Comment dégager Saïed ?
Le régime montre des signes de fragilité. L'édifice menace de tomber. La décision du tribunal administratif de remettre dans la course de nouveaux candidats n'était pas prévue par les chlékistes. Cela a provoqué plusieurs fissures dans lesquelles se sont engouffrés tous les mécontents du système, aussi bien ceux de l'intérieur (les militaires), que ceux de l'extérieur (les opposants et autres activistes). Mais ce qui semble bloquer les uns et les autres, c'est l'apparente "indéboulonnabilité" de Saïed et cette intuition que son départ ne se fera pas en douceur:
- Le scénario des urnes (qu'un autre candidat puisse remporter les élections du 6 Octobre) relève du miracle. Malgré la réintégration par le tribunal administratif de Zenaïdi, Mekki et Daimi dans la compétition aux présidentielles, les chlékistes semblent déterminés à empoisonner la vie de tout candidat osant se mesurer à leur Sainte Chléka. Au moment où j'écris ces mots, j'apprends que le candidat Ayachi Zammel a été arrêté (voir ici).
- Le scénario de la révolution est quasiment exclu, car même si la popularité de Zabaïed est en net recul, la rue craint que les anciennes figures post 14 Janvier reviennent sur la scène politique. On peut remercier Zaballah, Moussi, Kakaroui et les médias poubelles d'avoir imprimé dans l'inconscient collectif une image négative de la démocratie, des libertés, et de l'idée même de révolution. Malheureusement pour la majorité des Tunisiens, ces idéaux sont désormais associés au désordre, à la corruption, à la décadence, voire au terrorisme. Mais attention, en disant cela, nous ne pouvons jamais émettre de certitudes sur les retournements de vents et les rafales de colère qui pourraient tout emporter si continue à dégringoler la situation économique du pays.
- Le scénario du coup d'État demeure le plus probable mais le plus dangereux. Les miliaires ne sont plus ces acteurs neutres depuis leur implication dans le coup d'État du 25 Juillet 2021. Ils ont été capables de soutenir et d'accompagner un fasciste mégalomane (la Sainte Chléka) dans son entreprise d'anéantissement des libertés publiques et de chasse aux sorcières. Rien de bien ne peut donc sortir du képi d'un militaire...
Alors chers amis, à moins que vous ayez d'autres scénarios à proposer, je ne m'interdis pas d'imaginer un scénario encore plus fou qui conviendrait à tout le monde. Dans ce scénario Zabaïed remettrait tout seul les clefs de Carthage. Il reprendrait ses chlékas et retournerait avec Ichraf et Atika à la Mnihla dans le joie et la bonne humeur...
"Lis au nom de Ton Seigneur !" : premier verset du Coran transmis par l'ange Gabriel au Prophète de l'Islam.
PS: Un petit don pour Z, un grand doigt pour Zabaïed !
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