Quand Jemna fait datte!
Dans la tragédie Syrienne qui risque de se transformer en conflit international, la Tunisie semble avoir joué le rôle du petit grain de sable qui a grippé la machine toute entière. Le hasard a voulu que le premier acte soit inauguré à Sidi Bouzid, par l'immolation d'un jeune homme désespéré. Ce petit coup de briquet a déclenché un vent de révolutions sur toute la région. 5 ans après, face à l'échec de la classe politique tunisienne et la déconfiture générale du monde arabe, le mot révolution à lui seul devient aussi amer et douloureux que l'évocation du prénom d'un amour déchu. Et pourtant, dans cette sombre mélancolie planétaire, surgissent quelques lueurs d'espoir :
Jemna la Rebelle !
Loin de la capitale, loin du pouvoir central et loin de tous les plateaux télé et du monde du spectacle, que se joue en ce moment un épisode passionnant de la dite Révolution. Jemna, une oasis du sud tunisien, fait un doigt d'honneur à tous les tenants de l'étatisme corrompu en offrant un contre-exemple de la gestion du bien commun. Réputée par l'excellente qualité de ses dattes depuis l'époque des colons jusqu'aux dictatures, les habitants de cette oasis ont été mis au service d'exploitants dont les profits restaient entre les mains "du grand capital" et de l'État central (Tunis). Mais avec la révolution, les habitants ont repris la main sur la gestion de l'exploitation, faisant profiter directement la communauté des fruits de leur récolte. Grâce aux revenus de l'oasis, la coopérative a fait le boulot de l'État absent et défaillant, en finançant, des travaux d'infrastructure, d'équipements publics, culturels et sociaux. Ils ont réussi par une gestion participative efficace et solidaire à se substituer à l'État... Mais voilà, l'État n'est pas content ! (voir ici)
Cet épisode de l'histoire, n'est pas sans nous rappeler un autre, plus ancien encore, où à chaque fois, l'aspiration à l'indépendance, à la liberté, sont considérées comme des affronts, des péchés suprêmes contre l'ordre établi, contre le pouvoir et contre Dieu !