@Ville de Tunis<br />
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N'ayant ni la sensibilité d'Athéna ni l'âme de poete de Bob, je n'ai retenu de votre post qu'une agression caractérisée des sacralités du végétarien que je suis. Il ne vous suffit pas de griller le poisson; vous le faites encore a petit feu pour mieux vous moquer de mes constantes. Trop tard pour rameuter la foule aujourd'hui (les imams s'étant déja engagés dans une waf9a avec Rchouda), mais ça n'est que remise a vendredi prochain.<br />
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Sinon, toujours un plaisir de vous lire. Je ne vous connais pas, mais vous me renvoyer l'image de ceux, malheureusement plus nombreux aprés l'indépendance qu'aujourd'hui, qui ont relevé le défi de bâtir, souvent a partir de rien d'autre que des idées et une conviction, un pays qui marche. Ce pays que vous aimez s'en remettra. Il ne sera pas le paradis qu'il n'a jamais été. Mais il offrira a ses enfants le second best: l'affranchissement de la peur, l'affranchissement de la faim, et la liberté de rêver, le dos adossé aux montagnes de l'ouest et les pieds baignant dans l'eau douce de la méditérranée. Mais je digresse la!! Néfaste influence de Bob!<br />
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Je vous souhaite un bon repos et au plaisir de vous relire.<br />
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Cordialement
Je te remercie pour ces mots bien choisis qui me touchent. Ils ont su prolonger l'apaisement auquel j'aspirais hier dans la nuit. Ils me confortent dans l'idée qu'une lueur persiste, aussi minoritaire puisse t elle l'être. <br />
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Je m'en vais bientôt me reposer sur une île, loin de la morale religieuse et des pensées coiffées d'une casquette à ornières... Je reviendrais ensuite vous lire avec attention...<br />
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En vous souhaitant d'avance à toutes et à tous un agréable passage en été !<br />
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Amicalement.
Ami poète, bienvenue<br />
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On a Athéna pour représenter l'élément féminin avec sa sensibilité et sa délicatesse. Il nous manquait un poète pour rêver dans ce monde austère; maintenant on l'a. <br />
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Qui nous empêchera de te rejoindre sur ton rivage rêvé. Ton invitation ressemble à celle de Baudelaire: Mon enfant, ma sœur,/Songe à la douceur/ D'aller là-bas/ vivre ensemble!/Aimer à loisir,/Aimer et mourir/ Au pays qui te ressemble!<br />
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Ta main ouverte nous fait signe d'approcher, nous saisit par l'épaule et soudain elle dissipe nos doutes et guide notre humeur vagabonde. Ta voix de la vie aux arpèges clairs nous parle, et on se tient à l'écoute de la mélodie essentielle de la terre de nos aïeux. Ton rivage nous raconte les songes de Shérazade et la mémoire du temps qui passe, l'espoir incandescent des insoumis et les matins clairs de notre enfance, nos liens profonds de citoyens du monde et le mystère de nos rencontres (virtuelles mais réelles), fortuites et inconditionnelles. Ami chante ta romance, sur ton rivage le sable est encore chaud et l'eau est toujours fraîche.<br />
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« Je me suis uni au courage de quelques êtres,<br />
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j'ai vécu violemment, sans vieillir, mon mystère au milieu d'eux » dit René Char.<br />
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Merci d'être parmi nous, merci d'être profondément humain. Ne t'en va pas, reste avec nous.
Voici la liste non exhaustive des activités à surveiller ou à neutraliser par mes frères salafistes:<br />
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- le théâtre: c'est fait! <br />
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- la peinture: c'est fait<br />
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- la télévision: c'est fait<br />
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- les bars et restaurants: c'est fait<br />
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_ la littérature: à faire rapidement. Il faut faire une tournée des librairies et des bibliothèques et organiser des autodafés. <br />
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- la musique: à faire. Interdire la musique et les chants profanes, détruire les CD... <br />
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- penser, cet été, à faire la tournée des plages pour vérifier les tenues.<br />
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- surveiller internet et censurer les sites non musulmans.<br />
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Pour compléter cette liste, les frères sont appelés à contacter le frère Z (zada allah fi ziwadeh)
J'ai lu avec interêt les participations de Libre Enfin, de bob, de Tun 68... j'en oublie.<br />
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Peut être un jour aurais je l'occasion de vous rencontrer vraiment et d'évoquer nos rêveries le temps d'une nuit d'été.<br />
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Nous avons surement des âges différents, mais nous entremêlerons nos générations en hommage à des nuits des années 70 en Tunisie où des hommes et des femmes "amoureux" et "passionnés" échangeaient, se rencontraient, et partageaient un désir commun.<br />
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A qui aurait on abandonné le mot "désir"?<br />
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Aux gémonies de l'ordre obscurantiste?<br />
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Un peuple peut il faire l'impasse sur le "désir"?<br />
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Désir de modernité.<br />
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Désir d'amour.<br />
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Désir de progrès.<br />
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A la lecture des derniers incidents survenus en Tunisie, je ne peux que être triste.<br />
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Avant d'évoquer un désir, j'aimerais remercier Z de m'offrir régulièrement un dessin, une satire de l'actualité en dépit des tournures qu'elles peuvent prendre. <br />
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Chaque dessin étant comme une bulle d'air insufflée d'un fond de mer et à laquelle je tente de m'accrocher pour remonter à la surface et tenter de percevoir le rayon d'un soleil méridional.<br />
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Mes amis, j'aimerais vous inviter sur un rivage rêvé. J'aimerais autour d'un feu sur lequel des poissons de notre chère méditerranée dorent, lever le regard vers le ciel et s'émouvoir de la voie lactée. Allongé(e)s à la romaine, un coude planté dans le sable fin.<br />
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La caresse de son / sa bienaimé(e)s en sus.<br />
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Les mots libres et les gestes avec.<br />
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Un soir d'été, non venté, qui éveille notre ouïe. <br />
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Que l'on ne nous empêche pas d'habiter nos terres et nos rivages. <br />
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Sous le joug de l'autre vieux gominé, on pouvait vaquer à nos désirs sans évoquer le politique.<br />
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Aujourd'hui, on voudrait nous empêcher de vaquer à nos désirs.<br />
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Au nom de quoi?<br />
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A l'horizon j'aperçois une embarcation accoster sur la jetée. Des hommes s'affairent.<br />
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Il est dix heure dix et des enfants s'amusent à se chamailler à l'aide de boules de sable humide, à s'asperger d'eau salée. L'éclat de leur voix interrompt l'évocation de nos souvenirs mutuels.<br />
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Un véhicule fait un arrêt en amont du rivage. Des hommes se dirigent vers nous.<br />
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Nos voix s'éteignent et on les regarde venir.<br />
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L'un d'eux approche, dépose une arme près du feu et nous lance: " Rodbalkom, famma chkoun y heb tsakrou foumkum ou taffiou mkhoukom" !<br />
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Je me lève pour saisir cette arme importée d'un pays voisin clandestinement, la dirige vers le ciel et appuie...<br />
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Je vide le chargeur en questionnant les cieux:<br />
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" Limadha ???"<br />
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L'un de vous saisit l'arme de son bout et la baisse vers le sol et me dit "Pose ça, reviens t'asseoir, évacue ta colère, mais profitons de ce soir pour apprécier les belles choses. Le combat nous attend dès demain. Maintenant, prenons conscience de notre unité et savourons nos désirs partagés".<br />
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Bercé(e)s par les douces vagues à proximité, en cette nuit d'été, nous avions tous et toutes rêvé d'accomplir et vivre nos désirs.<br />
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"hlimna kima el nass el kol".<br />
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Ni plus ni moins.<br />
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Le lendemain soir, la voie lactée se sera échappée par dessus les nuages bruns que s'évertuent à véhiculer des forces obscures...<br />
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Je quitterais le lieu et mes amis avec une seule certitude. Dieu sera resté en dehors et des hommes se seront autoproclamés profanateurs du "désir".<br />
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Je vous salue.