Il est vrai qu'en ce moment, rien n'est plus exécrable que l'humanité. En ces temps très pénibles, deux choses m'aident à garder ma sérénité:<br /> <br /> <br /> <br /> - La désillusion vis-à-vis de la perfidie de l'occident est dure à encaisser, mais salutaire pour s'émanciper des supercheries intellectuelles utopiques (et en quelque sorte niaises et défaitistes) auxquelles on a toujours cru et tirer une importante leçon: le monde réel ne pige qu'un seul langage, le pouvoir. Ni les valeurs, ni la raison, ni la loi. Les Palestiniens l'ont bien compris depuis longtemps et quelle que soit l’issue de cette guerre, garderont ce mantra pendant des décennies à venir. Je ne vais bien-entendu pas m’attarder sur le nationalisme arabe tombé des nues depuis le début de cette guerre. Ça par contre, bon débarras.<br /> <br /> <br /> <br /> - Les intellectuels sont inaudibles, ne changent pas le cours de l'histoire, ne ressuscitent pas les défunts, ne catalysent pas les révolutions (pas du tout), ne donnent même pas de l’espoir (pas souvent en tout cas), mais les écouter permet de détoxifier l’âme et apaiser l'accablement et la frustration qu'on peut éprouver au milieu de cette décrépitude générale. Toute ma vie, je m’en voulais pour cette autarcie intellectuelle dans laquelle je me suis recluse (pas de fb, pas de médias sociaux), mais pour une fois j’en suis reconnaissante. Je t'invite à regarder cette excellente interview avec Peter Turchin, un historien et statisticien qui a compilé des données statistiques de milliers de faits historiques pour prédire l'avenir, sans prétention, ni fausses prophéties :<br /> <br /> <br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=C7rLZejDznI<br /> <br /> <br /> <br /> C’est le vieux dicton « l’histoire se répète », ou encore le modèle de Strauss et Howe, mais sous un angle plus mathématique. 7 Octobre ou pas, on est voué à ce cercle vicieux de périodicité d’évènements macabres qui se répètent grossièrement chaque siècle. D’ailleurs, il y a un siècle c’était le mouvement nazi et la guerre mondiale, aujourd’hui c’est le sionisme et un génocide. Cette clairvoyance - l’idée que notre sort est prédéterminé par notre histoire même- aussi terrifiante soit-elle, aide justement à ne pas s’engouffrer dans le mépris. C’est dans notre ADN en tant qu’humanité.<br /> <br /> En revanche, ça rend un peu trop blasé et aggrave le sentiment de solitude. Quand tu vois un minable zakafouni applaudir et défendre le discours mièvre de Saint Quichotte de "l’ordre du jour et l’ordre de nuit", en même temps que ce dernier courtisait la facho d’Italie qui venait de définancer l’UNRWA et gorger Israël d’armes, tu éprouves de la tristesse à voir les Palestiniens à Gaza se faire de plus en plus rares, alors que ces lombrics écervelés se multiplient, se gavent, prennent du bedon et se dandinent nonchalamment en chantant un hymne pro-Palestine. Apparemment, c’est aussi dans l’ADN : mourir libre ou vivre dans la misère de la connerie servile.