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DEBATunisie
27 octobre 2017

Banalisation du Benalisme

Il y a à peine un mois, L'Etat tunisien s'engage avec la Banque mondiale pour un projet de 60 millions de dollars destiné à lutter contre le chômage des jeunes (voir ici). Depuis Ben Ali, l'état multiplie ces accords fantômes et les jeunes continuent à affluer par milliers sur les côtes italiennes dans des débarquements fantômes. Le 8 Octobre un bateau militaire tunisien percuta une embarcation de 70 migrants aux larges de l'île de Kerkenah (voir ici). Un dernier bilan fait état de huit morts et plusieurs disparus...  

MORT

A part la vitrine démocratique et la liberté d'expression acquise, on peut dire que Ben Ali n'est jamais vraiment parti. La corruption et le chômage demeurent. Puis surtout, se reconstruit sous nos yeux, cette énorme citadelle qui sépare le pouvoir de ses administrés. Certes nous avons le droit d'aboyer, mais avec la lassitude et la déception générale, nos voix deviennent inaudibles. 
La meilleure illustration du retour du Benalisme se traduit par la remise au goût du jour de ses symboles. Je ne parle pas ici des figures mauves revenues depuis longtemps sur la scène politique. On s'en est presque habitué. Je parle ici de L'architecture mauve qui se manifeste magistralement par la Cité de la Culture, laquelle ouvrira bientôt ses portes (voir ici).      

CITE-DE-LA-CULTURE

Ce projet pharaonique commencé par Ben Ali en 2003 était à l'image de la médiocrité du dictateur: énorme par sa monumentalité et minuscule par son esprit. Ce bâtiment résume à lui seul le drame du monde arabe, où l'on embarque les architectes, les artistes, les maçons et les ingénieurs dans un projet qui ruine le budget de l'Etat, pour satisfaire les caprices d'un despote mal éclairé, sans goût et sans culture. Tout un système s'est mis en place où constructeurs, fonctionnaires et gens de la culture se sont goinfrés en bandes organisées pour nous vomir un bâtiment resté inachevé. La Révolution a eu raison de cette bêtise monumentale mais l'oeil de Ben Ali du haut de sa boule, a continué à nous guetter durant le tumulte révolutionnaire.
Mais voilà, le chantier a repris sous Essebsi et sous la conduite du ministre de la culture, le mauveux Mohamed Zine El Abidine. Ce dernier fait partie de ces figures intellectuelles politisées (tel que Mezri Haddad) qui ont bradé leurs chaires universitaires pour des sièges au pouvoir. Comme le relève cet article de Nawaat, l'actuel ministre de la culture a fait l'objet de nombreuses critiques lors de sa nomination en août 2016. Dans une pétition à charge, des artistes rappelaient justement son activisme mauve, et sa flagornerie pour Ben Ali (voir ici)...
Bref, la Cité de la Culture marque le ratage complet du volet culturel de la Révolution. Rien de nouveau à l'horizon quand on sait déjà entre quelles mains est tombée cette dite Révolution..

cimetiere

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M
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