Deuxième attentat contre le musée du Bardo
Depuis le coup d'Etat de Zabaïed du 25 Juillet 2021, le musée du Bardo est resté portes fermées. C'est simplement parce que le musée partage la même enceinte que le parlement, que les forces armées ont décidé de boucler tout le secteur (logique du flic de base), car voyez-vous chers amis, notre pays demeure sous la botte de la police...et sous la Chléka d'un dictateur.
Une année et demi de fermeture
Le musée du Bardo est l'un des plus importants musées de la méditerranée. Sa collection de mosaïque est un trésor extraordinaire qui attire des visiteurs du monde entier. Il a été agrandi en 2012 pour accueillir encore plus de monde. Il fut un passage obligé pour tous les journalistes internationaux venus couvrir la révolution leur rappelant combien notre "petit" pays par son actualité du moment (la révolution) était ancré dans une Histoire universelle millénaire. C'était aussi à proximité de ce musée que les journalistes et les visiteurs internationaux, pouvaient suivre les balbutiements de la première démocratie arabe.
Le 18 Mars 2015, le musée fut le théâtre d'un sanglant attentat (voir ici) qui a coûté la vie à plus d'une vingtaine de personnes (dont 21 touristes). Cette terrible attaque revendiquée par Daech, n'avait pas empêché le musée de rouvrir ses portes. Le parlement a aussi repris ses travaux et la jeune et boiteuse démocratie tunisienne a su continuer son petit bonhomme de chemin.
Ce site singulier, qui allie à la fois le temps long de l'Histoire (musée) au temps court de l'écriture de l'Histoire (parlement), a subi de fait un deuxième attentat le 25 Juillet 2021. Même s'il n'a compté aucun mort, le coup d'état de Zabaïed a porté un coup fatal au temps court et au temps long de l'Histoire, plongeant ainsi la Tunisie dans un nouveau tunnel sans fin...
Saluons à cet effet, la mobilisation sur les réseaux sociaux pour la réouverture du musée (voir ici). Ayons honte pour ceux qui ont soutenu et qui soutiennent par leur silence cette dictature obscurantiste de Kaïs Saïed...