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DEBATunisie
16 mai 2020

La postérité de Zaballah

Zaballah demeure le dernier avatar de l'islamisme "old generation" en Tunisie. Il gère très mal sa sortie et semble avec l'âge redoubler d'autoritarisme même au sein de son propre parti. Il vient tout juste de dissoudre son bureau exécutif (voir ici). Très contesté également au parlement qu'il préside, Ghannouchi est en outre accusé de trop rouler pour les turcs et les qataris. Son leadership est sérieusement menacé sans que la relève ne soit assurée.
Et pourtant c'est peut être ailleurs qu'il faut commencer à entrevoir sa postérité...  

Makhlouf

Seif Eddine Makhlouf

Ce "jeune" (plus si jeune que ça) de 44 ans,  leader de la "coalition de la dignité", s'est miraculeusement imposé dans les législatives remportant 21 sièges. Personne ne se rappelle de ses prétendues luttes contre la dictature, et pourtant celui-ci se réclame de la Révolution. Il fait surtout partie de ces allahistes qui avaient soudainement émergé après la fuite de Ben Ali et qui orbitent autour d'Ennahdha comme de petits astéroïdes (pour ne pas dire mouches) qui s'agglomèrent et grossissent avec le temps pour devenir ce qu'ils sont aujourd'hui : un amas compact et rocailleux (ou racailleux) de "fréristes" allahistes. L'histoire retiendra peut être que Makhlouf aura été le premier à conduire le "frérisme allahique" au parlement.

Par contre, prenez garde chers amis à ne surtout pas leur rappeler leurs condition de satellites d'Ennahdha. Makhlouf le supporte très mal. Le chroniqueur de Mosaïque FM Haythem Mekki (blogueur de la Révolution, lui pourtant on s'en rappelle) en a payé cher les frais. Dans sa chronique satirique du 14 Mai, Mekki explique comment la "coalition de la dignité" propose à l'assemblée les projets de lois qu'Ennahdha n'ose pas directement assumer. Mekki les compare à un oiseau qu'on appelle pour accomplir les basses besognes.
En guise de riposte, Makhlouf s'invite le lendemain sur la même chaîne pour insulter en direct le chroniqueur en le traitant de "chien vendu". La véhémence de ses propos et sa nervosité au micro révèlent une personnalité inquiétante et annonce la couleur de la tyrannie que lui et sa bande de copains pourraient nous préparer demain si l'allahisation du pays parviendrait à son terme. 

Il est à noter que la loi que nos fréristes allahistes veulent proposer au parlement (celle dont parle Haythem Mekki) est censée dispenser les médias de l'autorisation de la HAICA (haute instance de l'audiovisuel), ce qui -d'après Mekki-, arrange bien les affaires d'Ennahdha et ses amis, propriétaires de médias, justement, hors la loi. Seif Eddine Makhlouf défend sa prétendue loi en invoquant sa foi en la liberté d'expression.

On peut dire que la violence avec laquelle il s'est exprimé contre le journaliste a eu le mérite au moins de démontrer au public et en direct, où se situe sa véritable foi.  

Heureusement qu'existe Abir Moussi

Ne vous inquiétez pas chers amis, contre les astéroïdes d'Ennahdha, on pourra toujours compter sur Abir Moussi et ses abiroïdes !  

POSTERITE

(dessin paru dans Nawaat ici)

D'ailleurs en ce moment-même, Abir et ses abiroïdes organisent un sit-in ouvert à l'assemblée pour dénoncer les violences verbales (et physiques selon ses dires) du même Seif Eddine Makhlouf (voir ici).

La confrontation des deux postérités dégage sur la scène politique tunisienne une odeur de plus en plus nauséabonde au point de contaminer le coronavirus lui-même qui affiche depuis un net recul (voir ici). Ce serait bien que le Docteur Raoult vienne installer son laboratoire dans nos contrées pour étudier de plus près ce phénomène (en veillant à bien porter son masque). 

En m'excusant de la vulgarité de ces dessins, je vous salue chers amis et je profite de cette conclusion pour exprimer ici mon entière solidarité envers Haythem Mekki et tous les journalistes et dessinateurs sur terre menacés dans l'exercice de leur profession. 

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