Une rentrée de m*de
Nous vivons dans un monde de m*de.
Je me dis ça à chaque fois que je vois une Chléka récupérer une noble cause.
En Tunisie par exemple, nous étions très nombreux à dénoncer la corruption, l'oligarchie, le jeu pervers des islamistes, et voilà qu'une Chléka récupère toutes ces luttes, les transforme en slogan politique, excluant au passage les véritables défenseurs de ces causes, pour finalement transformer le pays en une dictature sans RIEN résoudre au problème, voire en empirant le problème...
Et ce, sous les applaudissements de milliers de gens.
Autre exemple à l'échelle de la planète
Ce qu'on appelle l'ordre mondial dominé par l'occident, est devenu depuis la chute de l'URSS, un monstre froid qui écrase tout ce qui résiste à son empire. La lutte contre cet ordre établi est devenue en soi une noble cause entretenue par ce qu'on appelle les peuples du sud, mais aussi, ne l'oublions pas, une partie importante des populations occidentales victimes elles aussi de ce système.
Et voilà qu'une Chléka de Moscou récupère cette noble lutte, et agrège autour d'elle les peuples du sud. Une Chléka russe, certes plus futée que celle que nous nous coltinons à Carthage, mais tout aussi haineuse et prétentieuse et puis surtout, une Chléka dangereuse qui tape très fort contre ses opposants et ses détracteurs et qui a le Pouvoir de faire tout péter.
La Chlékagrameuse
Pour conclure, je citerai un exemple plus léger, celui d'une instagrameuse bien de chez nous, très chlékeuse. Je ne la nommerai pas, mais vous la reconnaitrez si vous suivez l'Instagram tunisien.
Cette jeune femme, après Rolex, Chanel et LVMH, c'est la Palestine qu'elle rajoute à sa vitrine d'Instagram. Elle fait de son tourisme à Jérusalem, une opération de communication pseudo militante, sans la moindre exposition de la lutte qu'elle prétend mener et sans aucune prise de position politique par rapport au drame des palestiniens.
Voilà donc un exemple de récupération, très anecdotique comparé aux deux exemples précédents, mais qui illustre de manière plus caricaturale ce qui se joue aujourd'hui à l'heure de la Tiktokisation des luttes politiques.
Le chlékisme, chlékise les luttes politiques produisant deux effets indésirables :
- Il dépolitise la lutte en question (le cas de notre instagrameuse)
- Il gèle la crise voire il l'aggrave afin de perpétuer les raisons de la lutte. Le cas tunisien en est la parfaite illustration, puisque nous avons aujourd'hui un président qui provoque les conditions de la crise contre laquelle il prétend lutter.
Et tout porte à croire que c'est l'architecture des réseaux sociaux qui a donné au chlékisme ses lettres de noblesse. Mais je ne suis pas capable ici d'expliquer pourquoi. Il y a certainement une corrélation, quelque chose qui explique la relation de cause à effet entre les réseaux sociaux et la généralisation de ce phénomène qui embrasse la politique, l'art, la culture…tout ! absolument TOUT !
Bref, nous vivons dans un monde de m*de!
Et si je censure le mot "m*de", c'est parce que désormais "META" censure les gros-mots, ce qui rajoute de la m*de à la m*de, car par la faute de cette nouvelle censure provoquée par META, nous sommes interdits d'utiliser correctement le seul mot capable de désigner la m*de dans laquelle nous pataugeons...