Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
DEBATunisie
2 septembre 2011

C'est la rentrée!

Eh oui! finies les vacances pour les marchands ambulants. Aujourd'hui, le ministère de l'intérieur les a priés de bien vouloir reprendre le chemin de l'école (buissonnière?) et ce pour la grande joie des tunisois (voir ici)

NASSABA


En tant qu'usager de l'espace public de Tunis, je ne peux que me réjouir de ce "nettoyage" urbain. C'est mon côté "Ben Simpson" qui parle ici. Mais en tant qu'individu soucieux de ce qui ne le regarde pas, j'aimerai que l'on m'explique qu'en sera-t-il de ces milliers de nassabas? Si c'est pour les déplacer ailleurs ou pour les priver de leur unique gagne-pain alors ne nous étonnons pas de les revoir revenir plus misérables et plus agressifs encore!
Espérons mes amis qu'il ne s'agit pas là d'une énième opération de cosmétique urbaine, par laquelle le maquillage du centre ville servirait à cacher une grave tumeur sociale.

Idkom mabrouk!

Excusez mon pessimisme chronique, j'ai oublié que nous sommes en période de fêtes. J'ai aussi oublié que pour les nassabas, les laissés-pour-compte et tous les damnés de la terre, existent heureusement des saints protecteurs: tel Sidi Riahi qui distribue la bouffe aux pauvres (voir ici), ou le parti mauve El-Watan qui offre des bananes aux plus démunis (ou plutôt des peaux de banane) (voir ici), ou encore Baba Ghannouchi à la générosité illimitée qui sème inlassablement sa baraka sur tout le pays...

AIDToute cette bontée désintéressée ne peut que présager d'une heureuse rentrée!...

Commentaires
L
Merci l'Ami mais j'ai besoin de 1000 mots quand un trait te suffit.<br /> Ceci dit, comme tu sembles etre dans un mood généreux, peut etre puis-je te suggérer de penser a Bob et moi-meme en tetes de liste du PIS pour la Constituante. Déja il y'a la communion et la hauteur de l'esprit relevées par Bob. Si c'est trop demandé, une tete de liste et une 2eme position nous suffiront. Je ne doute pas que Bob acceptera dans ce cas de se faire opérer pour paraitre en 2eme position et respecter ainsi la regle de l'alternance H-F :)
Répondre
_
Vos commentaires honorent ce blog. Merci!
Répondre
B
J'ai découvert ton commentaire quand j'ai envoyé le mien. On dit que les grands esprits se rencontrent (on va croire que nous sommes modestes!). Je me suis rendu compte qu'on regardait dans la même direction en empruntant des sentiers différents. <br /> En tout cas j'ai trouvé ton commentaire excellent et il n'y a rien à en retirer. <br /> Aid mabrouk à toi l'Ami, a Z et à tous les Amis de ce blog.
Répondre
B
Votre indignation découle de bons sentiments, mais ne résout pas le problème des victimes, bien au contraire. Quand on est dans le registre de la compassion, on déresponsabilise les démunis, on les enfonce dans la facilité, on les enracine dans la passivité ou on les dirige vers les fausses solutions qui entretiennent leur fragilité (emplois précaires, ventes à la sauvette par exemple). A l’arrivée on se trouve en présence de personnes qui s’inscrivent durablement dans le sous-prolétariat - ou les définitivement inemployables-, on exacerbe l’individualisme et on écarte de plus en plus le vivre-ensemble qui est une condition essentielle de la démocratie. <br /> En quelques mois on a mis au grand jour des pans entiers de la société tunisienne en situation de souffrance, de non-statut, de non-dignité, de non-vie. Et il fallait agir et agir vite pour parer au plus pressé. La situation des chômeurs et des démunis nécessite dans un premier temps un traitement social d’urgence, en particulier l’octroi d’un revenu minimum qui leur permet de s’extraire de la misère, de retrouver un espoir et une dignité. Ce traitement social du chômage a au moins l’avantage de nous éloigner de la tyrannie de la compassion et nous rapproche de la reconnaissance de l’autre. Il oblige aussi les responsables politiques à analyser, comprendre et trouver, en temps nécessaire, les solutions rationnelles qui s’imposent pour résoudre le chômage. <br /> Tout le monde est d'accord avec vous pour dire que ces vendeurs maitrisards (depuis quelque temps je rêve de rencontrer des jeunes sans diplômes et des simples gens qui ne soient pas des oustedh!) ont le droit de travailler, et de nourrir leurs familles, mais ils ont aussi des devoirs. L'esprit "après moi le déluge", inculqué aux tunisiens pendant plus de 50 ans, s’est éclipsé après le 14 janvier, c'était le rêve. Malheureusement l'embellie était de courte durée et le naturel est revenu au galop. <br /> Pour voir l'horreur laissée dans les rues de Tunis par les maitrisards, allez consulter sur Facebook les photos prises le jour de l'aïd par Moez Zarai. Ce spectacle totalement intolérable est une réponse à l’incurie qui l’a fait naitre, c'est-à-dire l’incompétence des politiques. On ne peut imposer des devoirs sans qu’il ait des droits. Tout compte fait cette anarchie est une réponse du berger à la bergère. Mais en même temps, cette anarchie sponsorisée par nos bons sentiments, augmente le vide et la rancœur entre les citoyens et ruine toute construction de démocratie. C’est l’allégorie du serpent qui se mord la queue.
Répondre
L
Il serait trop simple de réduire le probleme a un antagonisme Bensimpson contre Benhijouj,ou intérieur contre capitale (par ailleurs habitée en majorité par des tunisiens de l'intérieur). Il serait tout autant simpliste de qualifier les uns de révolutionnaires et les autres de pactisants avec le systeme. D'ailleurs, les corteges d'applaudisseurs transportés par bus aux grands messes bénalistes (comme a celles de nahda/PDP/UPL et consorts aujourd'hui) ne se composaient pas que de Bensimpsons. Peut etre meme tout le contraire. Bcp plus important, le soulevement n'avait acune chance d'aboutir sans l'exceptionnelle union de franges diverses de tunisiens dans leur rejet d'un systeme devenu aussi criminel qu'arrogant.<br /> <br /> L'un des effets potentiellement bénéfiques de l'insurrection qui a fait partir ZABA, et qu'elle a soulevé le couvercle d'un immense égout. Nous découvrons ainsi 4 Tunisie au lieu d'une, et un édifice politique, économique, social et culturel fissuré et, par endroits, en ruine. <br /> Certaines de ces fissures, telles l'absence d'une culture du dialogue ou d'un modele de société accepté par la grande majorité des habitants, existaient du temps de Bourguiba, meme si elles étaient escamotées par le discours officiel.<br /> D'autres, telles la cupidité généralisée, la culture du moindre effort, l'absence de tout sens éthique et le profond fossé entre haves et have nots (régions et individus), sont l'oeuvre du régime de ZABA.<br /> <br /> Maintenant, l’on peut se demander si cette insurrection participe a la réparation de ces fissures et rends leur dignité aux gens en leur premettant d'etre "nassab" quand et ou ils veulent? On peut se demander s'il ne fallait pas faire l'économie d'une "Révolution" si sa grande ambition était de faire de chaque tunisien un nassab? Par ailleurs, il faudra peut etre s'interroger sur les réseaux d'approvisionnement, jadis tenus par le clan, qui continuent, a l’évidence, a tourner en plein régime. S'il y'a des gens qui ont bien "mangé, bu, peté et roté" (il me semble qu’Amira s’est arretée la par pudeur), ce sont bien ceux-la. <br /> <br /> Tout cela nous amene a des equations assez difficiles: Le nassab est-il un harmless zawali qui vivote, ou participe-il a l'entreprise mafieuse du clan et de ses successeurs? Un pays a-t-il vraiement une raison d'etre si une bonne partie de ses habitants ne fait que vivoter? L’économie parallele occupe une bonne partie de la population tenue a l’écart du développement et permet a une autre partie de la population plus ou moins appauvrie de s’approvisionner a des prix raisonnables, mais un développement économique intégral est-il possible quand les acteurs économiques se limitent a l'informel, d'un coté, et une masse de (para)fonctionnaires, de l'autre? Si la réponse est non, comment faire pour permettre a une sous-classe immense de tunisiens (3 millions selon certaines estimations) d'accéder a un vie raisonnablement digne (mastoura) et assurer un meilleur avenir a leurs enfants? Que peut-on, dans ces conditions, raisonnablement attendre d'un gouvernement intérimaire chargé de gérer les affaires courantes? La classe politique mesure-t-elle les enjeux, elle qui sera "invitée" demain a gérer ces dossiers épineux? Ou espere-t-elle forcer le miracle a force de priere ou de slogans révolutionnaires?<br /> <br /> En tout cas, il n'est pas trés intélligent de cette classe politique de gaspiller l'argent des a présent. Elle en aura bien besoin demain quand elle sera amenée a gérer des situations aussi pénibles que pressantes et nombreuses. Sauf a dire aux tunisiens que le paradis n'est pas pour ce bas monde et que la priorité des priorités est les signes exterieurs de la foi (l'intérieur en s'en fout), la place (ou la position si vous préférer) de la femme et attatbi3 avec Israel.<br /> <br /> Aid mabrouk
Répondre
DEBATunisie
Newsletter
652 abonnés
Archives