Nombril Karoui
J’avoue ne plus vraiment m’intéresser à l’actualité du bled. Je comptais me retirer pour commencer à rédiger mes mémoires de sebkhiste ou intégrer la voie d'Allah pour mes prochaines vacances en Syrie. J’étais bien tranquille dans ma léthargie quand soudain je tombe sur Nabil Karoui -patron de Nessma TV- qui annonce sur sa propre chaîne son entrée en politique (voir l'interview ici )
Ce spectacle télévisé, dédié à la gloire d’un patron de Télé, programmé en prime-time et animé de sucroît par Borhene Bsaies, ex-laudateur du Benalisme et ancien membre de la patrouille d’élite des chiens de garde (la SBA : Système Ben Ali) m’a subitement réveillé. J’ai vu défiler 7 ans de ma vie. Puis j’ai compris: au fait, ils nous ont endormi. Karoui, et tous ces patrons de médias furent les artisans de notre amnésie. Ces salauds ont méticuleusement organisé notre sommeil. Depuis on avale tout, on ne s’indigne même plus. Le mépris des lois, le conflit d’intérêt, le mélange des genres ne semble déranger plus personne. www.Bensimpsonnews ne relève dans cet affront à la démocratie que le pic d’audience qu’a généré l’émission (voir ici) et le caricaturiste Lotfi Ben Sassi juge que la critique de Karoui n’est que l’œuvre « de brigades numériques »(voir ici). A part ça tout va très bien, tout va très bien…
Le cas de Karoui n’est qu’un exemple bien entendu, et il serait plus juste envers-lui de rappeler qu’il n’est en réalité qu’un spécimen évoluant dans un écosystème plus large où des espèces de tout genre niquent et forniquent entre-elles dans tous les sens et ce dans le mépris total des lois de la nature. Depuis la révolution, Footeux, religieux, politicards, patrons de médias, journalistes crapuleux, partouzent à longueur de journée au vu et au su de tous et ce au nom de la liberté d’expression ! Ceux là-même qui sous Zaba n’ont soufflé mot contre la dictature, occupent aujourd’hui tout l’espace médiatique. A part ça tout va très bien, tout va très bien…
La théorie des cordes
Le poison qui contamine la démocratie tunisienne, demeure toutefois plus supportable que celui qui paralyse l’Egypte. D’ailleurs il n’est plus question de parler de démocratie dans ce pays.
Et dire que notre élite s’est réjouie de l’arrivée de Sissi au pouvoir et que certains ont même applaudi la toute récente condamnation à mort de Morsi. Dans ce minable esprit revanchard nous ne voyons pas combien nous répétons à chaque fois l'Histoire, et que demain nos enfants verront des barbus condamner le fils d'Essebsi à la peine capitale...
La Sebkha est solidaire avec Morsi, non pas seulement par opposition à la peine capitale, mais surtout par rejet, refus, détestation du principe -très répandu dans nos contrées- selon lequel il est très normal d'appliquer le fascisme contre le fascisme, d'appliquer la barbarie contre la barbarie, d'applaudir Sissi qui zigouille du Morsi.
Merde ! on en est à défendre des islamistes à cause de vos conneries...