Le Quartet, organisateur du "Dialogue national" de 2013, a reçu ce vendredi 9 Octobre le prix Nobel de la Paix.
A part nos intellos bajboujeux patriotards fiers d'être les héritiers d'une Tunisie trois fois millénaire, tous les autres penseurs facebookiens du bled n'ont cessé de nous casser les couilles ce week end avec leurs critiques et leur mauvaise humeur. Même si parmi leurs analyses savantes, certaines n'ont pas manqué de pertinence, ils oublient trop souvent la dimension purement symbolique de la chose. L'étroitesse de leur prisme tuniso-tunisien les aveugle. Bien sûr, nous autres tunisiens connaissons dans le détail la manière dont ce quartet* avait court-circuité l'assemblée élue démocratiquement. Nous nous rappelons très bien du caractère opaque et secret de leur interminable "Dialogue national" qui peut-être (ou pas) épargna la Tunisie en 2013 d'un scénario à l'égyptienne...Mais quand même, réjouissons-nous juste un instant du fait que ce petit pays dans lequel nous sommes nés par hasard, attire l'attention d'un groupe d'individus réunis autour d'une table à Oslo. Dans le marasme général d'une pré-guerre mondiale, ça donne un peu de joie. Tout le reste n'est que littérature.

Zabajbouj récupère le Nobel

j'avoue que mon optimisme ne fut pas de longue durée. Il a suffit pour cela que Zabajbouj ouvre la bouche. Prenant la parole suite à l'annonce de la bonne nouvelle, notre président ne manqua pas de remettre à sa place le quartet et rappeler que c'est grâce à lui-même et Zaballah à Paris, que fut amorcé le dialogue qui sauva le pays. Après cette rectification de l'Histoire, Zabajbouj donna sa propre interprétation du Nobel, qui selon-lui récompense d'abord l'esprit du Dialogue et du consensus. Notre président devait certainement penser à son projet de réconciliation nationale avec les fonctionnaires et les corrompus de l'ancien régime ...  

Nobel

D'ailleurs le jour-même du Nobel, une réunion à Carthage présidée par Zabajboujallah, portait sur la loi de réconciliation nationale (voir ici). C'est bien donc le revers de la médaille que de voir ce prix servir à conforter un gouvernement dangereusement incompétent dont la seule idée géniale qu'il a été capable de pondre depuis son élection est: la réconciliation de la mafia de Zaba avec celle de Zaballah.
Merde ! voilà que je deviens à mon tour, un rabat-joie, antipathique et de mauvaise humeur !

Les dirigeants des quatre organisations constituant le quartet tunisien: Houcine Abassi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Wided Bouchamaoui,présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), Abdessattar ben Moussa, président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), et Mohamed Fadhel Mahfoudh, bâtonnier de l’Ordre national des avocats.