Désolé je vous ai promis un régime d'un mois sans cul et sans Blasphème, mais avec Marzouki et ses tartoureries quotidiennes, il devient très difficile de résister à la tentation...
Pas étonnant qu'après une telle révélation, notre Tartour national prenne la défense du port du niqab à l'université...
(voir ici)
Pour répondre à l’appel d’Athena (qui a oublié Libre Enfin comme absent et member eminent du Parti Sebkhaoui), je n’ai pas deserté, mais un grand coup de blues perso m’a vidé d’energie et j’ai du mal à écrire le moindre petit mot, fut-il tout 3ssel pour notre Athéna préférée…
Nous parlions des priorités du pays et la nécessité de ne pas gaspiller le peu d’énergie qui reste à l’opposition. Il n’y a qu’à voir le nombre de commentaires dans les derniers dessains de notre Saint patron –Z- pour se render compte que l’espoir se dissipe. Néamoins, pour moi, de voir dans les “micro-provoc” individuelles une source de contreproductivité est un piège: celà impliquerait que le pouvoir actuel a l’autorité de definir les règles du jeu et que l’opposition devrait jouer dans ce cadre predefini. C’est la technique naïve de quelques bon-pensants pendant l’ère Ben Ali, qui espéraient “changer le système” dans le “cadre de la Loi”. Mais la Loi était illégitime, et ces textes de loi le reste aujourd’hui avec une application aussi fantaisiste qu’à “l’ancien regime”. Donc, de demander une limite aux provocations individuelles, est au mieux se render l’idiot utile du pouvoir ou au pire pratiquer l’appaisement. Je comprends la logique mais je crains les consequences. D’ailleurs, mais c’est un autre sujet, Ennahdha – en pratiquant l’appaisement vis à vis des extrémistes, et en espérant les vassaliser – découvre qu’ils ont bien nourri un monstre qu’ils ne contrôlent pas…
Donc que faire de concrêt? Où focaliser le peu d’énergie qui reste? Personellement je pense qu’il y a deux piliers incontournables et nécessaires:
1) une justice indépendente et
2) des medias libres et independents.
Notre justice, comme le reste du pays, est cancérisée par la corruption. Il y a deux raisons majeures:
a) la remuneration totalement inadequate de nos juges par rapport à leur responsabilité et pouvoir. Effectivement, j’ai cru lire quelque part (mais je ne retrouve pas la source), que seul le Bangladesh a des juges avec un pouvoir d’achat plus faible que les juges Tunisiens dans leur pays.
b) le manque total de transparence dans les procédures et demarches des tribunaux ainsi que les decisions des juges. Je vous laisse imaginer les effets d’un cocktail ”pouvoir + salaire miteux + manqué de visibilité”…
Le point (a) peut être facilement remédié par le pouvoir en place, au lieu de distribuer des cadeaux à l’ANC tant qu’il y a de la musique. Mais en Quid Pro Quo comme dirait les Anglais, il faut accepter plus de transparence; privées (on veut savoir “min ayna laka hadha” à partir de l’année zero de mise en place de ce nouveau dispositif) ainsi que professionelle (quelles sont les decisions prises, qu’elles soit défendues et discutées ouvertement etc.).
Ceci me ramène au point n.2: la liberté des medias. Effectivement, pour que ce quatrième pouvoir puisse jouer son role de révélateur, leur droit de diffuser et de divulguer doit être garanti par la loi. Sinon, comment assainir la société de cette corruption et les dépassements qui nous rongent? – l’administration, la police, la douane etc. la lumière devrait-être faite partout! La corruption est démoralisante pour la société (qui veut payer des impôts dans un pays ou on ne fait pas confiance en l’usage de cet argent – il n’y a qu’à voire la Grèce ou l’Italie), et la corruption tue (lait contaminé en Chine, bâtiments non conformes au Bangladesh etc.). Le problème majeur de nos médias est dans le manque de moyens et de methodes. La télé privée nous a offert quand-même quelques animateurs “madhin” dans des programmes fort divertissants. La presse écrite et digitale sont absolument miserables. Seul Tunisia-live essaye de tenir un niveau professional , le reste fait pleurer. Businessnews essaye, mais il est clair qu’il faut une experience, des capacities analytiques et une maitrise de la langue qui font défaut aujourd’hui. Il faut un niveau de langue et de reflexion d’un Libre Enfin. Aujourd’hui, nous sommes mieux servis à lire un reportage par un journaliste étranger professionel, qui se rend sur le terrain, reste neutre, observe, fait des vrais interviews, prend des belles photos, plutôt que de lire nos torchons, fussent ils issue de la meilleure volonté du monde... Pour celà il faut ouvrir nos portes aux médias étrangers, qu’ils s’installent en Tunisie (pour couviri le Maghreb et l’Afrique sub-saharienne par exemple), et qu’ils apportent leur capital humain et s’investissent dans des publication locales. Nous avions bien fini en 1994 par accepeter que la BNP, la SocGen etc s’investissent dans nos banques pour nous sauver d’une énième crise? C’est la seule facon de se professionaliser, et nos médias en ont vraiment besoin.
Alors voilà pour mes deux points sur l’essentiel. Pour ce qui est du coup de blues, c’est que je suis resigné et perd un peu l’espoir de voir une Tunisie démocratique et prospère, où les Tunsiens et les Tunisiennes vivent en liberté et dans la dignité.
Je l’ai dit avant et je le repète encore: nous avons besoin de faire notre auto-critique et nous en sommes encore totalement incapables! Mon feed facebook est infesté par ces messages faux-positifs sur le travail fantastique du parti du president de l’ANC! Ce qui pouvait être qualifié d’optimisme il y a deux ans, se retrouve vite tourné en idiotie utile, pour aujourd’hui s’assimiler totalement à de la collaboration. La meme logorhée langue de bois que sous les mauves, mais vraiment inconsciente. ..
Si meme on ne se voilait pas la face (!); de sortir un pays comme la Tunisie de sa situation économique et sociale qui créent la frustration et le chômage, et la “fadda”, prendrait des années de bonnes decisions. Ces decisions sont à portée de main puisqu’il suffirait de copier les recettes qui marchent. C’est de la technocratie, j’en conviens, mais elle serveraient à bâtir les fondements qui éviteraient à la démocratie naissante de devenir une nouvelle république de Weimar. Alors comme nous faisons tout faux, je pense que mon blues demanderait plus que quelques pilules Prozac-
Je voudrais être optimiste, comme ce que degage Abdelli dans cet entretien avec Le Courrier (http://www.lecourrier.ch/108726/avec_lotfi_abdelli_la_tunisie_nouvelle_se_plie_en_quatre ) mais j’ai du mal… Donc voilà comment je vois la situation:
Depuis 1981, le manque d’autocritique, pour des raisons politiques et pour des raisons de fausse fierté, est témoigné par notre changement de pouvoir d’achat international. Alors qu’il suffisait de 398 millimes en décembre 1980 pour acheter un dollar US, aujourd’hui cette meme monnaie internationale nous coûte 1Dt660 millimes. C’est une ligne droite qui commence au coin bas gauche et qui se termine au coin haut droit. Celà veut dire quoi au juste? Très simplement qu’au lieu d’adapter notre économie en nous remettant en cause continuellement, nous avons collectivement préféré fermer les yeux et devenir à peu près entre 3% et 5% moins cher (ou plus pauvre) par an pour garder le mythe et l’illusion que tout va bien. Vous voulez un exemple plus concrêt? Aux années 80 nos touristes étaient francais, scandinaves et allemands. Aujourd’hui ils sont polonais et roumains (il suffit de voir la première langue que nos marchands dans le souk essayent en premier pour approcher une blonde…). Alors si on ne realise pas que la Tunisie a stagné on peut au moins se dire honnêtement que la Roumanie n’était pas si riche que ca aux années 80…
La Tunisie a toujours eu tout ce qu’il faut pour réussie, mais aujourd’hui n’est leader dans rien et nous refusons de le reconnaitre :
Notre tourisme est victime de mauvaise allocation et incitations historiques (vente de terrains, le rêve du tourisme de masse), manqué de propreté, le manque d’infrastructures, l’attitude des gens du metier (vous avez déjà visité l’office du tourisme Avenue Mohammed V ?), des marchands, des tunsiens (encore un manque d’autocritique quand on maintien l’idée de ce peuple chalereux acueillant bla bla - http://www.tunisia-live.net/2013/04/12/how-to-avoid-feeling-bad-while-getting-scammed-in-tunisian/), du manque de restaurants, d’attractions etc. Lisez les commentaires des voyageurs sur TripAdvisor et cela vous donnera une idée de l’etat des lieux… Nous aurions pu avoir un tourisme a grande valeur ajoutée, qu’elle soit culturelle, balnéaire, ou urbaine – mais non. Nous aurions pu bâtir un aeroport qui dessert l’Afrique, un pays soit un centre de coordination pour les hommes et femmes d’affaires – well, let’s forget about it, puisque nous avons les Qatari
En industrie, la loi 72 a crée quelques societies compétitives internationalement, mais elles sont limitées. Cette loi, qui essayait de protéger le marché intérieur, a fini par mettre tout le pays sous respiration artificielle. Carrefour et Orascom ont fait plus de bien pour la Tunisie que beaucoup d’autres initiatives foireuses. Malgré ceci, la Tunisie reste réticente aux investissement étrangers dans l’économie locale. Nous aurions besoin de plus: investissement dans l’alimentation, la restauration, l’habillement, l’internet (sans ATI), l’éducation, le service en general, les banques/assurances, bâtiments etc. Un obstacle majeur, est le manque de productivité des travailleurs tunisiens: la solution depuis 35 ans c’est de ménager une devise qui dégringole pour maintenir l’image de la tunisie comme un producteur low-cost. C’est une stratégie suicidaire pour deux raisons: (1) c’est la productivité et non le salaire qui definit la valeur de l’employé (2) le développement global à de plus en plus besoin de capital humain. Si l’industrie s’automatise, on ramenera les machines en Europe car la main d’oeuvre opérationelle deviendrais la plus petite composante des couts….
Parlons en ce capital humain: un autre mythe est que nous serions tellement bien lotis puisque la population tunisienne est jeune est bien eduquée. Deux illusions:1) le niveau de l’éducation en Tunisie est en moyenne nulle, ce qui fait que les diplômes ne valent pas grand chose (http://www.oecd.org/pisa/46643496.pdf ) (sauf pour le 1%, mais ceux la s’en sortent toujours dans tous les pays), et l’etat a poussé les gens vers les universités pour donner une sensation de feel good et de ralentir leur arrive sur un marché de travail inflexible et donc saturé et qui de plus a besoin d’autre competences que celles fournies par les universités tunisiennes. 2) Deuxième illusion, celle d’être éduqué à l’université et donc de demander des salaires et avantages loin des prestations fournies. Pour ceux qui ont un boulot, sa77a wallah. Une statistique à étudier: sur 1000 cv recus pour combler un poste, il y a peut être 100 qui ont un profil qui colle, que vous appelez en entretien, qui confirme l’entretien, amis sur lesquels seulement 10 viennent vous voir, et encore… Un tribunal de prud’ homme qui donne raison à l’employé quelque soit les circonstances, une administration lourde, etc. fait qu’il faut être bien fou ou ne pas avoir le choix, pour essayer de monter quelque chose dans le pays… Il faudrait un grand programme de “remise à niveau” des universitaires au chômage, pour constater les besoins du pays et comment “reformater” leur connaissances en quelquechose d’utile. On pourrait imaginer Monster ou Adecco, prendre la responsabilité de placer les chômeurs, payés “success fee” par l’état en function de la longévité des salaries dans les postes qu’on leur trouve. Etc.
Je m’arrête là un instant, car si vous avez suivi jusqu’a là je vous dois une médaille, ou du moins un verre de quelquechose… Il y a du pain sur la planche, mais nous sommes absents… les news, c’est plutôt:
http://www.hrw.org/fr/news/2013/05/13/tunisie-le-projet-de-constitution-doit-etre-revu
Nous parlions de la Dubaisation de la Tunisie, de sa Pakinisation, mais à voir cette photo de Ninja, je pense aussi à l’Algérie...
http://mideast.foreignpolicy.com/posts/2013/05/16/confronting_tunisias_jihadists
Athéna remplis mon verre, Athéna remplis mon verre…