Une "jeune" s'exprime contre le piratage
Voilà encore un article de La Presse qui suscite la
curiosité.
Asma. A
signe un texte, au titre « Des aléas
de la création » dans la rubrique «paroles de jeunes».
Je m’attendais, de la part d’une jeune, à une critique sur
les difficultés que rencontrent nos créateurs tunisiens par rapport au manque de
moyens, de soutiens, de diffusion ou peut être simplement de liberté d’expression.
Pourtant ce n’est pas ce que relève notre journaliste : Selon
elle, ces derniers ne cessent de décrier «le phénomène de piratage et
condamnent un état de fait où la
propriété intellectuelle est malmenée, ce qui porte atteinte à leurs créations ».
Mais heureusement dit-elle, notre pays mène une campagne «féroce»
contre «les pirates».
(ouf !)
La question de la propriété intellectuelle mérite un vrai
débat en soi.Tout en n'étant pas dupe de la lucidité affligeante de notre
Presse nationale, je voudrai par ce post pointer du doigt le danger que
représente ce type de texte par son art de la diversion:
Rappelons-nous que le sujet du piratage a été mis en débat
public il y a quelques jours en France par le rapport Olivennes ( patron de
Même si ce rapport est critiquable par sa partialité (n’oublions
pas qu’il s’agit d’un parton d’une entreprise dont l'une de ses activités
commerciales principales est le téléchargement payant) la question qu'il soulève mérite d’être
posée lorsque l’on connaît le volume et la diversité de l’industrie artistique française
qui éventuellement dans une logique d’entreprise cherche à contrôler sa production.
Mais dans notre cas à nous, en Tunisie, où les artistes obéissent plus à
la loi de la débrouille qu’à celle du marché, je ne vois pas contre quelle
menace l’Etat se sent-il obligé de protéger une création qui peine déjà à se
faire diffuser.
Je dirai même que nos jeunes créateurs, aujourd’hui, utilisent
le net pour se faire connaître et que le seul piratage possible viendrait de
nos censeurs officiels qui sabotent leur travail.
Pour résumer, la journaliste lance un sujet pertinent, celui des aléas de la création en Tunisie, ensuite elle oriente le débat vers un faux problème qu'elle tire de l'actualité étrangère, pour terminer par l'éloge du flicage du net, comme si l'on n'était pas déjà assez surveillé comme-ça.
Notre journaliste en herbe qui rédige ce texte à
Si elle était vraiment jeune cette journaliste, je crois qu’elle
a raté une occasion de se taire comme tous les autres jeunes de son âge.
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