentil président, qui dans sa dernière allocution a timidement mentionné le nom du combattant suprême (ici), il semblerait que personne d'autre que lui n'avait le droit de faire allusion à son encombrant prédécesseur. Surtout pas notre fumeur invétéré du mauve, Mouldi Mbrek qui à mon avis mérite d'être interné en urgence pour hallucination aigüe ou alors pour amnésie critique. Ainsi, pour ce journaliste de la Presse, dans son article (ici), l'indépendance n'a été consolidée et scellée que par l'œuvre de notre président Ben Ali. Pareil pour la journée de la femme, Mouldi Mbarek écrira: "la femme est au cœur du projet de
civilisation que les Tunisiennes et les Tunisiens édifient patiemment
depuis l’avènement du 7 novembre 1987" (ici). Pour résumer sa brillante pensée, Il nous explique avec une conviction d'un enfant de trois ans, que depuis l'antiquité les tunisiens n'attendaient qu'une chose: l'avènement du 7 Novembre.
Laisser écrire de telles balivernes dans les médias nationaux est une manière d'officialiser la posture révisionniste du Gouvernement. Ce travestissement de l'histoire au profit de bas intérêts électoraux nous montre combien nos dirigeants n'ont rien retenu de la leçon de la colonisation qui fut, à l'époque aussi, une machine de réécriture de l'histoire. Bourguiba ne fut pas non plus un exemple en la matière lui qui s'en tailla une sur mesure.
Pour conclure, j'aimerai m'adresser à l'auteur du blog Diana MagaZine qui ne comprend pas pourquoi ce que certains blogueurs récupèrent la fête du 20 Mars pour fustiger l'actuel gouvernement au lieu de rappeler l'Histoire de l'Indépendance et d'honorer la mémoire des martyres: mon cher "Legend Of The Fall", toi qui sembles aimer les contes de princesses et les légendes d'automne tu as évidement le droit de te limiter à une lecture romantique de l'Histoire. Par contre tu ne peux pas ignorer la pertinence des propos des blogueurs anti-mauves surtout en de telles occasions. Je pense même qu'il y a plus d'hommage rendu à l'esprit de lutte et d'indépendance dans leur posture critique que dans ta contemplation passive de l'évènement historique...Se complaire dans le passé dans une conjoncture aussi liberticide que celle d'aujourd'hui, c'est tout simplement trahir le 20 Mars 1956.
(voir le post de Carpe Diem sur la question)
- fumer,
- porter le voile,
- porter des lunettes de soleil,
- mais aussi prononcer le chiffre 7.
Ainsi lorsqu’un calcul donne 12 707 par exemple, on doit dire 12 606 + 101
Parfois ça devient compliqué je n’avoue.
Par contre, je songe vivement un mettre un poster de Bourguiba, mais j’en trouve pas. Même au marché au noir ils ne font plus...!