Ben Ali allume la première bougie de son année internationale de la jeunesse...
Cette fois mes amis, il n'y a plus place à l'humour ni à l'ironie, une barrière vient d'être franchie. Un jeune de Sidi Bouzid, Mohamed Bouazizi, s'est immolé hier par le feu devant le gouvernorat suite à la confiscation par les autorités de son étalage ambulant de fruits et légumes. Ce suicide en public devait être pour lui le seul moyen de se faire entendre par un régime autiste qui a perdu tout contact avec sa population. Le jeune en question est entre la vie et la mort. Des manifestants ont exprimé leur solidarité et leur colère devant ce même gouvernorat.
Dans le quotidien La Presse d'aujourd'hui, on ne trouve évidement aucune allusion à ce drame. Pire encore. On ose célébrer à la Une le premier anniversaire de l'année internationale de la jeunesse initiée par Ben Ali et on rend hommage à l'attention que son excellence accorde au développement régional. Ce paroxysme de l'hypocrisie témoigne du mépris de l'Etat pour ce jeune en particulier et toute la jeunesse en général. (voir cet article du journal Le Temps)
Cette terrible histoire est une reproduction à l'identique du drame qui a eu lieu à Monastir l'année dernière où le jeune Abdesselem Trimeche s'est aspergé d'essence et s'est brûlé vif devant la municipalité. Dans les deux cas, c'est l'indifférence de l'administration qui a poussé ces jeunes au pire. Ces suicides publics et face aux bâtiments officiels expriment la plus terrible forme de protestation politique. Ce sacrifice de leur vie vise non seulement à attaquer les symboles du pouvoir mais aussi à alerter l'opinion. Chose de faite puisque déjà une première manifestation de solidarité a éclaté hier après midi à Sidi Bouzid. Le régime terrorisé par la contagion a bouclé la zone et a carrément bloqué internet à Sidi Bouzid pour éviter la propagation de vidéos montrant des affrontements avec les forces de l'ordre...