Treizième anniversaire de la Révolution
Amis boukornistes,
Bonne année 2024. Vous n'êtes plus qu'une poignée à me suivre et je m'en réjouis. Votre rareté rendra plus franc et plus direct mon mode d'expression, car je ne suis plus exposé au grand nombre comme ce fut le cas les premières années de la Révolution. On est entre nous. Il n'y aura ni compromis ni tabou :
Allah n'existe pas, et ceux qui le vénèrent sont égarés. Kaïs Saied existe bel et bien, et ceux qui le soutiennent sont des idiots. Israël est un projet colonialiste suprématiste et ceux qui le défendent sont dangereux. Je le dis en ce moment où a lieu un génocide à Gaza avec la complicité de l'occident. Un scandale sans nom qui, en ce qui me concerne, m'oblige à renégocier tout ce qui me lie à l'Europe. Ecrire en français devient même problématique pour moi. Il s'agit d'un héritage colonial qui fait écho aux bombes et aux explosions qui résonnent en ce moment à Gaza, où des milliers de gens crèvent au nom d'un colonialisme plus récent.
La France est devenu un petit pays conduit par une bourgeoisie suprématiste et affairiste que j'aimerai bien participer par le dessin et la satire à destituer (un futur DEBAFrance ?). Mon terrain de jeu demeure la Tunisie, mais je crois en un Universel, au bien commun et à l'égalité des êtres humains. L'occident n'est plus le lieu de cet Universel (certains me diront qu'il n'en a jamais été le centre). Mais nous n'avons d'autre choix que de continuer à croire en cet Universel, c'est à dire une vision d'une humanité sans hiérarchies de "races", de religions ou de cultures, une Humanité où les individus sont libres de leurs croyances et de leurs corps. Mais des individus qui œuvrent pour le bien commun, pour le bonheur de tous, tout en préservant les ressources des générations futures et ce dans un esprit contemplatif et sensible aux mystères du cosmos...donc de Boukornine.
La Révolution globale
Bien entendu sans une prise de conscience collective et sans une Révolution des peuples, toutes ces idées et ces bonnes intentions demeureront aussi vaines et insignifiantes qu'une comète évoluant dans le néant intergalactique. Néanmoins, étant moi-même l'enfant de la Révolution tunisienne de 2011, je continue à cultiver au plus profond de mon être, l'espoir du grand soir. Cela relève d'une forme de naïveté enfantine (ou est-ce l'innocence du flamant rose ?) mais je compte être à nouveau témoin d'une Révolution plus globale, qui d'ailleurs ne pourrait être considérée comme telle qu'à la condition de voir figurer parmi ses objectifs la libération de la Palestine. Rappelons que cette affaire palestinienne s'inscrit dans un agenda universel, et que ce que subit la Palestine depuis 75 ans indique la persistance de ce vieux monde "blanc" et ethnocentré que cette Révolution universelle est amenée à faire tomber, anéantir, casser et exploser.
La Révolution du 14 Janvier 2011
Ma rage et ma colère se concentrent en ce moment sur l'usurpateur de Carthage, Kaïs SAIED. Lui aussi est un enfant de la Révolution, ou plutôt son avorton malheureux. Il a vidé la dite Révolution de son contenu et en a trahi la devise : Liberté, Justice et Dignité. Car la Tunisie de Zabaïed n'est pas libre, la Justice y est bafouée, et l'indignité règne partout (le racisme d'Etat envers les subsahariens frappera le pays du sceau de l'indignité pour encore très longtemps). On aurait pu espérer d'un dictateur qu'il puisse au moins redonner à l'Etat son prestige ou qu'il puisse à la limite comme sous Ben Ali, assurer le minimum syndical d'un épanouissement économique, mais walou, nada, que dalle ! C'est le délabrement généralisé de l'administration et de l'espace public, et pénurie à tous les rayons.
Entre-temps Saied, continue à manger et dévorer jour après jour les maigres petits acquis de la Révolution. A croire qu'il est lui-même responsable des pénuries à force d'emmagasiner à Carthage toutes les réserves de farine et de blé nécessaires à sa voracité révolutionnaire...
Bref, la dite Révolution globale que j'appelle de mes vœux, avant de libérer la Palestine devra d'abord libérer nos populations du sud de ces potentats incompétents et maléfiques, qui au même titre qu'Israël et que les suprématistes affairistes occidentaux, font partie du vieux monde...Oui je sais, ce ne sera pas pour 2024. Cela ne m'empêchera pas dans mon pessimisme général, de maintenir une lueur d'espoir. Et si tout est foutu, contentons-nous alors de contempler la beauté des comètes qui errent anonymement dans le vide sidéral et buvons à la santé éternelle de Bourkonine...