Nous pensions naïvement que la révolution l'avait neutralisée pour toujours, mais le président Kaïs Saïed a réussi à la remettre en marche: la machine infernale de la dictature. Nous étions pourtant témoins depuis plus d'une année de sa mise en route progressive et nous observions incrédules l'accélération de sa cadence. Puis le moteur est passé subitement en mode turbo générant d'horribles fumées telles qu'on n'en a jamais connues, même sous le régime de Zaba.  

MACHINE

Le premier viol

Tout a commencé par une vague d'arrestations où les suspects étaient déjà accusés de complot contre l'État. Zabaïed lui-même devant les caméras, énonçait le verdict, et menaçait les juges qui oseraient les innocenter. Un flagrant délit de viol de la Justice qui ne laisse plus le moindre doute quant à la nature dictatoriale du régime. Nous découvrions dans la suite, que les dossiers des suspects étaient bidons et qu'il s'agissait ni plus ni moins que d'une vulgaire mise en scène destinée à faire diversion sur le désastre économique dont le président et son gouvernement sont responsables. Car Zabaïed est un incompétent total qui est acculé à brasser du vent. Certes, il maitrise l'art du scénario complotiste. Pour ainsi donner une coloration romanesque à l'arrestation de ses opposants, il n'oubliera pas d'inclure le lobbyiste notoire Kamel Eltaief et de rajouter entre deux lignes du "rapport d'enquête" le nom du sulfureux Bernard Henri Levi. Des histoires à dormir debout que l'on raconte à des enfants. C'est ce peuple infantilisé, crétinisé, à qui s'adresse notre dictateur.     

Le deuxième viol

Le deuxième flagrant délit de viol a eu lieu suite à son discours raciste de la semaine dernière. C'est le moment où la machine a commencé à émettre des odeurs nauséabondes. Zabaïed évoquant le complot du remplacement ethnique des tunisiens par les hordes de subsahariens. S'en est suivi un pogrom anti-noir tel que la Tunisie n'a jamais imaginé vivre de son histoire. Cette odeur nauséabonde rejetée par la machine rendra le pays irrespirable et nous met tous aujourd'hui face à une situation complètement inédite. C'est la première fois, qu'un pouvoir en place nous salisse avec lui, un peu comme Israël ou la Russie de Poutine souillent symboliquement leurs populations et ce malgré les minorités qui luttent contre leurs États.

Conclusion

Ainsi mes amis, nous n'avons plus d'autre choix que de faire la guerre contre Zabaïed et mobiliser tous les moyens pour arrêter et détruire cette scandaleuse machine infernale qui tourne à plein régime en ce moment. Le temps n'est plus à l'explication ni à la pédagogie, j'ai employé sciemment le terme de flagrant délit de viol pour arrêter toute discussion sur l'évaluation de la situation. Les faits sont devant nous, crus, bruts et pornographiques. 

Tous ces gens qui contribuent de près ou de loin à cette monstruosité devront rendre des comptes. Je pense notamment à Nejla Bouden, parachutée premier ministre dont le sourire innocent n'est que le plus hideux visage du fascisme. 

De mon côté je serai heureux de participer au plus grand complot graphique contre ces personnages, et je vous invite à participer avec moi à la haute trahison de la Chléka en partageant mes dessins sur les réseaux sociaux. Je veillerai à doubler la cadence de ma machine à caricaturer pour que s'en échappent les parfums des roses et de la liberté...formulation un peu neuneu, je sais, mais plus sincère que la logorrhée indigeste de la Chléka qui pue.