Quand je parle de société de collabos, j'entends biensûr ceux qui de leurs plein gré ont accepté de s'affilier au parti pour s'octroyer des privilèges et des avantages de toutes sortes. <br /> Je ne parle aucunement de ceux qui œuvrent à l'intérieur de la société civile et qui par leur travail, leurs entreprises ou leur commerce participent à l'intérêt général. C'est grâce à ces citoyens que la Tunisie fonctionne et c'est pour eux qu'il faut condamner la société des collabo qui, elle, semble d'abord œuvrer pour la préservation du parti, ensuite pour l'intérêt particulier des ses affiliés, et accessoirement, l'intérêt général.

Ton témoignage me parait sincère. Peut être sommes nous semblables finalement toi et moi et tous ceux qui militent par le blogging. Par contre une différence majeure nous sépare: c'est ce baiser que t'as du faire à la main de ton bourreau. Ce baiser qui semble t'avoir entrainé dans les rouages du système, ce système qui finalement "te réussit assez bien pour le moment". <br /> J'ignore ce que t'as du subir et je peux comprendre qu'effectivement t'as dû choisir de baisser ta tête pour te protéger. Je ne sais pas si j'aurai fait mieux que toi. J'aurai été peut-être même plus lâche et faible que toi. Mais je suis sûr que contrairement à toi, je m'avouerai mon propre échec et j'éviterai d'inviter les autres à faire pareil. Contrairement à toi, même si j'arrive à m'imposer dans cette société de "collabos", je verrai cette réussite toujours entachée de forfaiture et de résignation. Excuse la dureté de cette opinion.<br /> <br /> Cependant, je suis d'accord avec toi que le blogging critique est loin d'être suffisant. Je suis d'accord que nous ne nous bougeons pas assez pour constituer un véritable contre-pouvoir...<br /> Mais qui sait, nous participons peut-être à notre insu et à petit échelle à un mouvement plus large, à une sorte de vague qui se nourrit de la goutte de chacun et qui un jour déferlera d'un coup sur la plage de la dictature et de ses collabos...

que vous les jeunes n'en faites pas assez. on n'arrête pas un torrent en se servant de brindilles. et pour ceux qui oseront me retourner la remarque je leurs dit tout de suite que ces dernières 25 années de ma vie ont été le théâtre de plusieurs "actions" dont une a failli me conduire en prison, et comme bien de mes semblables j'ai choisi de baiser la main de mon bourreau pour éviter sa sentence. mais je me dis que cet acte disgracieux me permettra peut être d'agir de l'intérieur et ma foi, ça me réussit assez bien pour le moment.<br /> <br /> bref, ce que je veux faire parvenir aux "jeunes" sur ce blog et d'autres d'ailleurs, c'est que le temps presse, et dénoncer ce que fait le gouvernement aux tunisiens est vain, ils le savent déjà. vous devez vous rassembler, créer la masse (tu seras toujours anonyme dans la masse) prendre la parole de force, agir de loin, profiter de l'avantage d'être dans un démocratie et l'utiliser comme porte voix. il faut viser grand, haut et fort. établir des contacts concrets, faire parler la presse et les médias : se faire entendre bon sang.<br /> et ça doit venir des jeunes et uniquement d'eux, car c'est de votre jeunesse que l'état se sert, alors vous aussi servez vous-en.<br /> tous les vieux, tous les partis d'opposition, n'ont pas de poids devant la volonté des "jeunes" car celle ci ne peut être accusée de mouvement de représailles ou de règlements de comptes entre vieilles reliques. les jeunes c'est l'avenir, les jeunes ne sont pas l'opposition. les jeunes sont la résistance.<br /> soyez créatifs, soyez ingénieux. vous avez tellement d'atouts. servez vous.

bon zzz,<br /> <br /> il va faudra retirer cette couleur et nous écrire de nouveaux articles, sinon, sinon, sinon...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> sinon rien.

-A- tu es le bienvenu sur ce blog et tes commentaires, au contraire, m'inspirent beaucoup plus que tu ne le crois car ils sont un échantillon parfait de ce type de critiques auxquelles je me confronte au quotidien dès que je parle du régime.<br /> Profilo et Mehdi ont répondu à ma place. Je pense comme eux que dans la critique il y a déjà de l'action. Cependant on ne peut pas tout faire. Le journaliste ou blogueur ne fait pas moins son travail en gardant son anonymat sans descendre "dans la rue en levant un poing" comme tu dis.<br /> Mon anonymat et le fait que "je me cache" ne me rend pas moins responsable des propos et des idées que je développe. Si j'ai choisi d'occulter mon identité c'est pour deux raisons:<br /> -la première c'est pour me protéger d'éventuels embarras avec notre gentil État qui ne tolère pas la critique.<br /> - La deuxième c'est pour que le lecteur juge d'abord les idées plutôt que l'auteur du blog.<br /> <br /> Et d'ailleurs sur ce dernier point, mon cher -A-, tu me sembles assez bien informé sur moi et ma soit-disant "cachette" en France pour que tu juges ce blog en fonction de la situation de son auteur plutôt que des idées qui y sont développées...