Sit-inologie
D'abord, bonne année à toutes et à tous. N'en déplaise à notre Révolutionnaire président, notre Marzouksky national, la fête du nouvel an n'est pas seulement une importation de l'occident, elle fait désormais partie de notre patrimoine national. Je réitère donc mes vœux d'une heureuse et belle année 2012. Et pour emmerder ces conservateurs coincés qui tiennent le pays, je souhaite en plus un joyeux Noël à tout le peuple tunisien!
Désolé par contre, pour ceux qui attendent encore leurs cadeaux...
Eh oui! depuis la chute de la dictature, tous les verrous qui tenaient en laisse la masse ouvrière viennent de sauter.
Ah! cette main d'œuvre docile, bon marché, corvéable à merci, celle qui faisait la fierté de la Tunisie de Ben Ali! Fini tout ça. L'on ne compte plus les entreprises étrangères qui déguerpissent pour exploiter ailleurs. Ainsi Yazaki, boîte japonaise installée à Om Laaryes (Gafsa) menace de quitter la Tunisie si ses employés ne cessent leurs grèves. Ces imbéciles réclament un salaire décent et une titularisation. Et puis quoi encore!
L'UTICA (le patronat) avance le chiffre de 120 entreprises étrangères sur le départ et ce à cause des revendications sociales! Bien sûr, ces ouvriers capricieux n'ont pas compris que la mondialisation exige qu'ils se fassent éternellement exploités sans quoi l'économie de la Tunisie (et les cadeaux de fin d'année des Ben Simpsons) risquent d'être sérieusement compromis!
Les emmerdeurs du bassin minier
Les agitations sociales les plus tenaces concernent les régions minières de Gafsa. Depuis 2008 la révolution était déjà dans l'air dans ces contrées. On se rappelle des tristes évènements de Redeyef quand la police de Ben Ali commençait alors à tirer sur la foule. Depuis le 14 Janvier, ces régions sont en pleine ébullition et c'est bien emmerdant pour l'économie nationale! Ces "sauvages", multpilient les Sit-in, sabotent les mines, bloquent les trains.
Les jeunes nés à Redeyef, Metlaoui ou Mdhila, autant dire nés dans les mines, réclament sinon le droit à un emploi dans la compagnie des phosphates (CPG). Car dans ces régions désertiques, n'existent pas d'autres opportunités d'emploi. On leur demande aujourd'hui de patienter pour aider l'économie nationale (et les cadeaux de fin d'année des Ben Simpsons). Mais ces capricieux qui ont attendu toute leur vie, ne veulent rien comprendre, ils veulent tout, ici et maintenant!
Heureusement que des ministres ont effectué une visite ce 5 Janvier pour prendre connaissance du dossier. Ouf!
En guise de remerciement un sit-inneur s'est immolé par le feu (voir ici)
Tous à la Manouba!
Notre nouveau gouvernement, libéral dans sa philophie économique, s'accorde très bien avec le patronat pour dénoncer les sit-in qui sévissent ici et là. Par contre le sit-in que notre gouvernement islamiste à royalement ignoré c'est celui des salafistes qui ont saboté les cours durant un mois pour que leur copine emballée dans un sac noir puisse passer les exams! Pire encore, les professeurs qui sont allés dénoncer devant le ministère de l'enseignement l'occupation de leur université, se sont vus tabassés par les forces de l'ordre (voir ici)
Dans le communiqué final de Ennahdha (ici) on retient que c'est d'abord le doyen de la fac qui fit usage d'idéologie en interdisant à la jeune bourquiste de s'emballer dans un sac noir...
Mes amis, tout ceci ne présage rien de bon, je vous le dis.
Sit-in des journalistes (ajouté le 09/01/2012 à 10h)
Trève de plaisanterie, l'heure est à l'action.
Le Sultan Jbali, chef du gouvernement islamiste, a pris tout le monde de court ce samedi pour nommer à la tête des médias publics les anciens chiens de garde du Benalisme. Ces derniers connus pour leur allégence pavlovienne à tout pouvoir quelque soit sa couleur sont donc de retour dans l'arène. Un rassemblement est prévu à 10h aujourd'hui devant la Kasba pour dénoncer ce coup d'état médiatique.
Soyez nombreux!
En attendant de vous retrouver, je vous salue chers amis et vous souhaite une belle galette des rois!