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DEBATunisie
9 décembre 2012

Comités de protection de la Zaballahisation

La révolution c'est comme le Coran. A chacun son interprétation. Et ce n'est pas parce qu'ils n'y étaient pas le 14 Janvier que les zaballahistes n'ont pas le droit de l'interpréter à leur façon. En deux mots: leur vision de la dite révolution se résume à la remodélisation complète de la société sur la norme des pays du golfe. Il s'agit d'instaurer l'ordre "capitallahiste" (grand capital, charité pour les pauvres, le tout mijoté dans la sauce bigote). La démocratie pour eux est un moyen parmi d'autres pour atteindre leurs objectifs. S'il s'avère infructueux, ils passent au plan B. Et c'est ce qui se passe en ce moment de l'Histoire où les syndicalistes leur font un bras d'honneur et où les journalistes leur pourissent la vie. Ce plan B c'est surexciter les comités de protection de la révolution: 

PROTECTION

Soyons sérieux

Ça y est! Je le sens en moi. La barre de mesure de mon indignation contre l'actuel régime atteint le niveau de l'époque de Zaba. Ce ne sont pas seulement les bavures policières à Siliana ou encore l'ignoble attaque de l'UGTT qui font monter le mercure de mon indignomètre. C'est aussi l'émergence d'un discours et d'une rhétorique zaballahiste de plus en plus sophistiquée qui évoque l'éternel complot contre la Tunisie et l'islam (ourdi par les cryptos-gauchos-rcdistes), qui vante les mérites du grand capital, justifiant au passage les violences contre les syndicats-gauchos-athées, les journalistes et les opposants. Inutile de dire que du côté de l'opposition (pas seulement gauchistes et syndicats), doivent exister des hommes de la pire espèce. Sauf qu'à force de le rappeler, nous risquons d'entretenir l'illusion de l'existence d'une parfaite symétrie entre Ennahdha et ses adversaires. J'étais, il y a peu, dans la symétrisation systématique, dans le doute, dans le "oui mais...". Aujourd'hui je crois qu'il est urgent de remettre nos pendules à l'heure et de se rappeler de certaines évidences: 

-Le Ministère de l'intérieur est entre leurs mains. Ils ont de fait le monopole de la violence et ils l'ont bien exprimé on ne peut plus clair à Siliana où a été carrément zigouillé du tunisien.
-Les archives du Ministère de l'intérieur sont entre leurs mains. Il ne tient qu'à eux de mettre à la disposition de la Justice (et de la société civile) tout ce qui servira à condamner les corrompus de l'ancien régime.

Alors merde, à quoi servent ces putains de comités de protection de la Révolution s'ils ont tout ce qu'il faut pour condamner les corrompus et appliquer la loi? C'est qu'ils sont donc en train de passer au plan B. Celui que Zaballah a prévu après le prélude démocratique. Le plan qui ne peut jamais être appliqué en Démocratie: Faire plier les syndicats. Ne vous méprenez pas. Pour eux, il s'agit bien évidement de la concrétisation de leur schéma révolutionnaire. La réalisation du capitallahisme exige la neutralisation des syndicats. Il n'y a qu'à voir ce qui se passe au Qatar, à Dubaï en Zarbie Saoudite... 

Grève générale!

Contre le plan B, contre l'ignoble attaque de la centrale syndicale le 4 Décembre dernier par les comités de protection de la révolution, a été lancé un appel à la grève générale (deuxième appel de l'histoire du pays) pour le 13 Décembre 2012. Cet appel n'a pas été émis par le secrétaire général de l'UGTT. Cet appel provient d'outre-tombe...d'un certain Farhat Hached dont la mémoire a été souillée par les surexcités de Zaballah. 

FARHATHACHED

(voir ici)
Il y a comme une odeur de souffre dans l'air...

Commentaires
T
Si ça peut vous rassurer, le faschisme perdra, comme il a perdu ailleurs dans le monde. La question elle est seulement sur le prix à payer? dans une société instruite, sage, dans une grande nation, le prix à payer est faible et se limite à quelques chamailleries, dans une société faible, dans une nation fragile, le prix se compte en millions de morts. Nous on n'est pas encore discalifié de la liste des grandes nations, sans pour autant avoir totalement démontré que l'on va se comporter comme tel.
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A
Gafsa, Gabès... <br /> <br /> <br /> <br /> La seule Tunisie que je connaisse moi est un foyer de chômage et d'immigration de masse. Les tunisiens les plus qualifiés tout comme les moins qualifiés se barrent, nous sommes un foyer d'espoirs gâchés, de potentiel inachevé. <br /> <br /> <br /> <br /> Nous sommes un foyer de l'Etat vorace et inefficace. La réforme et la miniaturisation de l'Etat est indispensable pour redonner sa place à l'individu, à la liberté de conscience, d'entreprise et de fornication dans les voitures.
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B
@ Hédi<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour cet agréable et passionnant texte. C'est un travail de grande qualité, taillé dans un style fouillé et didactique. Je n'ai pas manqué de relever le passage qui souligne la paternité du syndicalisme tunisien, paternité qui revient de droit au grand homme et érudit Mohamed Ali. On en parle pas assez à mon goût et j'ignore la raison de cet ''oubli''... Quelques rares livres ont été consacrés à ce syndicaliste authentique et je profite pour signaler l’œuvre du Dr Ahmed Ben Miled, ''M'hamed Ali, la naissance du mouvement ouvrier tunisien'', publié en 1984. Voici une citation de M'hamed Ali qui est plus que jamais d'actualité: ''Je n'appartiens à aucun parti politique, mon travail cherche à organiser et défendre les intérêts du prolétariat tunisien exploité par le capitalisme mondial''.
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@Bob<br /> <br /> laïus? verbiage? charabia?<br /> <br /> Bon j'ai compris. Je me contente du dessin
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B
@ Z<br /> <br /> <br /> <br /> Lorsqu'il n'y a qu'une seule solution, il est déconseillé de choisir la deuxième. Avais-je bien compris ton laïus?
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