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DEBATunisie
14 septembre 2017

Réconciliation avec la dictature ?

Chers amis, nous pouvons désormais déclarer officiellement notre retour dans la résistance. En ce mois de Septembre, il y a les écoliers, mais aussi la dictature qui fait sa rentrée. Le spectacle se déroule par étapes sous nos yeux hébétés: 

-Tout commença par le remaniement ministériel dans lequel notre premier soumis-nistre, nomme sur ordre d'Essebsi, d'anciennes hideuses figures du mauve dans son nouveau gouvernement.
 

-Ensuite, la candidature de Hafedh Caid Essebsi au poste de député de la circonscription d'Allemagne. Fils du président, Ce kakateux personnage incarne le retour flagrant du népotisme. Après avoir été parachuté chef du parti de papa, il continue à vouloir s'imposer dans toutes les affaires de l'Etat et ce pour la simple raison qu'il fut le résultat d'une fortuite éjaculation de notre président à l'intérieur de son épouse...

-En filigrane se multiplient les intimidations et violences contre les activistes (le cas de Afra Ben Azza), ou encore l'expulsion de figures qui dérangent, comme sous Ben Ali : citons le cas du journaliste français Jermestar (voir ici), ou encore l'expulsion récente de Moulay Hichem, le dit prince rouge, cousin dissident du roi du Maroc. La présidence, bien sûr comme au mauve-vieux temps, nie toute implication et répond par ses larbins telle que cette vendue de Saida Garrache qui nous tint à peu près ce langage : «l’expulsion a été effectuée selon des procédures administratives automatiques, sans consultation des responsables, ce que nous regrettons» (voir ici). Re-Bonjour la langue de bois ! 

-Puis cerise sur le gâteau, le parlement vote enfin la loi controversée dite de la Réconciliation nationale (voir le texte de loi ici). Après d'âpres luttes, le président réussit enfin son coup de pute : blanchir légalement l'administration corrompue au nom de "l'appaisement du climat de l'admnistration et le renforcement de la confiance envers les institutions" (tel que mentionné dans les objectifs du texte de loi). Grâce à l'alliance sacrée avec les islamistes, l'assemblée vota à la majorité absolue, ce 13 Septembre 2017, l'adoption d'une loi qui passe l'éponge sur un demi-siècle de pratiques mafieuses et ce au nom de l'apaisement et du renforcement de la confiance !

Mes amis, ce n'est pas la confiance du citoyen envers ses institutions dont il est question ici. il s'agit plutôt de la confiance des institutions à continuer la nique du bien public en toute impunité. C'est bien de cela qu'il s'agit. C'est ce chantage qui est à l'oeuvre. Chantage de la "machine administrative" qui offre les pleins pouvoirs au président en échange de son impunité et de sa voracité.
Comme cela a toujours si bien fonctionné, sous Zaba par exemple...    

DAVINCI

Je ne sais pas si ce 13 Septembre marque le premier pas vers la réhabilitation définitive de la dictature. Méfions-nous de nos emportements et de nos surenchères qui par leur répétition finissent par rendre inaudibles nos indignations. Mais soyons convaincus d'une chose : Nous sommes pris en otage par une génération d'hommes médiocres qui sans la force des armes, ne quitteront jamais le pouvoir. Mais n'aimant pas le sang, ni la violence, je ne vois de possible issue que par le chemin d'une nouvelle religion : Mes amis, notre salut est entre les mains de la Sebkha. Boukornisez-vous ici !

لا بوكرنين الاّ بوكرنين، ولا سبخة الاّ السّبخة

Commentaires
D
bon article
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B
On touche ici un problème très complexe et fondamental... Depuis l’indépendance, la corruption est devenue un style de comportement social et même de gouvernement. L’état de dégradation institutionnelle et sociale est désastreux pour une population accablée par le chômage et la misère tandis qu’une frange parasite tous les circuits du pouvoir et profite d’un enrichissement illicite qui explose. En 2012, le ministre chargé de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption dans le gouvernement de la troïka s'est déclaré pour l’instauration de mesures drastiques contre la corruption passée et présente. Quelques mois après il a reconnu de façon tacite qu'il était impossible d'atteindre le rouage et les bénéficiaires de la corruption sans mettre en danger l'administration, l'économie, la société et la sécurité du pays. Le Ministre disait que ‘’l’architecture de l’organisation de corruption est semblable à celle d’un jeu de quilles, si on fait vaciller la première pièce, on fait tomber la pièce voisine et ainsi de suite jusqu’à la dernière’’. Théoriquement, la lutte contre la corruption parait donc simple. Sauf que la chute des corrompus entraînerait dans son sillage la décomposition rapide du système administratif et économique et paralyserait pour longtemps le service public et les orientations politiques du pays. <br /> <br /> De ce constat accablant et sans appel est venu l’idée d’une ‘’réconciliation’’ avec les fonctionnaires (et assimilés précise le texte) qui ont profité du système de corruption. Le retour à la case bourguibienne s’est imposé, il est même espéré!<br /> <br /> <br /> <br /> La Tunisie a loupé une occasion unique de son histoire, celle d’organiser et de mener à son terme une révolution. Il fallait procéder au nettoyage du pays en 2011. Il fallait créer, à l’instar des révolutionnaires français de 1789, un tribunal révolutionnaire provisoire mis en place par l'Assemblée nationale. ‘’Ce tribunal est institué pour punir les ennemis du peuple’’, précisait en préambule son texte fondateur. Il y a eu, certes, des excès, mais sans cette juridiction exceptionnelle imparfaite, les royalistes et les seigneurs auraient continué à comploter, et la révolution française aurait été un échec cuisant, au mieux une révolte des gueux sans lendemain. <br /> <br /> Pas de doute, Ben Ali est bien là, même s'il n'est pas présent physiquement, et le retour du bâton ne tardera pas.
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