ACTE 2
J'ai pleuré j'ai dansé et j'ai chanté. Je reviens sur terre. J'ai envie de rester sur une note positive et ne pas trop céder aux doutes et à la peur de l'avenir. Ce que le peuple tunisien a démontré en courage et maturité politique lui permet aujourd'hui d'ouvrir une nouvelle page de l'histoire avec grande sérénité.
Rendez-vous compte mes amis de ce grand exploit qui nous fit passer en un jour du statut de peuple opprimé au rang de peuple révolutionnaire envié par le monde entier. Nous convoquâmes ce 14 janvier à Tunis l'Universel et il répondit présent. Et ce fut la Révolution du Jasmin, rien que ça!
Je vous renvoie au premier post de ce blog rédigé en août 2007 titré ACTE 1 et vous annonce ici l'ouverture du deuxième Acte de ce même blog par lequel je tenterai de caricaturer à ma manière la nouvelle Tunisie. Ce qui nous attend sera certainement plus passionnant que les 23 ans d'humiliation que nous ont infligés Ben Ali et sa bande.
la nouvelle Tunisie
Je n'ai pas la prétention de proposer quoi que ce soit de politique à part défendre la liberté d'expression et de m'inscrire pleinement dans les contre-pouvoir et la critique en continuant à exercer l'art de la caricature (je garde l'anonymat en attentant l'évolution des choses). C'est dans ce sens que je défends l'intégration des intégristes dans le débat national tant que ces derniers respectent le jeu démocratique. Considérons-les comme une sorte d'extrême droite nécessaire à la canalisation des pulsions conservatrices qu'expriment certains de nos concitoyens. Avec la liberté d'expression acquise, les politiques et les intellectuels pourront toujours contrer les idéologies et les extrémismes tout en les laissant s'exprimer. Soyons positifs!
Toutefois je ne crois plus possible l'intégration des RCDistes dans la Tunisie de demain. Les mauves ont eu leur chance pendant 23 ans et nous ont montré magistralement leur incapacité à accepter le jeu démocratique. Sans oublier leur complicité de fait avec le pillage du pays et leur collaboration dans les exactions perpétrés contre les dissidents. Il ne s'agit pas de les punir, mais de les oublier. Faisons d'ailleurs attention à ce que le gouvernement de transition dirigé encore par des RCDistes ne réactive pas sa machine infernale de propagande et de répression...mais surtout faisons attention à ce que les milices du RCD qui sèment le désordre ne sapent pas notre confiance en l'avenir et nous rendent nostalgiques à un nouvel ordre sécuritaire.
Tout ça mes amis, le sang de nos concitoyens, la miraculeuse étincelle de Bouazizi, et toutes les luttes menées sur tous les fronts possibles, du monde réel au monde virtuel (clin d'œil au spectaculaire coup de main des Anonymous) ne doit pas nous faire oublier que notre seul objectif demeure un État de droit démocratique aux pouvoirs séparés, préalable nécessaire au bonheur collectif et individuel. Jurons que nous n'échangerons plus notre liberté par la sécurité... (Dire que ce minable Ben Ali, virtuose de la sécurité, qui se vantait d'être le rempart contre l'intégrisme a fini par se réfugier chez les wahabites...)
L'aventure continue !