DEBATunisie

19 septembre 2023

Après Daniel, l'ouragan Chléka !

Les propos que je tiens sur ce blog ne sont plus qu'un triste témoignage, parmi tant d'autres, de ce qui se passe en Tunisie. A l'époque de Ben Ali, quand nous commentions l'actualité, nous pensions que les mots pouvaient encore agir sur le réel. Aujourd'hui ce n'est plus du tout le cas. Nos mots ne sont plus que des bouteilles jetées à la mer, une sorte d'autopsies dont le seul but est de consigner l'ignorance, la méchanceté et la bêtise qui sont en train de tuer à feu doux le pays. 

Cette maladie s'appelle le chlékisme. Son représentant en chef est Kais Saïed le président de la République. Tout a été dit, expliqué, analysé sur ce monsieur et sa politique. Ce qui suit n'est donc qu'un simple compte-rendu.

Tempête Daniel

Hier 18 Septembre 2023, lors d'une réunion ministérielle, Zabaïed déplore l'origine hébraïque du nom "Daniel" donné à l'ouragan qui a ravagé Derna en Libye. Il y voit le signe d'une infiltration du sionisme dans les milieux intellectuels. Zabaïed fait un clin d'œil très discret à son électorat chlékiste pour qui, tous nos malheurs ne sont que le fruit d'un complot. En l'occurrence, puisque la catastrophe est de taille, cela ne peut-être que l'œuvre des juifs.

Les ministres présents lors de la réunion ont salué la perspicacité de leur chef et sur Facebook les chlékistes on applaudi par milliers. Voilà donc où nous en sommes en Tunisie à l'heure où je vous écris. 

TEMPETE

Furent présents à cette réunion, le sinistre de l'intérieur Kamel Feki, la ministre de la Justice Leila Jaffel, et le tout frais premier ministre Ahmed Hachani, le pantin qui a remplacé Blanche Neige la Bouden. Ce retraité sorti du chapeau (ou de la ventouse) du président est resté mué depuis le début. Puis la Tunisie découvre son verbe le 15 Septembre dernier, lors d'une sortie officielle dans une école primaire à Cité Ettadhamen. Ce n'était pas un chef de gouvernement, mais un individu qu'on a habillé d'un costume cravate et qu'on a obligé à singer le rôle d'un officiel. Il était largué, perdu, récitant comme un écolier des formules patriotiques creuses. Aucune pensée, aucune phrase complète, du bla bla bla chlékiste qui témoigne d'une terrifiante vacuité…   

Oreilles

On sait que Zabaïed a pris un soin particulier à se faire entourer d'idiots. Car il tient à ce que dans son Titanic des aveugles, il puisse être le seul borgne à bord. Mais avec Hachani, on sent que notre président est allé un peu trop loin...

Peut-être qu'il ne s'est toujours pas remis de l'épisode Méchichi ? Allez savoir... 

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07 septembre 2023

Une rentrée de m*de

Nous vivons dans un monde de m*de.

Je me dis ça à chaque fois que je vois une Chléka récupérer une noble cause.
En Tunisie par exemple, nous étions très nombreux à dénoncer la corruption, l'oligarchie, le jeu pervers des islamistes, et voilà qu'une Chléka récupère toutes ces luttes, les transforme en slogan politique, excluant au passage les véritables défenseurs de ces causes, pour finalement transformer le pays en une dictature sans RIEN résoudre au problème, voire en empirant le problème...

Et ce, sous les applaudissements de milliers de gens. 

Autre exemple à l'échelle de la planète

Ce qu'on appelle l'ordre mondial dominé par l'occident, est devenu depuis la chute de l'URSS, un monstre froid qui écrase tout ce qui résiste à son empire. La lutte contre cet ordre établi est devenue en soi une noble cause entretenue par ce qu'on appelle les peuples du sud, mais aussi, ne l'oublions pas, une partie importante des populations occidentales victimes elles aussi de ce système.

Et voilà qu'une Chléka de Moscou récupère cette noble lutte, et agrège autour d'elle les peuples du sud. Une Chléka russe, certes plus futée que celle que nous nous coltinons à Carthage, mais tout aussi haineuse et prétentieuse et puis surtout, une Chléka dangereuse qui tape très fort contre ses opposants et ses détracteurs et qui a le Pouvoir de faire tout péter.

La Chlékagrameuse

Pour conclure, je citerai un exemple plus léger, celui d'une instagrameuse bien de chez nous, très chlékeuse. Je ne la nommerai pas, mais vous la reconnaitrez si vous suivez l'Instagram tunisien.

INSTA_PALESTINE_blog

Cette jeune femme, après Rolex, Chanel et LVMH, c'est la Palestine qu'elle rajoute à sa vitrine d'Instagram. Elle fait de son tourisme à Jérusalem, une opération de communication pseudo militante, sans la moindre exposition de la lutte qu'elle prétend mener et sans aucune prise de position politique par rapport au drame des palestiniens.

Voilà donc un exemple de récupération, très anecdotique comparé aux deux exemples précédents, mais qui illustre de manière plus caricaturale ce qui se joue aujourd'hui à l'heure de la Tiktokisation des luttes politiques.

Le chlékisme, chlékise les luttes politiques produisant deux effets indésirables :

- Il dépolitise la lutte en question (le cas de notre instagrameuse)

- Il gèle la crise voire il l'aggrave afin de perpétuer les raisons de la lutte. Le cas tunisien en est la parfaite illustration, puisque nous avons aujourd'hui un président qui provoque les conditions de la crise contre laquelle il prétend lutter.

Et tout porte à croire que c'est l'architecture des réseaux sociaux qui a donné au chlékisme ses lettres de noblesse. Mais je ne suis pas capable ici d'expliquer pourquoi. Il y a certainement une corrélation, quelque chose qui explique la relation de cause à effet entre les réseaux sociaux et la généralisation de ce phénomène qui embrasse la politique, l'art, la culture…tout ! absolument TOUT !  

Bref, nous vivons dans un monde de m*de!

Et si je censure le mot "m*de", c'est parce que désormais "META" censure les gros-mots, ce qui rajoute de la m*de à la m*de, car par la faute de cette nouvelle censure provoquée par META, nous sommes interdits d'utiliser correctement le seul mot capable de désigner la m*de dans laquelle nous pataugeons...

07 août 2023

BDS et BDSM

"Migrants en Tunisie, désert funèbre" titre en Une, le journal français Libération dans son numéro du 2 Août 2023. Ce même journal qui en janvier 2011 avait mis en Une la photo d'une Tunisienne dans un bain de foule arborant fièrement "Ben Ali Dégage !". Elle paraît très lointaine cette époque. Cette magnifique photo de 2011 qui est devenue historique, a de forte chance de se trouver encadrée dans le salon de nombreux Tunisiens dits "progressistes", pour qui le journal Libération serait devenu aujourd'hui un organe néocolonialiste de désinformation et de propagande contre la Tunisie de Saïed. Et puis de quoi se mêlent-ils ces Français ? ils n'ont qu'à s'occuper du traitement inhumain de leurs migrants en Europe, diront-ils.  

Et pourtant les faits sont têtus : depuis début Juillet, des centaines de subsahariens sont déportés dans le désert entre la Tunisie et la Libye, sous une chaleur de près de 50°C puis ils sont abandonnés à leur sort. Officiellement une mère et sa fille sont mortes de soif (la désormais célèbre photo de "Fati Dosso et sa fille Marie" l'atteste). D'après des témoins sur place (ONG, journalistes étrangers et gardes frontières libyens), ils seraient encore plus nombreux à avoir perdu la vie dans cet enfer. Mais non ! vous diront nos tunisiens patriotes, ils s'agit d'un mensonge, voire d'un complot islamo-qataro-libyen visant à déstabiliser le pays. 

Ce déni de réalité ne présume pas d'un racisme larvé ou d'une quelconque justification de cette politique de déportation. Car les racistes tunisiens ne cachent pas du tout leur joie. Ils sont légion depuis que Saïed a ouvert le bal le 21 Février 2023 suite à son discours xénophobe qui avait déchainé les foules contre les subsahariens notamment à Sfax. 

Le déni de réalité dont je parle concerne une autre catégorie de tunisiens qui refusent d'accepter cette tâche indélébile qui va désormais leur coller au front. Un peu comme une famille toute propre sur elle qui découvre en son sein une terrible histoire d'inceste. Pour ces Tunisiens bourguibistes, progressistes et qui ont soutenu le coup d'Etat de Saied contre les islamistes, il est plus commode de croire au complot contre la Tunisie que d'accepter les faits, à savoir : l'Etat tunisien administre la déportation de subsahariens vers la désert.

Ce déni est très problématique en soi. Il est le signe d'une société hypocrite qui préfère protéger ses monstres intérieurs plutôt que de les affronter. Artistes, activistes, journalistes, sportifs, influenceurs auraient dû être les fers de lance d'une prise de conscience générale qui transcende les clivages politiques, sociaux, et qui crie STOP à la déportation ! Et pourtant c'est le silence…

A quoi sert notre solidarité pour la Palestine ?

Par cette question, je ne veux surtout pas mettre en compétition les drames humains. Il est normal que certains se soient "spécialisés" dans certaines dénonciations et qu'ils aient à cet effet développé une rhétorique très sophistiquée pour désigner le mal et les degrés de compromissions avec l'oppresseur. La cause palestinienne est à ce titre une vraie école d'apprentissage, qui pourrait pourtant servir de manuel de lutte pour toute atteinte aux droits humains (si tant est que le droit des peuples à l'autodétermination passe d'abord par la défense des droits humains élémentaires). 

Notons à cette occasion l'admirable travail de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) qui vise à boycotter Israël pas seulement en ciblant les israéliens eux-mêmes, mais aussi les individus ou les entreprises qui "normalisent" avec l'Etat sioniste. L'efficacité de BDS est telle qu'elle s'est imposée au cours des dernières années comme une sorte d'autorité morale capable d'anéantir le prestige d'un artiste ou d'un universitaire pour une suspicion de normalisation avec l'ennemi. Certains artistes tunisiens que je connais, avant leur participation à un événement sentant le souffre israélien, "négocient" directement avec BDS pour prévenir d'éventuelles représailles de la part du mouvement.

C'était peut être le grand tort de la chanteuse tunisienne Emel Mathlouthi de n'avoir pas demandé à BDS un "visa" pour ses concerts en territoires occupés notamment celui prévu à Haïfa, ville à majorité arabe sous gouvernance israélienne. Une succursale tunisienne du mouvement a directement accusé Emel Mathlouthi de normaliser avec l'ennemi obligeant celle-ci à annuler son concert à Haïfa afin d'éviter le scandale. Mais c'était trop tard, le mal était fait, à tel point que le festival d'Hammamet (Etat tunisien) a déprogrammé la prestation de la chanteuse prévue en août. 

Même si je partage en théorie l'avis de BDS, je trouve terrible que cette histoire de boycott coïncide avec l'affaire de déportation de subsahariens, où certains artistes étrangers en sont à boycotter la Tunisie pour "normalisation avec le racisme" (voir ici). Comment nous Tunisiens, pouvons être sincères dans notre lutte pour les droits des Palestiniens, si nous restons muets face un scandale humanitaire qui a lieu dans notre pays ? 

BDS

Emel Mathlouthi aurait dû saisir la censure dont elle a fait l'objet, pour renvoyer la marchandise à l'expéditeur et annoncer que c'est elle qui boycotte le festival de Hammamet pour condamner la normalisation avec Kais Saied et sa politique raciste de déportation de subsahariens. Il est malheureux de constater qu'aucun artiste tunisien jouissant d'une grande notoriété n'ait pris de position claire à ce sujet. Je n'évoquerai plus le cas de la championne de Tennis Ons Jabeur pour ne pas me faire incendier une troisième fois par ses fans. 

Heureusement qu'existe la Palestine pour se donner bonne conscience et montrer son engagement politique. Un engagement politique peu coûteux, qui semble plus s'insrire dans une démarche marketing que citoyenne.    

BDSM

Pour revenir à notre illuminé de Carthage, celui qui nous a fait passer du côté obscure, il vient de limoger sa première ministre, l'innocente et douce Blanche Neige la Bouden. Après lui avoir fait remonter les bretelles dans une vidéo "Fessbook", il annonce quelques jours plus tard, toujours sur "Fessbook", le renvoi de sa première ministre. 

Le nouvel élu est un inconnu. Au diable ses diplômes, ses compétences, ses expériences... le seul critère qui compte pour le poste de premier ministre c'est le degré de masochisme de celui ou celle qui devra supporter les coups de fouets permanents du Sado de Carthage...

BDSM

Quelques jours plus tard, c'est au tour de la patronne de la télévision nationale, la dénommée Awatef Daly, de se faire humilier en public par Zabaïed, toujours sur le "fessbook présidentiel", seul et unique organe de communication de la présidence. Une émission sur le "bon vieux temps", en guise de célébration du 120ième anniversaire de Bourguiba, aurait déplu a Saïed, la jugeant trop favorable à Bourguiba, qui, selon la lecture du sado de Carthage, serait le responsable de nos malheurs.

Loin de moi l'idée de nier l'héritage du père de la Nation, mais je pense comme Saïed que nos malheurs sont bien le fait de Bourguiba dont le seul héritage très solide qu'il a su laisser derrière lui, c'est ce foutu syndrome du prophète qui touche ceux qui s'assoient sur son trône de Carthage !

BOURGUIBA

Alors ne nous étonnons pas de voir autant de caca dans le pays quand le destin offre à l'idiot du village la chance historique de poser ses fesses sur ce trône maudit...

SAIED

28 juillet 2023

Deuxième anniversaire du coup d'État

Ce que j'écris et je dessine ne s'adresse plus qu'à une poignée de personnes. Il est malheureux de constater qu'après toutes ces années, on en est presque à cultiver un entre-soi pour dénoncer la dictature. Non pas que la majorité des tunisiens soutiennent Kais SAIED, pas du tout !

Ils savent qu'il est idiot !

ONAS

Je pense que nos compatriotes reconnaissent au fond d'eux-mêmes que ce monsieur est incompétent, voire mentalement limité. Mais s'est installée cette idée fixe selon laquelle, toute critique dans l'espace public émise contre Saïed ne peut être que le produit d'un complot islamiste, voire atlantiste. Au vu de l'aversion portée contre ces islamistes et toute la classe politique de la dite "décennie noire", l'opinion de guerre lasse, a accepté de soutenir n'importe qui, même l'idiot du village, pourvu qu'il évacue cette engeance de l'espace public. Quitte à brûler le pays ! 

NFT_SAIED

Cela explique à ma modeste échelle, la haine et le mépris dont font l'objet mes dessins. Je suis également accusé dans les réseaux sociaux d'être un suppo des islamistes ou d'être payé par une officine étrangère. La culture du complotisme était déjà bien installée en Tunisie, mais avec l'idiot de Carthage, ce phénomène s'est généralisé au point de contaminer toutes les franges de la société, et de rendre tout simplement impossible ce "Débat" que j'ai tant espéré.  

Pourquoi donc continuer à dessiner ?

Donc, à vous la poignée de personnes qui me lisez, je sais combien vous intrigue cette énergie que je garde malgré la désaffection généralisée pas seulement de mon blog, mais de tous les espaces contestataires. Cette énergie mes amis, je la tiens du plaisir que j'ai à écrire et à dessiner au service d'un idéal imaginaire qui ne verra pourtant jamais le jour en Tunisie, du moins de mon vivant. J'avoue aussi que j'ai un malin plaisir à mener une guerre picturale contre cette Tunisie superstitieuse, bigote et complotiste qui génère les dictateurs et les prophètes. J'assume qu'au nom de cette guerre, tous les coups graphiques sont permis, même l'offense du sacré, coran et drapeau compris.

Mais en ce moment particulier de l'Histoire du pays, où s'est rajouté le racisme à toutes les tares que j'énumérais, j'avoue que je suis mu davantage par le dégoût et la haine pour cette Tunisie que je ne reconnais plus. Je suis hanté par ces terribles images de subsahariens déportés dans le désert, abandonnés à leur sort par un État tunisien devenu inhumain et barbare. C'est pourquoi je pense que Zabaïed et ses Chlékas doivent être évacués pour le salut de tous avant qu'il ne soit trop tard. Il ne s'agit même pas d'un objectif politique, mais simplement d'une nécessité humaine. 

Ci-dessous un dessin qui m'a pris presque deux jours de travail, qui s'inscrit dans la série des radeaux de la méduse, le dixième peut-être du genre que je dessine sur DEBATunisie. Mon dessin s'améliore d'année en année, j'apprend à mieux magner le crayon et les couleurs. Mais à chaque dessin la Tunisie prend encore plus l'eau, et j'ai vraiment peur pour le prochain radeau...    

LE SADO

Cliquez ici pour agrandir

22 juillet 2023

Un soleil de plomb

Les droits humains* doivent rester notre premier crédo. La Patrie et la Nation vont à la poubelle quand on justifie le traitement inhumain de pauvres gens au nom de la sécurité nationale. Le drapeau de la Tunisie j'en fais une boule, je le plonge dans la cuvette des WC, je fais pipi dessus et je tire la chasse si c'est au nom de ce drapeau, qu'on jette dans le désert des femmes, des hommes et des enfants au prétexte que leur "race" présenterait un danger pour notre culture ou notre Nation !

Appelez-moi traitre ou infidèle car je suis effectivement le traitre et l'infidèle complotant et conspirant jour et nuit contre les drapeaux, les totems, les idoles et toutes ces abstractions utilisées depuis la nuit des temps par les tyrans, les despotes et les prophètes. C'est à chaque fois le même scénario : on use de ces bannières en situation de crise et de détresse humaine pour armer des gens démunis contre plus démunis qu'eux, dans le seul but d'assoir le pouvoir du potentat. C'est ce qui s'est passé à Sfax (voir ici), où des tunisiens misérables s'en sont pris à plus misérables qu'eux au nom du drapeau et de la religion soit-disant menacés par le "péril noir". La misère n'excuse pas tout certes, mais celui qui a attisé le feu habite Carthage, et demeurera devant l'Histoire, le tyran, le despote et le prophète de malheur.

Je pisse donc sur ce drapeau depuis que Zabaïed l'a embrassé le jour de son élection (voir ici ). Mais je vous rassure, un drapeau reste lavable en machine, il suffit donc de le lui reprendre de ses mains ! 

Le paradoxe des droits humains

Comment faire alors pour se débarrasser des fascistes tout en respectant leurs droits humains ? Comment ne pas succomber à la tentation barbare quand la seule manière de défaire le fascisme serait d'utiliser la barbarie ? Je ne saurai répondre à cette question, mais par contre : quand tombera ce régime, faire subir à Zabaïed ce que lui et ses sbires font subir à leurs opposants (dont Zaballah), nous condamnerait tous. Cela ferait perdurer le cycle des Zabas. La Tunisie serait piégée dans une faille spatio-temporelle entre Zaba, Zaballah, et Zabaïed. Il faudrait dès aujourd'hui qu'on se promette de ne jamais céder à la haine, ni à l'instinct de vengeance et de ne jamais oublier que Zabaïed, ses ministres, ses partisans, et tous les "tahanas" que compte la Tunisie, demeurent des être humains, faillibles, faibles et lâches et ont droit à un traitement humain. On ne les jettera pas femmes et enfants dans le désert sous un soleil de plomb...

DAKHLA

* Les droits humains (parfois écrits «Droits de l'Homme», également appelés droits de la personne), sont un concept à la fois philosophique, juridique, politique, selon lequel tout être humain possède des droits universels, inaliénables, quel que soit le droit positif (droit en vigueur) ou d'autres facteurs locaux tels que l'ethnie, la nationalité ou la religion.

13 juillet 2023

Le Prophète

Je ne sais pas vous mes amis, mais moi je désespère de la Tunisie.
J'en arrive à un point où je pense que nous sommes bien loin des luttes contre la dictature... avec Kaïs Saied nous sommes entrés en lutte contre l'inhumanité et l'abjection.
Cette lutte est d'autant plus difficile, que la société civile est démissionnaire et que la population dans son ensemble, lassée par 10ans d'errance démocratique, voit en Saïed le moindre mal.
    
Alors que la Tunisie sombre dans l'abomination des pogroms voire d'un génocide contre nos frères et nos amis subsahariens, le peuple préfère applaudir les exploits d'Ons Jabeur à Wimbledon.
Kaïs SAIED est le PREMIER responsable et coupable de cette horreur. Il nous entraîne tous avec lui dans sa monstruosité. C'est pourquoi dégager ce sinistre personnage du pouvoir est une nécessité. Il en va de notre honneur et de notre dignité.

Rappelons à cet effet, que ce personnage s'est accaparé les pleins pouvoirs et qu'il s'est rendu lui-même responsable et coupable de tout ce qui se passe depuis 2 ans. Mais l'ignominie de ce monsieur va jusqu'à faire porter à ses opposants tous ses torts, ou à s'inventer des ennemis imaginaires pour se laver les mains de la catastorophe dont il est l'auteur.
Dans ma modeste contribution au débat public (ce qu'il en reste), je vous présente chers amis, une BD qui n'offre aucune solution, et qui ne présente aucune proposition concrète. Elle n'est que l'ultime défouloir d'un citoyen désespéré. Elle m'a été inspirée par une émanation céleste qui m'a frappé l'esprit lors d'une promenade au mois de Mai aux environs de Boukornine. Cette BD devait être en couleur, mais j'ai opté pour le noir et blanc.
la Tunisie est devenue bien sombre...

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22 juin 2023

10 Billions de Dollars !

Le système politique qu'a inventé notre président Zabaïed est unique en son genre. Il décrète sa vision du monde, et le monde s'exécute. Ainsi avait-t-il décrété la haute trahison de toute la scène politique, qu'aussitôt l'administration (les Netflics) tire un scénario de complots, grâce auquel seront arrêtés tous les opposants.

Le système économique relève de la même logique: Zabaïed prétend que le pays roule sur des milliards enfouis dans les coffres des corrompus qu'aussitôt est créée une commission (dite de conciliation pénale) pour récupérer cet argent volé. Sauf qu'en l'occurence l'administration bute contre le réel, car il est plus difficile de créer de l'argent que de créer un faux rapport sur un opposant. Zabaïed s'impatiente, il vire le président de cette commission en Mars (voir ici). Mais heureusement, trois mois plus tard, la commission annonce avoir mis la main sur, tenez-vous bien: 10 billions de Dollars ! (voir ici).

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Cette fortune colossale (le quart du PIB tunisien) serait entre les mains d'un mystérieux homme d'affaires croupissant en prison et souhaitant négocier sa libération. Ce scénario à dormir debout, écrit et imaginé par l'administration tunisienne trouve encore un public parmi les chlékeux et les chlékeuses dont fait partie le président lui-même (la sainte Chléka).

Il ne s'agit pas de nier la quantité d'argent spolié, ni de nier l'existence de corrompus et de mafieux notoires, mais il semblerait que ce genre d'histoire à la Netflic cache la corruption systémique de l'Etat lui-même qui a trouvé en Zabaïed l'animateur idéal de ce spectacle de diversion. 

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16 juin 2023

Les dangereuses révélations d'Akach(lék)a

A l'heure où l'on arrête à tout va les opposants, à l'heure où la dictature tourne à plein régime, une rumeur ou une fakenews assez tenace, se répand sur twitter par le compte, ou faux-compte, de Nadia Akacha, l'ancienne secrétaire, conseillère et bras droit de Zabaïed.

Ce compte (certifié par la pastille bleue de twitter) émet de graves accusations à l'encontre du président. S'il s'avère bien que le compte en question soit réellement celui d'Akacha, les révélations seraient de nature à démolir tout le système. Mais le système étant tellement pourri de l'intérieur, que dans sa fuite en avant rien ne peut plus l'arrêter, ni même l'aveu de la maladie psychiatrique du président, ou encore moins les abus sexuels qu'il aurait commis sur Akacha (selon les révélations du compte twitter en question).

Oui, je reconnais moi-même que cette histoire peut-être une fabrication mensongère visant à déstabiliser le régime. Mais il y a autant de chance aussi que ce soit la vérité objective, qu'il s'agit bien de la revanche d'une chléka blessée (Akach(lék)a) contre la sainte Chléka !

Les deux scénarios sont tout aussi plausibles.

Le monopole de la vérité

Je répète, à l'heure où l'on arrête à tout va les opposants, à l'heure où la dictature tourne à plein régime, et je rajoute; à l'heure où les journalistes sont menacés et arrêtés, et donc à l'heure où la vérité est prise en otage, nous avons tout à fait le droit de "croire" la vérité qui nous arrange. Oui oui ! j'assume cette posture. Quand la censure règne, et que les propagandistes du régime sévissent à coup de mensonges et de contrevérités, notre seul salut c'est de reconstruire notre propre vérité, notre propre récit et notre propre narratif.

Le régime ne peut pas à la fois nous confisquer l'accès à l'information et propager des fakenews et des théories de complot (les pages des syndicats de police), pour venir par la suite nous reprocher de faire l'écho de rumeurs seraient-elles fabriquées et mensongères.    

A partir de là, je choisis de croire que c'est bien Akacha qui prend sa revanche sur twitter, et que Zabaïed perturbé mentalement, aurait très bien pu abuser de son ancienne étudiante, groupie, devenue sa plus proche et intime collaboratrice.

Aux chlékistes de nous prouver le contraire !

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13 juin 2023

Je suis un juif tunisien

J'ai vu le documentaire "Je reviendrai là-bas نرجعلك" de Yassine Redissi. Ce documentaire raconte l'histoire d'un chanteur juif tunisien du nom d'Henri Tibi (1930-2013), méconnu et redécouvert après sa mort grâce à internet. Si j'éprouve le besoin de vous parler de ce film, c'est suite à l'étrange et douloureuse révélation qu'a produite sur moi l'histoire de ce monsieur : j'ai découvert que je suis aussi un juif tunisien. J'avoue avoir été complètement noyé par l'émotion en visionnant ce film qui fouille dans le passé d'un homme abandonné, un chanteur poète et photographe d'une Tunisie estivale des années 70, qui n'a cessé de chanter l'amour de son pays, même quand il s'est retrouvé en exile, quelque part vers Besançon, vivant seul parmi ses chats.

Tibi est une sorte de Moondog tunisien, qui reprend vie grâce au travail "archéologique" de Redissi. A travers des documents, photos et témoignages qui racontent l'histoire d'un individu, le documentaire nous jette à la figure la réalité de tout un pays...un pays ingrat, amnésique et sans mémoire. La seule lueur d'espoir, c'est le documentaire lui-même qui devient performatif par le simple fait de son existence, qui est en soi, une sorte de Justice posthume rendue au chanteur. C'est la lueur d'espoir que retient le public en sortant de la salle, et qui permet de rester optimiste. Malgré la cruauté de l'histoire, voilà que le cinéma et la musique (bravo à Slim ben Ammar qui reprend les chansons de Tibi) gardent le fil de la mémoire et sauvent l'honneur de la Tunisie et de l'Humanité toute entière. 

Alors pourquoi cette identification à Tibi que j'ai ressentie, moi et plusieurs de mes compagnons de cinéma tout aussi émus et bouleversés par le film?

Je ne voudrai pas ici replonger dans une histoire que je ne maitrise pas suffisamment, celle du départ (volontaire ou pas) des juifs tunisiens vers l'Europe (d'autres vers Israël). Je note cependant, que mon manque de connaissance sur cette question est en soi problématique. On relie souvent cet exode à la guerre des six jours, celle où Israël humilia les arabes, entrainant une vague anti-juive en Tunisie et ailleurs. Mais quelque chose nous échappe encore, car les raisons doivent-être plus profondes. Cette guerre n'a dû être qu'un facteur accélérateur d'un processus déjà à l'œuvre.
 
Tibi lui-même d'après le documentaire, n'était pas parti à cause de la guerre. Son exile en France était progressif. Il multipliait ses aller-retours vers Tunis car il refusait de quitter son paradis comme il le disait lui-même. Mais les années passant, il ne reconnaissait plus les plages qu'il chantait, les gens qu'il photographiait, quelque chose semblait être définitivement cassée. C'est exactement ce sentiment qui est partagé par des tunisiens non juifs de la diaspora : quelque chose semble être définitivement cassée. En cela nous sommes des juifs tunisiens quand nous rentrons l'été dans notre propre pays. Et c'est aussi une cassure lente et progressive entre "nous" et les "autres".

J'ignore les raisons exactes de ce divorce. Est-ce lié à "l'occidentalisation" de la diaspora qui adopterait une vision raciste envers les "autochtones" restés au "bled" ? Je ne le pense pas. Le divorce n'est pas du fait de la diaspora. Il est surtout interne au pays, lié à un discours politique de plus en plus répandu qui stigmatise le "zmigri", le binational, le francophone, bref le nouveau "juif cosmopolite", prétendument traitre et comploteur manigançant contre une Tunisie pure, musulmane et éternelle.

NFT_TIBI

( dessin NFTisé ici )

Et si Saïed était le nom de ce mal ?

Désolé de revenir sur le terrain de l'actualité politique, mais l'on ne peut pas expliquer cette stigmatisation sans revenir sur le cas problématique de Kaïs Saïed, qui incarne l'apogée, le point culminant, le terminus d'un long chemin de repli identitaire, entamé sous Bourguiba, dans lequel s'est enfoncée la Tunisie sous le médiocre Ben Ali et qui s'est exacerbé après la Révolution (et ce malgré les espoirs qu'avait suscités la dite Révolution).

Mais cette monstruosité politique qu'est Saïed (j'assume parfaitement le terme) n'est pas fortuite et elle est à l'image d'un mal planétaire (on observe le même phénomène dans le sud comme dans le nord). Très paradoxal d'ailleurs de noter, que cette bêtise devenue tellement naturelle coïncide avec l'émergence de l'intelligence dite artificielle. Passons ! 

Lisez par vous-même cette lettre ouverte rédigée par des "universitaires" de Sfax adressée à Zabaïed (Lire ici). Une lettre ouvertement raciste qui évoque "le péril noir" et le "projet satanique" de colonisation de l'Afrique du nord...Lisez, mais ne vous indignez plus car c'est le monde dans lequel nous vivons.

Heureusement que la page a été retirée, mais sachez que durant des heures, elle était en ligne et accessible depuis le site de notre quotidien national, "La Presse". Vous me direz que cet obscur groupe universitaire, n'est pas représentatif, mais je n'en suis pas sûr quand on se rappelle de la violence qui s'est déchaînée sur les subsahariens suite au discours raciste de Saied prononcé le 21 Février dernier (dont je ne me suis toujours pas remis). Tout ceci renseigne sur l'intensité du mal qui ronge notre société.

La Tunisie sous-traitant du racisme occidental 

Le dessin qui suit, est une rectification de celui du post précédent (voir ici). Il illustre le retour de Meloni en Tunisie accompagnée de Von der Leyen ce dimanche 11 Juin (voir ici), pour mieux domestiquer la bête Saïed, afin de charger la Tunisie de faire le sale boulot (garde-frontière) moyennant quelques maigres subsides et la promesse d'une aide du FMI...

MELONI_VON_DER_LEYEN

Adieu la Tunisie rêvée de Tibi...

05 juin 2023

Meloni reçue à Carthage

Sur invitation du président Kais Saïed, la Cheffe du gouvernement italien Meloni, sera accueillie à Carthage demain mardi 6 juin 2023. Seront abordées des questions aussi techniques que la taille de maille de filets (ou le diamètre des matraques) que les italiens seront en mesure de fournir à la Tunisie afin de l'aider à contenir -de la façon la plus humaine bien sûr-, la horde de migrants issus du complot criminel destiné à repeupler l'Afrique du nord - et l'Europe par extension (dixit Zabaïed le 21 février 2023).

MELONI

Depuis l'antiquité, Carthage a toujours su mettre à profit la méditerranée pour commercer. Fidèle à cette tradition ancestrale, notre Sainte Chléka use de la géographie pour jouer au minable garde-frontières de l'Europe. C'est la seule fonction que notre lumière de Carthage à su s'attribuer pour ramener au pays quelques maigres subsides.

Dire qu'il fut un temps où les maitres de Carthage faisaient trembler Rome à coup d'éléphants...

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22 mai 2023

Du 22 Mai 2010 au 22 Mai 2023

Ce 22 Mai 2023, Haythem Mekki (alias @Bylasko), journaliste et figure de la Révolution, est interrogé par la police de Kaïs SAIED.
Le 22 Mai est une date symbolique. Elle renvoie au 22 Mai 2010, date de la manifestation anti-censure "Nhar 3la 3ammar".

Cet événement organisé par plusieurs bloggeurs n'était l'œuvre ni d'un complot de la CIA, ni de Soros ni des islamistes, comme ne cessent de le répéter les mauves et les collabos de l'actuelle dictature. "Nhar 3la 3ammar" était simplement l'œuvre de la haine que nous portions contre la dictature de Ben Ali et la censure exercée sur internet.
Je voudrais à cet effet rappeler une anecdote concernant l'affiche (ci-dessous) qui devait servir à communiquer sur l'événement. Elle a fait l'objet d'un débat parmi les organisateurs de nhar 3la 3ammar et a fini par être rejetée car trop explicite. La représentation de Ben Ali disait-on, risquait à la fois de faire peur aux participants, et de braquer le ministère de l'intérieur.

J'étais anonyme et j'oubliais souvent que ma posture radicale n'était pas tenable pour ceux qui s'affichaient publiquement. Pour moi il était évident que Ben Ali était le censeur principal, et que la police ou Ammar404 (personnage fictif du censeur) ne devaient pas nous faire oublier que notre cible demeurait ZABA. Ce simple constat n'était pourtant pas aussi limpide aux yeux de certains, qui par pragmatisme (faire réussir la manif) ou par peur, préféraient vraiment se convaincre qu'il fallait se contenter de critiquer l'ATI (l'agence Tunisienne de l'internet). Le mot d'ordre était, d'apolitiser l'événement.

Le 13 Janvier 2011, un jour avant qu'il ne prenne la fuite, Ben Ali avait prononcé un seul mot et la censure était levée comme par magie. Preuve s'il en est, que Zaba était bien Ammar404 (voir ici).

Voilà que 13 ans plus tard, nous revenons à la case départ. Retenons donc ceci :
En dictature, le seul et unique responsable et coupable de toutes les atteintes aux libertés, c'est le dictateur lui-même. C'est simple et limpide.

Qu'un syndicat de Police ait porté plainte contre Haythem Mekki et qu'il soit convoqué tout de suite à la brigade criminelle pour une soi-disant déclaration diffamatoire à l'encontre de la police, ce n'est que l'œuvre de Kais SAIED qui par sa loi 54, a consciemment et volontairement, ouvert la voie à la répression de la liberté d'expression.
C'est un choix délibéré du président point à la ligne.

Alors ne tournons plus autour du pot : A bas la dictature de Zabaïed, et vive Haythem Mekki !

manif(arb)2

PS : Lien de l'article du 22 Mai 2010
http://www.debatunisie.com/archives/2010/05/22/17971075.html

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21 mai 2023

Haythem Mekki dans le collimateur de Carthage

Le chroniqueur Haythem Mekki de Mosaïque FM, une des dernière voix libres des médias tunisiens, a enfin reçu sa convocation à la brigade criminelle d'El Gorjani (voir ici). Il était depuis longtemps dans le viseur du régime policier de Zabaïed. L'arrestation du directeur de la Radio, Noureddine Boutar en Février, était pourtant un avertissement destiné à Haythem et à toute la bande de l'émission midi show très suivie en Tunisie et très critique vis à vis de Zabaïed...     

haythem-mekki

L'accusation n'est qu'une fabrication de toute pièce, basée sur une déclaration du chroniqueur. Il s'agit simplement d'un prétexte pour achever ce qui reste de la liberté d'expression en Tunisie.

C'est demain à 10 heures qu'il se rend donc au Gorjani pour son interrogatoire lui et l'animateur de l'émission, Elyes Gharbi.
A la demande du SNJT (Syndicat Nationale des Journalistes Tunisiens), un rassemblement de solidarité est prévu à cet effet.

19 mai 2023

Bachar Assaïed

Depuis le déclenchement de la Révolution en Tunisie, nous sentions la fin depuis le début. Malgré la puissance de l'onde de choc qui s'est propagée fin 2010 de Sidi Bouzid à Sanaa, faisant tomber sur son passage Ben Ali, Kadhafi et d'autres, on voyait déjà s'élever la vague contre-révolutionnaire qui partait dans le sens contraire et qui menaçait tel un tsunami de tout emporter avec elle. C'est parti de nos voisins arabes, qui de coups d'états en guerres civiles ont noyé tout espoir de voir émerger une démocratie arabe. Cependant la Tunisie, épicentre du choc révolutionnaire, semblait faire barrage. Même si elle avait subi la contre-révolution islamiste très tôt (Zaballah), puis la réhabilitation de l'ancien régime (Zabajbouj), puis le mariage des deux (Zabajboujallah), quelque chose résistait encore et toujours, et permettait à Dame Tunisie de porter encore la bannière de la dite Révolution !

Puis vint Zabaïed...

A vrai dire, depuis 2012 (quand les islamistes ont commencé à s'emparer des appareils de l'Etat) nous annoncions déjà la fin de la Révolution. Chaque déception, chaque choc était l'occasion de crier que c'était foutu. Nous avons ainsi tenu jusqu'en 2019 où paradoxalement l'élection de l'outsider Kaïs Saïed, nous avait même redonnés espoir. L'émergence de cet inconnu dans un paysage politique ravagé par la corruption promettait le retour de l'esprit révolutionnaire, car lui-même se revendiquait du premier souffle de la révolution tel que le suggérait son slogan "le peuple veut" (inspiré du slogan révolutionnaire "le peuple veut faire tomber le régime"). Mais derrière son masque de révolutionnaire, se cachait un usurpateur de la pire espèce. 

Capitalisant sur le ras-le-bol général, Saïed fait un coup d'Etat le 25 Juillet 2021 et détruit en quelques mois les maigres acquis de la balbutiante démocratie tunisienne. C'en était alors finie de la Révolution, cette fois pour de bon. Sur ce blog ont été consignées les étapes successives de ce détricotage, mais je pense que de toutes ces malheureuses séquences, je choisis la rencontre entre Zabaïed et Assad comme le coup de grâce, l'estocade finale !     

ZABAIED_ASSAD

C'est dans le cadre du sommet de la Ligue Arabe organisée chez les wahha(grosses)bites qu'a eu lieu cette rencontre (voir ici). Il est à noter qu'après 12 ans d'absence, la Syrie d'Assad fait son retour. Zabaïed affichait plus que tous les autres dictateurs sa joie de serrer la main à un professionnel du massacre de masse. Lui qui nous a habitués à tirer la tronche, il souriait tel un puceau le jour de sa noce, impatient semblait-il de goûter au fruit défendu. Ce médiocre prof de Droit devenu président, cultive définitivement une fascination pour les tyrans (voir ici). Pour un usurpateur de Révolution, qui de mieux qu'un boucher de Révolution pour lui servir d'exemple.

Donc oui ! la Révolution est définitivement terminée ce mois de mai de l'an 2023.      

20 avril 2023

L'ACABaret tunisien

Zaballah vient d'être arrêté. J'aurais ainsi assisté depuis ma naissance en Tunisie, à la substitution de Zbourguiba par Zaba, à celle de Zaba par Zaballah et enfin à la substitution définitive de Zaballah par Zabaïed. 
Bien entendu, aucune substitution ne ressemble vraiment à l'autre. La première s'est faite grâce aux médecins (coup d'état médical), la deuxième grâce à un marchand ambulant (révolution) et la troisième grâce à un austère prof de Droit (coup d'état du 25 juillet).

Tous ces personnages qui ont défilé sur la scène ont tous été des salauds, des despotes, des tyrans et des égocentriques. Le spectacle de la chute de chacun a permis au public de déverser sa haine et d'applaudir le nouvel arrivant. C'est à chaque fois le même scénario. Zaba fut acclamé jusqu'à ce qu'il fasse le salaud. Zaballah fut plébiscité jusqu'à ce qu'il révèle sa corruption. Zabaïed est adulé mais sera fatalement vomi quand le public n'aura plus rien à manger (pénurie de pop corn à l'horizon).

Mais ce que le public ne voit jamais, c'est le décor dans lequel se joue cette tragédie. Ebloui comme souvent par le feu de l'action et les personnages sous les projecteurs, l'œil a du mal à percevoir la constance du système qui régit tout cela :

ACABARET

Les gens se défoulent et se réjouissent de la énième chute d'un tyran mais ne sauront jamais rien de ce qui a permis sa tyrannie.
Nous n'avons toujours rien su du système Zaba, de ce que sa famille a volé à l'Etat. Leila Trabelsi et sa famille vivent leur vie et tous les oligarques mauves n'ont jamais autant sévi. Pareil pour Zaballah. Vous verrez qu'il ne sera jamais jugé publiquement, et nous ne saurons rien des financements occultes de son parti, de sa possible implication dans les assassinats politiques ou dans les attentats terroristes... D'ailleurs on aurait espéré qu'il soit arrêté au moins pour l'un de ces motifs, mais pas du tout : c'est sur une simple déclaration publique qu'il est en prison, voir ici.

Chers amis, quel est donc ce continuum qui de Zbourguiba à Zabaïed empêche toujours le public de connaître la vérité ? 

 "Le système"

Derrière ce concept fourre-tout de système, dictature policière, forces armées, je reconnais céder à une forme de caricature, voire un complotisme qui tend à déresponsabiliser les acteurs de premier plan que sont les Zaba, Zaballah et Zabaïed. Je voudrai rajouter avant de conclure, que contrairement à ce qu'aurait pu suggérer mon dessin, ces personnages sont loin d'être de simples marionnettes manipulées par l'occulte dictature policière. Il y a à mon avis depuis l'indépendance du pays, un pacte tacite qui s'opère entre les figures du pouvoir et les forces armées. Il y a ce quelque chose qui résiste au temps, une sorte de mode de fonctionnement mafieux qui paradoxalement se soumet totalement au président, si et seulement si ce dernier ferme les yeux et accepte le deal.

Se crée alors une fusion charnelle entre le corps de l'un et de l'autre, au point de ne plus pouvoir les distinguer. Mais dans cette affaire seul le flic est capable de se couper le bras quand il devient pourri *.  Et la foule applaudira la nouvelle greffe, comme à chaque fois...   

Les idiots utiles 

Il y a aussi un autre continuum dans cette affaire. La bêtise de nos élites qui à chaque chute se réjouit de ce que le tyran soit humilié par le tyran suivant sans jamais exiger que la Justice soit respectée. Cette excitation sadique qu'ils manifestent est le lubrificateur qu'utilise depuis Zbrouguiba la dictature policière pour se perpétuer. La machine fasciste fonctionne mieux grâce à leur compromission.

Je m'abstiendrai ici de citer le nom d'universitaires, d'intellectuels de gauche et de journalistes qui par cette compromission soutiennent indirectement notre Etat fasciste. Mais comptez sur-moi pour qu'on leur fasse leur fête à ces gens-là, car même si je désespère de voir émerger un jour une Justice indépendante en Tunisie, je compte bien sur la Justice poétique de la Sebkha pour régler leur compte à cette bande de collabos. 

Je vous invite à cet effet, à participer au "fichage" des "chlékeux" et des "chlékeuses", via la remplissage des cartes membre du "chléka club" comme indiqué sur ce lien.

* Cette bizarrerie n'est pas sans nous rappeler le film "Magic" sorti en 1978 qui conte l'histoire d'un magicien-ventriloque (joué par Anthony Hopkins) pris en otage par sa marionnette.

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13 avril 2023

Les Brics magiques de Zabaïed

Zabaïed ne supporte plus que l'occident fourre son nez dans notre cuisine interne. Pour nous émanciper du dictat occidental, Zabaïed a trouvé une nouvelle recette  :
Les BRICS ! 

BRICS

Les saïedistes n'ont plus que ce mot à la bouche. Ils en bavent, et nous expliquent que l'avenir c'est la route de la Soie. D'après l'éminent chlékiste Mahmoud Mabrouk (mouvement du 25 Juillet), la Tunisie aidée de sa sœur algérienne, pourrait adhérer au club ultra fermé des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) et se passer du FMI*.

Comme souvent, les partisans de Zabaïed pensent avec leurs pieds. Leurs Chlékas leur servent de boîte crânienne en plastique. Ils sont capables à l'image de leur prophète (le président), de croire en leurs propres mensonges et de diffuser via leurs orteils (qui font office d'antennes émettrices), leur connerie à grande échelle.  

*La Tunisie n'a aucune chance d'adhérer à ce club de puissances émergeantes. Ses membres ont tous un PIB par habitant supérieur à 10 000 dollars (contre 3 800 pour la Tunisie). Des pays aussi riches que l’Iran et l’Arabie saoudite ont été refusés.

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