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DEBATunisie
27 mars 2014

La Démocrasissi

egypte

529 frères musulmans condamnés à mort ! ( voir ici )  Voilà donc le remède magique que propose l'état égyptien contre l'islamisme : soigner le mal par le mal. Combattre le fascisme par le fascisme. Le problème de cette thérapie de choc, c'est qu'elle produit un effet de bombe à retardement. Elle recule le problème d'une génération lui laissant le temps de maturer, de devenir plus radical et plus monstrueux encore. L'histoire se répète avec de nouveaux acteurs et de nouveaux décors : Hafez el Assad massacra en 1982 les frères musulmans à Hama. Trente ans plus tard, la Syrie fait face à des monstres assoiffés de sang qui comptent bien prendre leur revanche. Dans une moindre mesure, Bourguiba et Zaba réprimèrent les barbus. Aujourd'hui nous avons Zaballah.

A chaque répression d'islamiste, en Egypte, en Tunisie ou ailleurs, on insuffle plus d'Islam dans la société, astuce qu'ont cru trouver les dictatures "laïques" pour se racheter auprès de la population et de Dieu. Se perpétue ainsi le dogme religieux comme donnée intouchable et indiscutable pour les uns comme pour les autres. Dogme; qui par sa nature même (soumission à Allah et à son prophète) suffit à expliquer une prédisposition des populations à accepter l'autoritarisme, qu'il soit islamiste ou "laïc".

Mes amis, L'Egypte va mal. La Tunisie semble mieux s'en tirer. Mais la partie n'est pas terminée. Les vacances dans le club Medi Jômaa, ne doivent pas nous faire oublier, que Zaba et Zaballah nous guettent à la sortie...

Commentaires
L
Une succession de déplacements m’a tenu éloigné de la scène tunisienne, ce qui, en soi, est salutaire. J’en ai eu la confirmation en visionnant, à mon retour, l’enregistrement d’un entretien avec Fethi Layouni, l’avocat rétrograde de toutes les causes rétrogrades. Cette fois-ci, des flics violeurs.<br /> <br /> <br /> <br /> Maintenant, je savais ce télé-avocassier de l’ère Ben Ali plus crade que crade, mais notre stakhanoviste n’arrête pas de creuser. Rappelons que c’est ce même Layouni qui avait intenté un procès à Lotfi Abdelli pour gravissime atteinte à l'ordre moral. Un middle finger imaginaire que l’acteur aurait dressé au ministre nahdhaoui Samir Dilou lors d’un plateau TV. Mais que seul le mojraab avait vu. Ou senti. Le même Layouni ne trouve rien à redire quand deux flics sensés servir et protéger, violent une jeune fille, alors que le 3ème emmène son fiancé retirer une somme d’argent et la lui remettre sous la contrainte. <br /> <br /> <br /> <br /> Selon lui, les flics avaient attrapé la jeune fille en flagrant délit, alors qu’elle se trouvait avec son fiancé en voiture dans une situation contraire aux bonnes mœurs et constitutive d’un crime au sens de la loi tunisienne. Une discussion se serait engagée entre la jeune fille et les flics, suite à quoi il y’a bien eu relation sexuelle. Mais pas de viol. Layouni ne le dit pas sans détour, mais suggère que la jeune fille aurait accepté, ou même sollicité, un rapport avec les flics en échange de leur silence. Et la sentence tombe : l’avocassier s’indigne de la condamnation de flics à qui on ne pouvait strictement rien reprocher pénalement, alors que la jeune fille attrapée en flagrant délit n’avait finalement pas été inculpée pour le crime qu’elle avait commis. Concernant les flics, il insiste que la seule sanction possible est d’ordre administratif, puisqu’ils avaient failli à leur obligation de dresser un PV et arrêter la jeune fille prise en flagrant délit.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui m’a surpris, pourtant, ça n’est pas tant le vomi de Layouni que le verdict du tribunal. Ce dernier a, en effet, bien condamné les policiers à 7 ans de prison, mais en requalifiant les faits et déclarant les flics coupables de «relation sexuelle non-consentie», plutôt que de viol. Je savais qu’il y avait une différence en droit pénal, tout au moins dans les pays civilisés, entre viol, tentative de viol et agression sexuelle. Mais une différence entre viol et relation sexuelle non-consentie!!! Quand serait-on dans une hypothèse plutôt que l’autre? Quand la victime porte la jupe trop courte?? Mon seul espoir est que la différenciation sortait de la cabeza du juge. Car si elle émane vraiment du droit pénal tunisien, il serait temps de passer ce pays sans regrets en pertes et profits.<br /> <br /> <br /> <br /> Et Layouni? L’analyse de l’avocassier témoigne d’une bêtise sans bornes. Je m’arrête sur 4 points :<br /> <br /> 1. Si le fait pour la jeune fille d’avoir eu un rapport consenti hors mariage avec son fiancé est constitutif d’un crime, alors comment ne pas qualifier de la même manière le «rapport consenti» que les deux flics ont eu avec elle? Je sais que nous sommes la propriété de l’état, mais sommes-nous mariés pour autant pour que le rapport en devienne halal? Et si oui, sommes-nous mariés avec le premier flic? Le deuxième? Tous les deux à la fois?<br /> <br /> 2. Layouni s’indigne de la non-inculpation de la jeune fille pour le crime original. Or, si le « rapport consenti » constitue un crime pour les flics, ne devrait-il pas constituer également un crime pour la jeune fille? Ne fallait-il donc pas l’inculper non pas une, non pas trois, mais quatre fois, puisque elle a eu deux rapports distincts avec l’un des flics ?<br /> <br /> 3. Si les flics avaient accepté un rapport sexuel en échange de la non-application de la loi, ne fallait-il pas les poursuivre pour corruption ?<br /> <br /> 4. Et, finalement, si la jeune fille avait acheté le silence des flics par des faveurs sexuelles, ne fallait-il pas l’inculper de corruption d’agents publics ?<br /> <br /> <br /> <br /> Reste la question centrale: que faire de Layouni ? Le plus sage à mon avis serait de l’enfermer dans une cage avec 7 gorilles males au dos argenté. Ça lui permettra d’apprendre de ses supérieurs dans l’évolution, et se débarrasser un tant soit peu de cette bêtise sans fond. Et puis, s’il y’a rapport, il n’ y’aura pas à se casser la tête. Connaissant Layouni, il s’agira sans doute d’un rapport consenti, quand il n’est pas franchement sollicité. Et dans son cas, ça relèvera de l’amélioration de l’espèce.
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A
Je souscris totalement à ton analyse Arnouba. L'Etat Tunisien devrait fonctionner dans la transparence et sous le principe d'accountability. Si les fonctionnaires ne disposent pas de traitements dignes ils sauront également tentés par la corruption. Simplifier les procédures et réduire la masse salariale publique au strict nécessaire permettrait par l'utilisation accrue d'internet et d'une meilleure rémunération des fonctionnaires restants d'arriver à cet objectif.
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A
https://www.facebook.com/pages/Solidaires-avec-myriam-%D9%85%D8%AA%D8%B6%D8%A7%D9%85%D9%86%D8%A7%D8%AA-%D9%88-%D9%85%D8%AA%D8%B6%D8%A7%D9%85%D9%86%D9%88%D9%86-%D9%85%D8%B9-%D9%85%D8%B1%D9%8A%D9%85/309531792527774?hc_location=timeline<br /> <br /> <br /> <br /> La justice reconnait le statut de victime de Myriam, mais la sentence est trop clémente !<br /> <br /> Et dire que Jabeur a été condamné pour pratiquement la même peine ...
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F
Vient de paraitre un "dictionnaire amoureux de la laïcité" d'ont rend compte "le canard enchaîné" dans son dernier numéro et d'où est extraite cette citation si actuelle du "vieux" Victor Hugo ce digne héritier de Voltaire:<br /> <br /> "l'enseignement (par les religieux) inocule aux jeunes intelligences la vieillesse des préjugés ;il ôte à l'enfant l'aube et lui donne la nuit,et il aboutit à une telle plénitude du passé que l'âme y est comme noyée ,y devient on ne sait quelle éponge des ténèbres ,et ne peut plus admettre l'avenir"
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V
Une histoire chinoise<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai ai le temps de lire récemment un livre intéressant ( La passagère du silence de Fabienne Verdier)<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.amazon.fr/Passag%C3%A8re-silence-Dix-dinitiation-Chine/dp/2226141855<br /> <br /> <br /> <br /> C'est l'histoire d'une jeune française qui est allée étudier la calligraphie chinoise à Sichuan dans les années 80. <br /> <br /> Outre l'intérêt humain et artistique du livre il y a chapitre notable ou l'auteure décrit certains maitres calligraphes et autres artistes qui vivaient dans la misère totale ( les gardes rouges ont coupé la main d'un maitre , il exerçait un art réactionnaire!! d'autres étaient simplement balancés de la fenêtre du 3eme étage...) et qui en sortant de chez eux évitaient de lever les yeux , pas par peur mais par gêne. La gêne était partagée par tout le monde : anciens bourreaux et anciens victimes de la révolution culturelle.<br /> <br /> Pour tenter de réconcilier les gens, panser les blessures et éviter les cycles des vengeances les artistes locaux ( à Sichuan ) ont commencé à présenter dans des oeuvres de fiction ce qui s'est passé pendant la révolution culturelle comme une folie qui a frappé une partie de la population et leur a fait faire des monstruosités.<br /> <br /> <br /> <br /> Je connais toutes les critiques qu'on peut faire à cette manière de procéder mais à défaut, en Tunisie, d'une justice transitionnelle ou d'un comité vérité et réconciliation il faut bien trouver un moyen pour tourner la page du passé.
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