Les dernières frappes israéliennes sur Damas confirment la convergence d'intérêt entre l'internationale islamiste et "l'empire". Le régime d'Assad se présente comme la dernière relique d'un ordre ancien, celui des dictatures laïcs. L'empire milite pour faire tomber ce dernier bastion et mettre au clair la carte politique de la région. Après la bacchanale révolutionnaire il est temps que ces barbares du sud se calment. Et puisque la religion semble être dans ces contrées le meilleur moyen de contrôler les foules et de les réassigner à leur misérable condition, alors vive la sainte alliance, vive le mariage entre l'empire et l'internationale islamiste. Main dans la main, les deux feront tomber Assad, et installeront progressivement dans toute la région, l'ordre wahha(grosse)bite.
Mes amis, je sais que je verse dans la théorie du complot, et que mes propos donnent raison à l'idée que notre destin serait décidé par des forces exogènes. Je rajoute cependant l'idée selon laquelle une force endogène, bien de chez nous, constitue la raison première de notre "colonisabilité": Le t7inn naturel de nos maîtres bigots. La minable allégeance à l'internationale islamiste en est une parfaite illustration.
Comment ne pas sombrer dans la théorie du complot quand on les voit dérouler le tapis rouge (ou bleu) sous les pieds de chaque prédicateur wahhabite, quand on les entend criminaliser les critiques contre les Saoud (voir ici). Comment ne pas voir la silhouette d'une diabolique conspiration quand on écoute leurs discours anti-gauche, quand on apprend l'établissement de camps djihadistes (voir ici). Sans parler de leurs appels au meurtre, du zigouillage d'un Chokri Belaid... Comment avec tout ça, ne pas lire les signes d'un nouvel ordre régional dont Zaballah serait l'agent local en Tunisie...
(illustration de l'accueil en grande pompe du prédicateur wahhabite Mohamed Hassen. Dans ce festival de flagornerie furent présents des grandes figures d'Ennahdha tels Habib Ellouze et Sadok Chourou. Au même moment, dans le mont Chaambi, des agents de la garde nationale sont gravement blessés par des mines antipersonnel déposées par des djihadistes établis dans ces zones reculées de l'ouest tunisien...)
néanmoins je ne suis pas vraiment convaincu par l'analyse qui fait des peuples en général (et des peuples arabes en particulier) des marionnettes manipulées par des forces exogènes,car en connaisseur de l'Amérique latine vous savez très bien qu'après Pinochet il y a eu Bachelet et qu'après Paz il y a eu Morales et que l'action de l'ordre néo libéral (expression selon moi préférable à celle d'empire) entraine des réactions et des résistances (parfois même jusqu'au coeur de Wall street)
vous en êtes parfaitement conscient et vous apportez vous même un bémol à la thèse "complotiste" qui semblait vous séduire au départ.
la question qui se pose (pas pour le monde "arabe" mais pour l'ensemble des peuples ou si vous préférez pour les "99 pour cent" qui ne profitent pas du "système") n'est pas de se poser la sempiternelle question "qui nous a fait ça?" mais de comprendre les forces sociales à l'oeuvre dans les pays du "printemps arabe"
dans ces conditions je pense que c'est extrêmement méprisant pour le peuple syrien que de lui enjoindre de subir encore 45 ans de dictature baathiste sous prétexte que celle ci développe un discours prétendument anti impérialiste et laïc.
la dynastie Assad fait penser à l'aphorisme de l'avocat nazi Carl Schmitt qui écrivait: "est souverain celui qui proclame l'état d'urgence "car les Assad ont fait subir au sens propre 45 ans d'état d'urgence à leur peuple en vue de l'asservir.
pour le dire autrement cet ultra nationalisme (ou plus exactement cette manipulation du sentiment national) qui aboutit à une dictature impitoyable au profit d'une Oligarchie à base confessionnelle ( et au fameux "axe chiite") et qui trouve son principal appui auprès des Mollah iraniens (qui n'ont rien à envier aux salafistes) mérite-t-il d'être défendu au nom du principe moralement douteux "l'ennemi de mon ennemi est mon ami."
il est sûr que le wahhabisme saoudien exporte outre sa camelote "spirituelle" son "modèle social " réactionnaire et féodal mais c'est la non résolution de la question sociale qui risque de pousser la partie la moins éclairée du prolétariat tunisien (au sens large) vers les solutions illusoires de l'ordre salafiste .
dans cette optique se raccrocher à la branche pourrie du baathisme ne fait pas avancer d'un pouce la résolution de cette question sociale.