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DEBATunisie
29 août 2016

Ça chauffe dans l'entrecouilles de Boukornine !

"Lorsque la cariatide, ou petit peuple, s'avise de se mêler de ce qui ne la regarde pas, à savoir la gestion des affaires publiques, l'oligarchie dominante répond par un feu roulant visant à écraser toute velléité d'indépendance" *

Mes amis je vous prends à témoin, avant que la "cariatide" ne se réveille, avant que la colère refasse exploser le volcan révolutionnaire et surtout avant que n'éclate le feu de notre oligarchie trébuchante encore timide mais qui déjà s'agite dans tous les sens ne sachant plus que faire devant la catastrophe imminente. Mes amis, je profite de la torpeur de la qayla pour vous faire part de mes inquiétudes et du mauvais pressentiment qui habite la Sebkha.
Nous avons tous observé le tout récent spectacle de la dite Oligarchie. Sous couvert de Gouvernement d'Union Nationale, elle a eu l'honnêteté de reconnaître qu'elle est vraiment unie : Mauves, zabatistes, zaballahistes, syndicalistes, gauchistes et capitalistes sont représentés dans le nouveau cabinet dirigé par le nouveau premier ministre Youssef Chahed. Ce premier de la classe, à peine 41 ans, col blanc et superbe cravate, le gendre idéal, bon élève de l'establishment et de la culture OGM, nous a gratifié d'un poignant discours devant l'assemblée le vendredi 26 août 2016 (voir ici). La majorité des élus (167 /217) ont apporté leur vote de confiance. Les médias ne se sont toujours pas remis de leurs émotions tellement il est beau, tellement il cause bien notre nouveau premier ministre. Puis la Ben Simpsonnie se félicite encore de la pertinence du discours du technocrate qui a osé dire enfin la vérité aux tunisiens !

youssef-CHAHED

Mais qu'a dit vraiment notre nouveau premier ministre ?

D'abord, et avant de faire l'exégète d'un discours que certains qualifient déjà d'historique (voir ici), notez mes amis que plus le pouvoir, ou plutôt l'oligarchie, se targue d'unir ses différentes sensibilités, ses différents courants, ses différents partis (...) plus la situation, ou plutôt SA situation, va mal. On se serre les rangs, on oublie ses anciennes querelles, ses jalousies et on s'unit tous en pointant son arme contre la menace de la cariatide qui gronde. Dans les couloirs du palais, on chuchote qu'un vent de colère populaire se prépare. Certains parient sur Octobre, d'autres le prédisent pour Novembre. Quoi qu'il en soit, l'entrecouilles de Boukornine s'échauffe et ça se sent de partout. Alors bien sûr, Youssef Chahed dans ce contexte de tempête imminente, promet de lutter contre la corruption et tout le monde applaudit. La mémoire courte de la Bensimpsonnie oublie que Ben Ali lui-même faisait de la lutte contre la corruption son slogan de campagne. La perspicacité de Chahed lui fait constater que la situation va mal, et encore une fois tout le monde applaudit. Il rappelle que le pays est endetté et qu'une politique d'austérité sera nécessaire. Chahed reconnaît l'échec de l'Etat, mais insiste sur la responsabilité des grévistes, des "sitinneurs" et de manière général le citoyen coupable selon-lui du stationnement sauvage, de la saleté dans les rues et du bordel général. Chahed use de manière plus fine de la rhétorique mauve selon laquelle le tunisien n'est tout simplement pas mûr... ( cette analyse a largement servi d'argument pour justifier la dictature et dédouaner le régime de toute responsabilité)

Que propose-t-il ?

Rien. Il nous présente simplement un diagnostic et des idées vagues de thérapies mais sans nous expliquer vraiment comment il compte opérer. En réalité, le jeune Youssef Chahed n'aurait pas pu faire plus. Simplement, je m'interroge sur l'enthousiasme général qui a suivi son discours. La peur semble gagner l'oligarchie au pouvoir mais aussi la bourgeoisie qui s'accroche comme elle peut à tout ce qui bouge tant que ça porte une cravate et que ça ressemble à un banquier combien même celui-ci appelle à l'austérité.

Conclusion

Je n'ai pas de conclusion pour cet article, cela fait longtemps que je n'ai plus écrit sur ce blog, j'ai perdu l'esprit de synthèse ( si tant est que j'en ai vraiment eu ) J'en suis à sentir les choses plus qu'à les penser, et je trouve rien de bon dans ce qui s'offre à nous sous couvert de Gouvernement d'Union Nationale. Il n'y a pas plus honteux que de chercher des compromis mous entre acteurs politiques et ce après une révolution puis d'accuser le peuple d'incivisme pour justifier ses échecs. En attendant la cariatide se réveille...

* extrait de la conférence d'Henri Guillemin sur la Révolution française ( voir ici )

Commentaires
M
@ Docteur Z<br /> <br /> Depuis la nomination du faux-témoin à la tête du GUN (sic)...je n'arrête pas de faire des rêves étranges..qui sont en fait des cauchemars récurrents...que j'espère non-prémonitoires...<br /> <br /> Avant que ces cauchemars ne me réveillent régulièrement et ne me laissent interrogatif...je me vois accroupi, tenant entre mes genoux ce vilain jeune petit canard qui se débat mollement, lui introduisant d'une main, à sec dans le gosier, l'entonnoir de gavage...et de l'autre main, y versant à profusion du maïs OGM Monsanto...<br /> <br /> Bien que je n'arrive pas à comprendre la signification de tout ça...je compatis néanmoins au sort de ce faux-témoin...qui risque de rester aphone devant le tribunal de l'Histoire...ne pouvant pas émettre un son...la bouche pleine...<br /> <br /> C'est grave, Docteur Z...?<br /> <br /> Maxula.
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B
On reconnait tous que la situation de la Tunisie est dans une impasse totale. Économie, santé, justice, sécurité, enseignement, culture, libertés, emploi, agriculture, transport..., tout est dans un état de délabrement monumental. En même temps, quelques domaines enregistrent une immense avancée: l'endettement, le chômage, l'insécurité, la corruption et les inégalités sociales ainsi que régionales. Aucun chef de gouvernement n'a à ce jour proposé un plan volontaire pour sortir la pays de l'impasse, tous se sont contenté d'une louche pour écoper l'eau qui envahit de toutes parts une embarcation à la dérive. Or il faut de grands moyens et des idées claires. Quand un malade est atteint de septicémie, on a recours à des antibiotiques, mais surtout, une règle doit être strictement observée :''Il faut taper vite et fort'', affirment les spécialistes. Faute de quoi les organes vitaux se trouvent débordée et finissent par rendre l'âme et le patient rendra la sienne. La Tunisie est en état de septicémie et les praticiens, à l'instar des guérisseurs, appliquent des cataplasmes et font des prières. Le terrorisme est invincible, mais on peut le contrôler et le contenir à un niveau acceptable. L'économie, mondialisation oblige, n'est plus métrisable à l'échelle régionale. La justice et la santé ne peuvent être réformées qu'en prenant le temps et le ton nécessaires. La corruption est devenue un moyen d'existence non négociable... Ajoutons à cela qu'on a la classe aisée la plus stupide et la plus arrogante de la planète, elle a dans les plis du cerveau une sangsue affamée qui se nourrit de la combinazione le matin et les coups fourrés l’après-midi. Et elle n'est même pas capable de voir qu'en agissant de la sorte, elle enfonce le pays tous les jours un plus et elle creuse son propre tombeau. Le même constat peut être appliquée à la classe politique : la plus stupide et la plus arrogante de la planète etc...<br /> <br /> De tout cela découle l’inquiétude annoncée à juste titre par le texte pertinent de Z. ''La colère gronde et le volcan risque d'exploser'', l'hiver risque d'être chaud. C'est un constat réaliste.
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B
Lire ''couillonner'' et non carillonner
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B
En dehors de la couillonnade, rien ne va à la Sebkha . Chaque tunisien couillonne un autre et se fait carillonner en retour et finissent tous par choper la chtouille (''chaude-pisse'' pour les intellos et ''Ça chauffe dans l'entrecouilles'' pour le célèbre Professeur Z spécialiste en ji-nique-au-logis), C'est pour cela que dans les rues on n'arrête pas de répéter ''Et ça sent la morue. Jusque dans le coeur des bites''*...(On a tous remarqué que z à perdu l'esprit de Saint-Taise, mais il a un nouveau-nez fourré entre les deux mamelles de Hammam-lif: ''J'en suis à sentir les choses (?) plus qu'à les panser'', dit-il).<br /> <br /> La prochaine fois je vous ferai part du traitement minute de la chtouille. <br /> <br /> <br /> <br /> * Dixit (à peu près!) le poète et troubadour belge du siècle dernier qui répond au nom de Brel
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