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DEBATunisie
22 septembre 2017

Essebsi le Coran-pue

Dans la série des bajboujeries, nous apprenons aujourd'hui le désarroi de Borhen Bsaies (ancien mauvologue, actuel porte-parole du parti du président) qui s'inquiète du probable faible taux de participation dans les prochaines élections municipales (voir ici). Il appelle les partis à se mobiliser pour que le citoyen retrouve confiance dans sa classe politique. Borhen Bsaies est pourtant bien placé pour savoir que cette confiance est inversement proportionnelle à l'apparition de sa gueule à la télé. Je lui propose gentiment de reprendre ses pantoufles du 14 Janvier 2011 et de se contenter de cultiver ses tomates à Grombalia. Cela augmenterait à coup sûr de 20% le taux de participation aux prochaines élections municipales. Si élections il y a...

Report des élections municipales

Ces fameuses élections qu'on attendait depuis la révolution, viennent donc d'être retardées à cause d'arrangements occultes entre partis et ce dans le mépris total du citoyen, qui subit depuis la chute de la dictature, l'absence quasi totale de services municipaux. Le parti du président et ses alliés d'Ennahdha, n'ont pas réussi à respecter le délai prévu car : comme le dit si bien l'ami Sadri khiari, " quand on ne peut pas truquer un match, on l'annule" (lire son article sur Nawaat).
Toutes ces choses ajoutées les unes aux autres, finissent par saper entièrement la confiance de la population envers ses dirigeants. Ce divorce a été déjà officialisé la semaine dernière en faisant voter la loi dite, de la "Réconciliation nationale". La manière dont a été votée cette loi (qui amnistie les anciens fonctionnaires corrompus de Zaba) a révélé le jeu de compromissions entre le palais, les partis et les députés. Super Jo, chef de l'exécutif, super-héros de la prétendue lutte anti-corruption, n'a qu'à repasser ses collants...
Et comme à l'époque de la dictature, le régime tente à chaque mesure impopulaire, de redorer son blason en faisant diversion par une loi carte-postale. C'est dans ce contexte donc, que le président Essebsi annonce en grande pompe l'abolition d'une circulaire* interdisant aux femmes tunisiennes d'épouser des non-musulmans (voir ici)

CIRCULAIRE216

Soyons heureux que soit enfin terminée cette comédie de conversion à l'Islam, jouée depuis 40 ans par un mufti et sa bande de non-circoncis. Cette pièce de théâtre de mauvais goût, coécrite par le ministère des affaires religieuses et la police, a été fabriquée pour contourner la circulaire et permettre aux tunisiennes d'épouser des non-musulmans. Cette mascarade aura trop duré. Nous en sommes à nous réjouir de l'abolition de l'absurde. En plus de tout ça, ces petites "avancées" ont un petit goût amer car elles sont le produit d'un marchandage politique. Puis surtout, elles demeurent purement cosmétiques dans un contexte où l'Islam est religion d'Etat (article numéro un de la constitution). Aucune liberté ne peut donc être totalement garantie quand le Coran -ultime référence- nous pend au nez.

Encore le Coran !

Ce n'est pas moi qui fais mauvais usage du sacré, mais c'est bien notre président qui use du Coran à tout bout de champ. Un verset par-ci un verset par-là, au gré des circonstances. Sa relation obsessionnelle au Coran résume parfaitement la fonction même de ce texte tel qu'il a été conçu par le prophète lui-même il y a 14 siècles de cela : Une arme politique. Si Mohamed  (que Boukornine et la sainte Sebkha le bénissent) avait au moins le génie de rédiger lui-même ses circulaires, Essebsi demeure un piètre suiveur acculé à réciter l'oeuvre du maître. C'est ainsi que dans la dernière interview qu'il donna à la télévision (voir ici), quand le journaliste Sofiane Ben Farhad l'interrogea sur les critiques et les accusations dont il est objet, sa réponse il la trouva dans le texte sacré ** 

FASIQUINS

Convertissez-vous vite au Boukornisme, c'est ici !
لا بوكرنين الاّ بوكرنين، ولا سبخة الاّ السّبخة

Une circulaire est un document interne aux administrations publiques qui permet d'appliquer des textes de lois. Elle n'a aucune valeur juridique en soi. La circulaire 216, a été mise en application en 1973. D'après des informations à vérifier, cette circulaire est le produit de l'arbitraire du ministre Mohamed Sayah qui -fort de son infulence sur Bourguiba- réussit à imposer le texte pour empêcher sa fille d'épouser son petit copain français (Jean Michel ?).  

** Verset de la Sourate Al Hujurat: "Ô vous qui avez cru! Si un pervers vous apporte une nouvelle, voyez bien clair [de crainte] que par inadvertance vous ne portiez atteinte à des gens et que vous ne regrettiez par la suite ce que vous avez fait"

Commentaires
K
C'est une tradition aussi vieille que la République : comme l'islam est religion d'État, le président joue en quelque sorte le rôle de mufti suprême. C'est surtout Bourguiba qui a brillé dans ce domaine : il fabriquait même ses propres fatwas (du genre : l'islam nous dispense de jeûner en temps de guerre ; or nous menons une guerre contre le sous-développement économique ; il ne faut donc pas faire ramadan afin de pouvoir travailler dur). Sebsi, lui, est juste bon à annoner des versets.
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M
"comme le dit ci-bien l'ami Sadri khiari"...Si bien...?<br /> <br /> Et monsieur-fils, la sucette à la bouche...qui fait des selfies avec l'associé islamiste de son père...Savoureux...
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