la chute d'un régime corrompu<br /> Pour ceux qui ont loupé l'émission à la télé, voici le lien pour voir la vidéo:<br /> <br /> http://193.95.75.161/evennement_detail.php?code=171&evennement=5039<br /> <br /> Les ministres n'étaient au courant de rien, Mohamed Ghannouchi en premier??????? Ils faut les mettre en prison pour recel et complicité!

par votre connaissance précise de l'histoire française.<br /> Eh oui tout ça est juste, je ferai remarquer 4 points :<br /> -les musulmans vivants et pratiquants en France sont à 99% laïcs et, je pense, le réclame, elle permet la liberté de culte et de pensée.<br /> -la Turquie (et justement vous la citez, mais dans un autre sens), en la personne d'Ataturck a pu instituer la laïcité en pays musulman, sans que ça ne pose aucun problème, même quand des "se réclamant de l'Islam" sont élus députés, et finalement je pense que ça doit rassurer et stabiliser contre l'islamisme<br /> - vous êtes des gens instruits, c'est ce qui a permis votre révolution, mais ce qui est a craindre sont les gens des campagnes qui n'ont pas votre niveau de culture, alors pour continuer dans l'optimisme de la révolution française : les intellectuels des lumières ont suffisamment influencé le peuple pour qu'une révolte des campagnes (par manque de farine) se transforme en révolution, pourquoi pas ces vous (autrement évidemment)<br /> - de plus vous avez, vous tunisiens, insufflé un tel vent dans tout le monde arabe, qu'en plus vous avez cet énorme responsabilité de réussir quoiqu'il arrive, sinon… n'y pensons pas

Merci Annie de l’intérêt que vous manifestez à l’égard d’une Tunisie soumise à tant de mouvements contradictoires. Un regard extérieur, et de surcroit féminin!, est enrichissant. J’ai trouvé la conférence de Pena-Ruiz très intéressante. Il met l’accent sur la loi de 1905 qui instaure en France une séparation stricte du politique et du religieux. Malheureusement cette loi est une exception française. La laïcité proclamée après la révolution française est un aboutissement logique d’une relation chaotique entre les religieux et les souverains et qui a pris naissance au 13 e siècle sous Philippe le Bel (conflit avec le Pape Boniface). Il y a eu ensuite, pour aller très vite, le roi Henri IV qui accorda la tolérance en faveur des protestants (par l’Édit de Nantes), puis Louis XIV qui a proclamé que « les rois et princes ne sont soumis dans les choses temporelles à aucune puissance ecclésiastique ». Ce conflit récurent entre l’Église et les souverains fut repris et développé par les philosophes des Lumières qui ont participé largement à l’émancipation intellectuelle et juridique du peuple français et ont donné un socle à la Révolution française et au processus de laïcisation de l’Etat. On connait tous la chanson du petit Gavroche imaginée par V. Hugo (…c’est la faute à Voltaire…C’est la faute à Rousseau) pour souligner le rôle des penseurs des Lumières dans la genèse de la Révolution.<br /> <br /> En écrivant cette dernière réflexion j’ai eu une pensée pour Mohamed Bouazizi que j’ai appelé, sur ce blog, le 11 janvier, « notre Gavroche… ». En relisant, plus tard, le mot qu’il a laissé à sa mère, la comparaison avec ce personnage a pris toute sa valeur. Le mot est sur internet. Il me bouleverse encore… <br /> <br /> Tout ceci pour dire que la laïcité en France n’a fait que parachever des luttes de plusieurs siècles qui se sont prolongées jusqu’à la révolution de 1789. Je vous rappelle à cet égard, que la plupart des états européens ne sont pas laïques, ils sont seulement au stade des « cultes juridiquement reconnus ». Une autre remarque s’impose : on reconnait à la philosophie des Lumières, la paternité de la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique et pourtant ce pays évolué, chantre de la démocratie, n’a pas réussit à s’émanciper de l’influence des cultes (un clin d’œil : Le Maroc fut le premier pays à reconnaitre l'indépendance des États-Unis !). Si la Constitution américaine n’impose pas la prestation de serment sur la bible, il est de tradition d’utiliser une bible pour marquer l’entrée en fonction des présidents. On a encore en mémoire, Barack Obama prêtant serment sur la Bible de Lincoln. C’est plus qu’un symbole !<br /> <br /> En Tunisie et dans le reste du monde musulman, nos sommes à mille lieues d’une situation décrite par Pena-Ruiz. Cela tient à l’histoire des pays musulmans, une histoire qui montre combien les souverains s’accommodent de la présence de l’islam pour justifier et protéger leur pouvoir. Cela tient aussi de la nature du texte coranique qui comporte, contrairement aux évangiles, des lois et des règles qui régissent divers activités humaines : politique, économique, droit… Ces lois sont, nous dit-on, intemporelles et tous les états musulmans doivent s’y conformer. La Tunisie a eu l’audace d’intégrer progressivement des lois «laïques » dans son arsenal juridique, mais ces lois peuvent facilement disparaitre en cas d’instauration d’un pouvoir islamique. C’est pour cette raison que la majorité (?) des tunisiens, avancent des réponses qui garantissent au moins un statu quo législatif. Je rappelle qu'ils ne luttent pas contre la religion mais contre les projets antidémocratiques des islamistes. Seul le résultat qui sortira des urnes en décidera!!! C'est la loi de la démocratie.<br /> Pour développer ce dernier paragraphe je vous conseille la lecture des œuvres de Hamadi Redissi (son dernier livre s’appelle:" La tragédie de l’Islam moderne"). Ils sont tous excellents.<br /> <br /> Pardon Z, d’avoir abusé de cet espace

[...]des bourguibistes/ataturques en nostalgie d'un état fort qui SAIT*** ce qui est mieux pour nous[...]<br /> <br /> évidemment...

Effectivement c'est très bien constaté Libre Enfin. Au delà de la question du théâtre d'ombre vs. on a ce qu'on mérite, je pense qu'il y a un peu une histoire d'illusion perdues. <br /> C'est dur de constater que les Tunisiens sont partagés entre des islamistes light, des laiques gauche francaise à la 80ies et des bourguibistes/ataturques en nostalgie d'un état fort qui c'est ce qui est mieux pour nous et propose de recruter plus de flics et plus de soldats. Les quelques libéraux sont (comme partout dans le monde de nos jours) une très petite minorité. <br /> Tout ceci quand l'important c'est d'avoir un consensus national sur les fondements d'une nation démocratique et libre, comme le firent brilliamment les Estoniens en 1991...