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DEBATunisie
11 septembre 2011

le réseau du Tout-à-l'égo

C'était bien l'internet sous Ben Ali! Nous étions innocents et gentils et nous avions Ammar 404 pour seul ennemi. Nous ne nous prenions pas trop au sérieux et nous savions rester solidaires quand par malheur l'un de nous se faisait choper. Mais voilà après la dite révolution 2.0 les choses ont un peu changé. Des cyber-héros ont émergé du lot et sont devenus des gens très sérieux. Certains se sont fait nommés secrétaires d'état, d'autres animent des émissions télé puis d'autres encore éditent des bouquins (j'en profite pour faire la pub de mon bouquin ici et celui de Lina Ben Mhenni ici).
Avant le 14 Janvier il y avait un minimum de décence entre cyberdissidents et on s'enguelait gentiment par blog interposé. Aujourd'hui une petite querelle et c'est la justice qui s'en mêle. Telle cette pitoyable scène de ménage entre "la star du net" Yassine el Ayari et le "blogueur vedette" Sami Ben Abdallah. Dans leur étalage de linge sale on apprend en plus leurs accointances douteuses avec la sphère politique et leurs rendez-vous secrets avec le Grand Manitou Kamel Eltaief. Bref tout ce qui pue. Même Emna Ben Jemaa sympathique blogueuse qui aimait voir la vie en rose, s'intéresse désormais à des sujets sérieux et fait du grand journalisme en enquêtant sur ce même Kamel Eltaief (encore lui!). Sans parler des nombreux admins de facebook qui sont devenus des millionnaires en prostituant leurs pages aux partis politiques. Ou encore Takriz, ce groupe de cyberdissident trash, qui émerge quelques mois avant la révolution et qui prétend aujourd'hui en être l'avant-gardiste artisan...Bref que de l'égo qui donne envie de tirer la chasse.

Ne broyons pas que du noir !

Ok, il n y a pas que du mauvais dans l'internet post 14 Janvier. Le pédant Tarak Mekki, par exemple, a quitté la sphère virtuelle depuis la révolution ce qui en soit est une excellente nouvelle. Rappelez-vous mes amis, lorsqu'à deux heures du matin à cause d'une insomnie vous tombiez sur ça:

mekki

Mais il y a beaucoup mieux que ça! Tarak Mekki a cédé sa place à un nouveau personnage devenu très vite le symbole de la nouvelle cyberdissidence!

jalelbrick

Jalel Brick à lui seul est un acquis de la révolution et je ne suis point ironique!
Sur ce joyeux 11 septembre et à la prochaine!!

 11septembre

Commentaires
S
Juste pour rectifier cet article Tarak Mekki n'a pas quitté la sphère virtuelle depuis la révolution Tunisienne puis que son activité politique principale est sur internet d'ailleurs sa dernière vidéo été hier donc nuance , a part ce la j'adore la caricature de tarak j'aime bien :D
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R
Super - Z -, je suis content de voir que tes caricatures sont toujours aussi perspicaces (et comiques) dans le nouveau contexte politique tunisien ;-)<br /> <br /> J'espère que tu te portes bien.<br /> <br /> Romain (le Belge)
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T
Aujourd'hui j'ai rencontré un garçon a Milan, en Italie. Ca fait sept ans qu'il ne rentre pas en Tunisie...mais quand j'ai prononcé "Takriz", il m'a dit: "Je ne sais rien de ces gens. Mais je suis sure que ils sont en ligne depuis les années 2000. Je me rappelle tres bien de ce site."
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L
les ...hum... sandales de J.Brick sont vraiment impressionnantes.
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B
Depuis presque deux ans, je visite régulièrement le blog de Lina, je m'informe et j'apprends sans jamais laisser ma trace. J’admire son combat sisyphesque et j’aime son style dépouillé et généreux à la fois. Dés le début de son blog elle annonça la couleur sous forme d’une citation de Milan Kundera : « Rien de plus inutile que de vouloir prouver quelque chose aux imbéciles... » Nous voilà avertis ! <br /> <br /> Le 30 octobre 2009 Lina s’adressant, par l’intermédiaire de son blog à un ami fraichement arrêté par la police de Ben Ali, disait ceci : « Tiens tu te rappelles le fou qui est passé à cote de nous à l’Avenue au niveau de librairie Al Kitab, tout en chantant et disant n’importe quoi ...Ce jour là tu m’as dit comme je voudrais être à sa place pour pouvoir crier autant que je le veux en disant ce que je veux »<br /> <br /> Qu’est-il devenu cet ami ? A-t-il disparu dans les geôles de Ben Ali, ou a-t-il eu la joie de réaliser son rêve en criant sur l’avenue autant qu’il le voulait ? Je pense à lui chaque fois que je regarde la vidéo de cet homme qui, au soir du 16 janvier, a fait fi du couvre-feu et des fusils des snipers, « a crié autant qu’il a voulu en disant ce qu’il voulait » au milieu de l’Avenue totalement déserte. <br /> <br /> Plus loin, Lina écrit : « Tiens je vois de belles filles qui passent en petites robes, les cheveux en l’air… Les intégristes ont un long chemin à parcourir avant d’atteindre leurs objectifs .Dieu merci ! »<br /> <br /> Vision exagérément optimiste ou espoir raisonnable ? Que sont-elles devenues ces belles filles? Ont-elles toujours des petites robes et les cheveux en l’air?<br /> <br /> Au fil des mois j’ai vu comment Lina procède : elle vit, elle aime, elle s’insurge, elle se rebelle, elle arpente la vie, elle happe l’espoir et dénonce la médiocrité. Elle pose enfin son texte, sa passion, sa foi et sa sensibilité de femme libre. Elle témoigne, elle s’expose, elle signe de son vrai nom et se met en danger et elle secoue une Tunisie léthargique, anesthésiée. Peu importe le style: elle écrit souvent dans l’urgence et la peur au ventre. C’est cela le contexte de son écriture et l’écriture est alors une gageure. Ça procède du graffiti subversif! Elle n’est peut-être pas auteure, écrivaine militante et témoin de son époque, sûrement.<br /> <br /> Dernière chose : Un écrivain a besoin qu’on se dispute à son propos, il n’a pas envie que les lecteurs s’endorment. Alors, loin du nihilisme destructeur et de la crispation du conformisme, continuons à lire et critiquer Z, Lina et les autres, c’est un signe de bonne santé d’une démocratie naissante. <br /> Pardon Z si j'abuse de cet espace pour parler de Lina, mais tu m'as tendu la perche...
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