La Grève générale, péché capital!
Je n'ai encore pas compris comment l'UGTT a pu se dégonfler en si peu de temps. L'essentiel est que tout revienne dans l'ordre et que chacun reprenne son boulot (ou son chômage) dans la foi et la bonne humeur.
Qui a dit que ces grèves faisaient l'unanimité?
Le 8 Décembre dernier, A Sfax, des milliers de personnes ont fait une marche pacifique contre la tenue de la grève générale du 13. Leur manif a été organisée par l’Association du prêche et des sciences théologiques de Sfax. Outre leur dénonciation de la grève et leurs appels à assainir l'UGTT, ces personnes ont également appelé à l'application de la Charia (voir ici).
Mais, quel rapport y-a-t-il donc entre l'UGTT et la Charia?
Voulez-vous encore un dessin?
Le scandale
En perpétuant le scandale, on éternise la révolution. Le Scandale avec un grand "S" ne peut être suscité que par ceux qui tiennent le pouvoir. Le Scandale n'émane donc que par le prince et la Révolution n'a de sens que contre le Prince. La succession de scandales depuis la prise de pouvoir d'Ennahdha, explique pourquoi l'élan révolutionnaire ne s'est toujours pas essoufflé en Tunisie.
Cependant, surgissent de nulle part depuis quelques mois des voix dissonantes, qui usent de slogans révolutionnaires et de violence pour crier au scandale, non pas contre le pouvoir, mais contre les syndicats, les médias et l'opposition de manière générale. La proximité de ces groupes avec le pouvoir décrédibilise toutes leurs revendications, les faisant passer aux yeux de l'opinion avertie, pour des collabos, des sbires, des milices, des chiens aux ordre de Zaballah. Il s'agit d'honteuses organisations de prétendues protection de la révolution, qui recrachent les slogans de la révolution contre la révolution elle-même.
Parmi ces usurpateurs figurent également des religieux. Dans leurs prêches ces derniers, combinent malicieusement la rhétorique djihadiste avec celle de la révolution. Avec ce cocktail explosif, ils concentrent leurs attaques sur l'opposition et les syndicats qu'ils accusent d'être des ignobles mécréants à la solde des mauves (voir cet article). Cette attitude complaisante envers le régime en place et qui tend à diaboliser toute forme d'opposition constitue un mauvisme. Rappelons que le mauvisme n'est pas le propre des RCDistes. Il s'agit d'un fascisme propre à l'écosystème tunisien. Fascisme qui actuellement migre progressivement vers les nouveaux cercles du pouvoir et de leurs proches. Ce nouveau fascisme est un scandale.
Je conclus ce paragraphe par cette vidéo on ne peut plus caricaturale, de la bouffonne en chef du zaballahisme: Raja el Haj Mansour. Mes amis, ne retenons pas le nom de ces usurpateurs, l'Histoire se chargera de les ficher!
Les blessés et les martyrs de la révolution
Parmi les scandales les plus retentissants dont se sont rendus responsables les gouvernements successifs, figure le douloureux dossier des blessés et des "martyrs" de la révolution. Demain, 17 Décembre, ils fêteront deux ans d'oubli, de rejet, et d'abandon. A part quelques associations, à part la générosité de quelques citoyens, l'Etat n'aura rien fait pour leur rendre justice. A croire que derrière leurs drames, se cache un terrible secret. Quelque chose qui fait peur au pouvoir, aux militaires et à la Justice, incapables depuis deux ans, de livrer la moindre piste sérieuse sur les assassins et leurs donneurs d'ordre. Au delà de l'aspect symbolique de l'affaire, il s'agit-là mes amis de réclamer que l'Etat fasse preuve de transparence et de rétablir un climat de confiance. Sans cela sera perpétué le scandale et s'éternisera la Révolution jusqu'à ce que Justice soit rendue.
Demain à midi un sit-in sera organisé devant l'assemblée constituante au Bardo. Venez soutenir les familles des martyrs et des blessés!
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