Pénurie d'électeurs
Sous Zaba (alias Ben Ali), la désaffection des élections était massive. La seule inconnue à l'époque fut le résultat qu'allait décider le ministère de l'intérieur. On ne savait pas si l'Etat allait afficher 90% de vote pro Ben Ali, ou descendre la barre symbolique des 80% (voir ici).
Sous Zabaïed (alias Kaïs Saïed), la désaffection est totale comme l'a attestée le taux de participation du premier tour des élections législatives du 17 Décembre (voir ici), et comme semble le confirmer l'abstention du second tour qui a lieu aujourd'hui, 29 Janvier 2023.
La seule inconnue sera le résultat qu'affichera le ministère de l'intérieur, pardon l'ISIE. On ne sait pas si ces derniers opteront pour plus de 10% de taux de participation, ou descendront la barre symbolique des 8%.
Mais attention chers amis !
Cette reconnaissance officielle du fiasco électoral, n'est pas un gage de démocratie ou de transparence, comme aimeraient nous le faire croire les naïfs et les crédules. Pas du tout : la reconnaissance de la désaffection générale des législatives, est un argument utile à la propagande pour justifier la neutralisation du parlement et la hyperprésidentialisation du régime. "Car, voyez-vous, les tunisiens sont devenus allergiques à l'idée même de la démocratie et souhaitent un homme fort qui parle en leur nom", bref un dictateur. Cet argument, n'est pas seulement relayé par les chlékistes ventousistes les plus zélés, on l'entend même chez certains Ben Simpsons prêts à tout pour ne plus jamais voir émerger un poil islamiste d'une urne.
Ca va mal pour la Tunisie
Cette mascarade électorale qui ne motive donc personne, et qui fera siéger au parlement des élus fantômes, se déroule dans un contexte général de pénurie, d'inflation et d'une interminable crise économique sans précédent. Pire encore, la Tunisie sous la gouvernance de Zabaïed n'inspire plus confiance à l'international. Les agences de notation (ces charognards du capitalisme), déclassent la Tunisie au rang de cancre mondial, soit la note de Caa2 (voir ici).
Bref, tout cela n'annonce rien de bon...