En la bourse tu croiras
La page économie de notre prestigieux journal
national
On nous parle de +0,09% pour le Tunindex à 2.702,58 points et -0,07% pour le BVMT à 1.958,68 points. Le montant des transactions est passé à 1,3MD contre 2MD la veille. BT, première valeur dynamique, a réalisé 16,49% de parts de marché avec 217MD négociés et une rotation de 2.073 actions. Suivent directement BNA et STB qui accaparent respectivement 7,41% et 6,90% de parts de marché. CIL s’est adjugé 5,45%, tandis que Sfbt a réalisé 5,21% de parts de marché avec 4.897 titres traités...
Je vais sur la page économie de LeMonde.fr, et
pareil je tombe sur le même langage codé : On nous parle de flambée de l'euro,
de prix d'immobiliers qui chutent, de confiance des ménages, d'accélération du
rythme d'inflation, bref tout un vocable imagé, qui exclut de fait ceux qui ne
portent pas les lunettes appropriées.
Je reconnais mon
incompétence en la matière.
Je reconnais aussi que
ce type d'information peut légitimement intéresser une très petite population
qui beigne dans le monde des hautes finances et quelques amateurs qui suivent
derrière pensant faire le jeu de la modernité en plaçant quelques minables
petites actions dans ce qu'ils croient être des valeurs montantes.
Ainsi va le monde:
Notre monde, selon les tenants de
l'économie, s'expliquerait par des chiffres. Les pays seraient des entreprises cotées qui se classent en fonction de leur PIB.
Ainsi personne ne s'étonnera que
l'on puisse licencier 2 milliards d'hurluberlus pour assurer
Ces 2 milliards qui vivent en
dessous du seuil de la pauvreté, sont dispersés un peu partout sur la planète.
Un petit bout s'y trouve chez
nous en Tunisie.
S'il y a un chiffre qui nous manque, c’est bien celui de leur nombre.
Nous nous étonnons tous les jours
de les voir plus nombreux. Nous nous sentons nous même menacés.
Par contre cela ne nous étonne pas de voir tous les jours la page de la bourse dans nos
journaux et dans nos télés. Nous considérons cela comme normal. Nous allons
jusqu’à considérer normal notre propre ignorance du langage boursier. ( je ne
parle peut être que pour moi ). Nous applaudissons ceux qui nous parlent de croissance, d'investissement, de placement, de stock-options même si nous y comprenons rien.
Je me permettrai ce parallèle entre religion et bourse pour conclure:
-L'une comme l'autre obéissent à des lois qui nous dépassent nous pauvres
mortels.
-Confions nos biens et nos âmes à ceux
qui en connaissent les arcanes, car nous profanes que nous sommes, n’avons ni l’enseignement
ni le savoir nécessaire à notre propre assistance.
-C’est toujours notre mauvaise
interprétation des chiffre ou des textes qui nous mène à la déroute.
-Nos actions ne valent pas pour ce
qu’elles sont sur terre, mais pour ce qu’elles nous rapportent au ciel.
-Ben Laden qui s’attaque à Wall
Street, ce n’est peut être pas si différent qu’un Bush qui s’attaque aux lieux
saints d’Irak.
Les deux nous détournent des vrais problèmes en nous proposant de fausses solutions…