Une Tunisie qui révèle de plus en plus sa complexité et sa schizophrénie s'apprête à voter dans 10 jours pour les premières élections libres de son existence....
Je vous invite à compléter avec moi la série encore longue de clivages, duplicités, oppositions qui divisent le pays.
13 octobre 2011
Tunisiamoises
Commentaires sur Tunisiamoises
- @ ZLa série de clivages est bien longue, et le lecteurs qui sont d'habitude diserts, deviennent peu bavards quand on aborde un sujet qui touche aux islamistes. Il faut croire que le sujet est soit inintéressant, soit effroyable. Et pourtant c'est le sujet de clivage qui va empoisonner le paysage politique pendant longtemps et qui doit être débattu en urgence. J'espère que les lecteurs de DT vont réagir.
- Nabil Al QlawiLes Islamistes sont susceptibles de faire un excellent score à ces élections. Les Islamistes sont susceptibles de remporter les prochaines législatives ou présidentielles en Tunisie. S'ils ont gagné par les urnes en Turquie ou à Gaza, pourquoi ne le pourraient ils pas en Tunisie ?
Si les islamistes aux pouvoirs remettent le couvert de la dictature religieuse...Alors il faudra leur tirer sur la barbe. - Bavard pour bavardPour répondre a le Coq, ce ne sont pas les 35heures, le mainien ou non du bouclier fiscal ou la suppression ou non du juge d'instruction, qui agitent le quotidien des tunisiens. Ceci, parce que les clivages chez nous ne relevent pas seulement du mode de gouvernance ou de distribution des richesses (ou de l'appauvrissement), mais touchent surtout le modele de société que les tunisiens souhaitent pour leur pays. Des questions fondamentales, tranchées depuis longtemps dans les pays occidentaux et assimilés, ne l'ont été, au meilleur des cas, qu'a moitié en Tunisie. Ainsi va-t-il de la dialectique entre les libertés individuelles ou de création, d'un coté, et le comportement ou les expressions qu'une frange importante de tunisiens considere comme normatifs dans l'espace public. Ou encore concernant la place du fait réligieux dans la sphere politique ou, plus généralement, publique.
Nous en sommes la de par l'accumulation de plusieurs facteurs. Le plus important est le fait des gouvernants qui, soit n'ont pas porté leur projet jusqu'au bout et ont imposé top down ce qu'ils ont porté jusqu'au bout (Bourguiba), ou bien, n'étant porteurs d'aucun projet, ont verouillé tout débat et ravivé les déchirures pour des raisons de propagande, quand ils n'ont pas tout simplement erigé la médiocrité en norme (Ben Ali). Un autre facteur tient a la tendance du tunisien -tendance que l'on retrouve a des degrés divers sur le partour méditerranéen- a préférer, aux choix assumés, une sorte de tolérance implicite laissant aux individus une large marge de liberté tant qu'ils n'étalent pas leurs comportements. D'autres facteurs, enfin, tiennent de la mondialisation, de l'impact du mode sociétal projetté par les médias du Golfe dans les foyers tunisiens ou de la projection, dans la conscience collective tunisienne, des inextricables tragédies du Moyen-orient.
Ces problématiques sont accentuées, en Tunisie, par le fossé grandissant qui sépare les régions et les individus, la perception d'une accaparation du pouvoir politique et économique par certaines régions, ou encore par la faillite totale d'un systeme éducatif qui n'excelle que dans la production d'analphabetes bilingues et d'intellectuels boudourou.
La conclusion de tout cela est que Z a été assez généreux en ne parlant que de siamoises. La vérité est qu'il y'a au moins quatre Tunisie, l'une vivant a l'heure d'Amsterdam, l'autre a l'heure de Kandahar, et les deux dernieres faisant office de tampons entre les deux premieres.
Comme toujours, il y'a de bonnes et de mauvaises nouvelles. La mauvaise nouvelle est que nous avons un modele de société batard, a défaut d'etre franchement hypocrite (dans 2 semaines, a l'occasion de l'Aid qui marque la fin du pérélinage, l'un des 5 piliers de l'islam, beaucoup de tunisiens qui, en faisant offrande d'un mouton le matin au souvenir d'Abraham, choisiront a ce meme moment les meilleures pieces pour accompagner leur vin le soir et trangresser ainsi l'une des récommendations de cette meme foi). La mauvaise nouvelle est que les extremes réligieux sont parvenus a imposer leur agenda a une démarche révolutionnaire qui s'etait faite sans eux et qui était, a l'origine, franchement animée par des aspirations de liberté. La mauvaise nouvelle, encore, est que ces memes extremes ne cessent d'eriger des lignes rouges et n'hésitent pas a les protéger au besoin par le recours a la violence verbale ou physique. La bonne nouvelle est que, au moins, nous avons un début de modele sociétal et un début d'un débat sur ce que nous souhaiterions majoritairement comme regles du vivre ensemble et sur le sort qui devrait etre réservé aux minoritaires. D'autres pays de la région vont devoir attendre encore 50 ans pour parvenir a ce stade. - Ad Gloriam Ad Tunisiemes chers amis, notre chère Tunisie occupe un endroit stratégique au coeur du bassin méditerranéen! elle est placée (géographiquement) à la croisée des routes! ce qui est à l'origine de son émancipation, sa progression! et c'est ce qui a fait son multiculturalisme!
elle est riche d'une histoire millénaire et s'est bien imprégnée des différentes civilisations qui se sont succédées sur son sol(très convoité)
résultat : une société diverse, multi-culturelle!
j'opte donc pour le mot variété (plutôt que clivages)! on devrait utiliser cette diversification (et ces différences) à bon escient, pour bâtir la nouvelle tunisie, une tunisie libre et démocratique, où on cohabite dans le cadre du respect mutuel, où l’intérêt général prime avant tout!
il faut de tout pour faire un monde, n'est ce pas! et il nous faut de tout, aussi, pour notre tunisie! on aura notre front national (tea party), notre droite modérée, notre centre, notre gauche et notre extrême gauche!
n'oublions pas que l'on a chassé benne à lit grâce à notre union, que l'on a découragé ses sbires par notre solidarité...
les nostalgiques de l'ancien régime feront tout leur possible et imaginable pour nous diviser, machiavel les a toujours inspiré! (fidèles à leurs moeurs crapuleuses)
ne les laissons pas arriver à leur fins!
je le redis encore une fois, je suis optimiste et nous y arriverons!
soyons réalistes, exigeons l'impossible (dixit che guevara)
bon weekend - ENTI ESSOUT, une chanson à diffuser autour de vous avant le 23 octobreN0té pour vous :
« Une chanson composée par de jeunes artistes tunisiens, intitulée "Enti Essout" ("tu es la voix") est diffusée depuis quelques jours pour inciter les électeurs à aller voter le 23 octobre, premier scrutin de la Tunisie post-Ben Ali.
Soutenue et financée par le Programme de l'ONU pour le Développement (PNUD), la chanson est diffusées sur les ondes, téléchargeable gratuitement, et le CD sera distribué lors de caravanes de sensibilisation à travers le pays »
Voici le lien pour l’écouter sans modération, un vrai plaisir :
http://www.lalibre.be/actu/international/article/689356/mon-peuple-tu-es-la-voix-une-chanson-pour-inciter-les-tunisiens-a-voter.html#embed_pos1 - merci bob pour le lien
cette chanson me foule la chair de poule (mode à fleur de peau ON)
mes chers amis, quelle la chance de vivre cette transition!
nous en parlerons à nos petits-enfants, nous leur dirons : nous avons chassé notre inculte de dictateur, nous avons barré la route aux pourris et aux obscurantistes, et surtout nous avons inspiré tant de personnes, notre détermination a bousculé tout un monde!
soyons fiers de ce que nous avons fait et restons unis
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Bref, je l’ai rencontré en 1987 place du 7 novembre.
Il m’a dit : n’parle pas politique
J’ai dit : j’parle pas de liberté
Il m’a dit : n’ parle pas de droits de l’homme
J’ai dit : j’parle pas de droits au travail
Il m’a dit : n’ parle pas de droit de la presse
J’ai dit. :J’parle pas de droits tout court
Il m’a dit : n’parle pas de Carthage
J’ai dit : j’ parle plus du tout
Bref , on s’est quitté et on s’est plus parlé
Bref, je l’ai retrouvé en 2011 place du 14 janvier
Il m’a dit : n’parle pas d‘islam
J’ai dit : J’parle pas de droits de la femme
Il m’a dit : n’parle pas de sexualité
J’ai dit : j’parle pas de musique
Il m’a dit : n’parle pas d’alcool
J’ai dit : j’parle pas de ciné
Il m’a dit : n’parle pas de voile
J’ai dit : j’parle plus du tout
Bref, on s’est quitté et on se parle plus