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DEBATunisie
4 août 2024

Les jeux olympiques de Carthage

Les candidats à la course aux présidentielles du 6 Octobre 2024, ont jusqu'à après demain, mardi 6 août, pour déposer leurs dossiers auprès de l'ISIE. Outre le quasi-sadisme des critères d’acceptation (nombre de parrainages astronomiques, chantage au Bulletin numéro 3...) existe une condition non écrite que le président Zabaïed rappelle pourtant à chacun de ses discours : il faut avoir été validé patriote par la seule autorité compétente à savoir : Zabaïed en personne.

 

Sauf que ce même Zabaïed (qui participe évidemment à la course, soit dit en passant) martèle jour et nuit que tous ceux qui font de la politique en Tunisie sont soit des traitres, des corrompus ou des comploteurs, sauf lui évidemment, car Zabaïed ne fait pas de politique voyons ! Il accomplit juste une mission prophétique (payée 30 milles dinars par mois) !

 

 

Dans cette logique, faire de la politique est déjà un élément à charge suffisant pour que la Justice jette en prison la moitié du bestiaire politique tunisien toutes espèces confondues (Ghannouchi, Abir Moussi, Khayam Turki, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi...). Et c'est pourquoi il y a lieu de penser que l'objectif des prochaines élections serait précisément de piéger les bêtes qui sont encore dans la nature afin qu'elles puissent rejoindre leurs congénères dans un seul et unique lieu de captivité.  

 

  • C'est le cas de Lotfi Mraihi (voir ici). A peine s'était-il déclaré candidat, qu'il s'est retrouvé en état d'arrestation. La Justice s'est soudain rappelée d'un vieux contentieux bancaire et l'a condamné à huit mois de prison ferme avec interdiction à vie de se présenter aux élections (oui oui !)
  • Il y a aussi l'ancien ministre de la santé, autrefois membre influent d'Ennahdha, Abdellatif Mekki, qui après avoir exprimé son intention de se porter candidat à la présidentielle, est rattrapé une semaine plus tard, comme par magie, par une obscure affaire qui remonte à 2011 (voir ici).  
  • Il y a aussi le cas de Mondher Zenaïdi. Même scénario. Cet ancien mauve résident à l'étranger s'est retrouvé sous le coup d'un mandat d'arrêt international 48 heures après l'annonce de son éventuelle candidature aux présidentielles (voir ici).
  • Pareil pour Sadi Said, qui a carrément pris la fuite (voir ici).
     

On peut aussi citer les exemples encore plus récents où ce sont les équipes des candidats qui sont directement inquiétées par le régime. C'est le cas du rappeur et "homme d'affaire" K2RHYM qui voit 4 membres de son staff condamnés (voir ici). Le cas aussi de Nizar Chaari dont 3 collaborateurs sont suspectés "d'entente criminelle"(voir ici).

 

Demeure encore épargné -jusqu'à quand ?- l'acteur et réalisateur Nasreddine Shili qui s'est porté candidat et qui fait office d'extraterrestre (voir ici). Il s'agit d'un prétendant pas assez sérieux pour inquiéter le régime à moins que Zabaïed ait-il vu en Shili un prophète à sa hauteur digne de participer à la course présidentielle ?

 

Conclusion

J'espère que ce résumé suffit à convaincre qu'il ne faut ni voter; encore moins participer à ce traquenard. J'espère surtout qu'aucune personne sérieuse ne parie sur cette comédie pour espérer une quelconque alternance politique. Il n y a nulle alternance dans une dictature nous le savons depuis Ben Ali. La seule lutte qui vaille : faire tomber le régime !

 

PS: Si vous voulez m'aider à publier à un rythme accéléré mes textes et mes dessins d'ici le 6 Octobre, et ce afin de mener cette lutte contre le chlékisme au moins par le verbe et la couleur, soutenez-moi par un mini don sur Tipeee, et Boukornine vous le rendra : 

Commentaires
D
Juste 3 candidats ont survécu au filtre de la nadhafa et ils auront tous les trois une médaille. La médaille d'or ira à Saied pour des raisons d'esthetisme, elle sera assortie à ses dents jaunes de hyène.
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M
"Un homme d'État est celui qui pense aux générations futures, et un homme politique est celui qui pense aux prochaines élections." Lincoln
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T
Bonjour, Saïed a profité de la crise du Covid pour liquider la démocratie en tunisie. Ca m'a très surpris lorsqu'il a suspendu le parlement et tout le monde a trouvé ça plus ou moins normal compte tenu du bordel qui en faisait Abir Moussi entre autres (qui assistait aux séances casque de moto sur la tête). Maintenant, Saïed s'accroche au pouvoir comme une sangsue. Il insulte l'intelligence des tunisiens par ses prises de positions stupides et dogmatiques. Je pense que la seule solution désormais est de le "dégager" du palais en sortant dans la rue comme on l'a déjà fait pour son prédécesseur.
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H
Saied a laissé mourir des tunisiens pendant la pandémie afin qu'il puisse faire son putch du 25 juillet. Il faut sortir massivement le 6 octobre au soir si Saied est élu dès le premier. Ce processus électoral n'est plus crédibles et les résultats des élections seront frauduleux. Nous sortirons manifester à l'avenue et devant le siège de l'instanxe de Bouaaskar. Le 6 octobre, ce régime tombera.
S
Le tahan Saïed a déclaré la guerre aux tunisiens le jours où il a refuser de se fier aux urnes et donc à eux pour élire le prochain président de la Tunisie. Après son putch contre les institutions de l'État, le voilà maintenant en plein putch contre le peuple lui même. Est-ce-que Kais Jhaïch croit qu'en mettant tous les candidats sérieux en prison, que les tunisiens vont se résigner à voter pour lui? Il ne fait qu'augmenter le taux d'abstention. Seuls les naifs et une centaine de tahanas participeront à cette mascarade électorale. La passation du pouvoir sera violante.
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