Le poulain du président, Elyes Fakhfakh, chargé de former un nouveau gouvernement, annonce aux tunisiens ce samedi, sa liste de ministres et secrétaires d'états (voir ici). De nombreux islamistes dans le lot mais aucun karouiste comme l'avait promis Fakhfakh. Mais à la surprise générale, après avoir présenté les membres de son cabinet, Fakhfakh avoue à demi-mot, avoir reçu une menace de Zaballah qui refuserait de donner son vote de confiance et donc faire échouer la constitution d'un nouveau gouvernement.
Zaballah fait payer à Fakhfakh, mais surtout à Saïed, l'éviction des karouistes... Karouistes qui rappelons-le (de l'avis de l'entourage du président, des honnêtes gens et des sebkhsites...), sont des symboles de corruption*.
Les tunisiens assistent donc en direct à une nouvelle opération de chantage conduite à distance par Zaballah. Mais ce qui est nouveau cette fois, c'est la mise à nu du "deal du siècle" entre Zaballah et Karoui, ennemis d'hier, assumant aujourd'hui publiquement les liens indéfectibles de leur douteux mariage... et ce au point de prendre Dame Tunisie en otage.
La question qui taraude les esprits en ce moment, concerne la nature même de ce deal. Que diable cache cette circonstantielle union sacrée, entre un parti accusé d'entretenir un appareil occulte de terrorisme et un homme d'affaire véreux ? La réponse est dans la question...et dans ce joli dessin qui m'a pris une journée de travail...
Sinon, pour un complément d'information, je vous invite à lire cet article de Hatem Nafti (voir ici).
* Il est aussi important de rappeler que jusqu'à tout récemment, Zaballah jurait Allah et son prophète, qu'il ne s'allierait jamais avec Karoui à cause des soupçons de corruption qui pèsent sur l'homme d'affaire.