Découverte d'un nouveau gisement de Gaz en Tunisie
Mes amis, nous savons combien le secteur pétrolier en Tunisie est couvert de mystères et de secrets. Depuis l'indépendance, l'État semble être complice de transactions occultes entre fonctionnaires, intermédiaires locaux et grosses firmes étrangères. Rien de singulier en soi, puisqu'aucun secteur dans le bled n'a échappé à ces pratiques mafieuses. De Bourguiba à Zaba, le tunisien n'a jamais eu accès à l'information. Et c'est bien le propre des dictatures que d'entretenir l'opacité et le flou, car cela enlève au citoyen toute possibilité de contrôler et de demander des comptes au Pouvoir. Ôter au peuple le savoir, c'est l'exclure du Pouvoir.
Mais voilà, la Tunisie s'est soulevée contre cette gestion opaque du bien public et le peuple a même mis à la tête de l'État (en 2012) un homme libre et indépendant qui allait justement démanteler tous les anciens réseaux occultes qui ont gangrené le bled. Personne ne sait vraiment ce que Marzouki a bien pu faire durant ses deux années de présidence à Carthage. Alors qu'il a eu accès à tous les dossiers sensibles ce n'est que maintenant, après sa défaite aux dernière élections, que Marzouki se rend compte de l'ampleur de la corruption ! Et même -selon ses dires- nous nagerions sans le savoir sur des puits de gaz et de pétrole!
Bonté divine!
C'est lors de son dernier voyage au Qatar, pays du gaz et de la transparence, qu'il aurait eu cette divine révélation. Et depuis c'est toute la Tartourie qui s'agite dans tous les sens criant :"Winou el Pétrole? Winou el Pétrole ?" slogan d'une nouvelle campagne citoyenne(?) (Lire cet article)
La morale de l'histoire, c'est qu'à trop entretenir le secret, non seulement l'État se rend complice des magouilles, mais surtout il ouvre un Boulevard à ceux qui croient encore à Tartour, aux trésors cachés, aux miracles et aux prophètes...
Paragraphe Ajouté le 02/06/2015
Après réflexion, et au vue de l'évolution de la situation, je me rends compte que ce dernier article est mal venu quand on sait combien on a besoin en ces temps difficiles, de campagnes citoyennes appelant à la transparence. Puis l'objet même de la campagne - les énergies fossiles- est d'autant plus intéressant qu'il constitue à lui seul une énorme boîte de pandore dont l'ouverture pourrait nous révéler un univers de magouilles, d'escroquerie, de corruption et d'ingérences étrangères...
Je ne suis pas en train de m'excuser, ni de me justifier. Je maintiens toujours ma position critique par rapport à la Tartourie, (champ large de connerie allant de Marzouki à Recoba en passant par les Abbou, Ayari et la Badi). Sa récupération -voire son initiation- de la campagne "Winou el Pétrole" me semble suspecte et relève selon moi d'une stratégie politicienne plus large dans laquelle la Tartourie elle-même pourrait-être le pion d'une partie d'échec opposant Zaballah à Essebsi. J'en veux pour preuve une vidéo où Ghannouchi s'en prend sévèrement aux contrats signés par Marzouk aux states, signe d'une tension latente entre les deux formations (voir ici).
Il ne faudrait pas que leurs calculs politiques mettent le doute sur la justesse de la cause "Winou el Pétrole". Il est évident qu'aujourd'hui n'importe quelle cause sera l'objet de récupération par les uns ou par les autres. La mobilisation ne devrait donc pas reculer surtout quand on sait combien ça pue le scandale...
Le scandale
- Je ne sais pas pour vous, mais pour moi il y a quelque chose de scandaleux dans les milliards Suisses de la "dynastie" Bouchamaoui révélés par un lanceur d'alerte (voir ici). Rappelons que la fortune de cette famille est liée à l'industrie pétrolière et qu'une "certaine" Wided Bouchamoui, présidente du patronat tunisien, pèse de tout son poids sur la politique tunisienne (rappelons son rôle central dans le dit "dialogue national"; partie d'échec Nida/nada)
- Il y a également beaucoup à dire sur Afek Tounes parti libéral allié à Nida qui semble nier toutes les malversations liées au secteur pétrolier et qui, en même temps, fait passer par le biais de son chef de parti et ministre de développement, Yacine Brahim, un nouveau code d'investissement, réduisant à 25% l’impôt sur les sociétés étrangères! en plein campagne "Winou el Pétrole", c'est carrément de la provocation ! (voir ici)
- Enfin, il n'y a pas plus facile pour mesurer l'ampleur du scandale que de relever le coefficient d'hypocrisie des médias type Nessma, Businessnews, African Manager, Kapitalis... Quand leur CH (Coefficient hypocrisie) s'approche de 7, c'est que le scandale est bien fondé...
Tout ça chers amis pour dire que : au-delà de sa récupération politicienne, au-delà du Pétrole et du gaz (que Boukornine et la sainte Sebkha nous préservent de ces richesses naturelles empoisonnées), la campagne "Winou el Pétrole" reste utile, car elle emmerde les partisans de l'opacité. Cette campagne devra être défendue tant qu'elle participe à intégrer la transparence dans l'ADN de l'Etat. N'oublions pas que cette lutte s'inscrit dans un objectif plus large visant à ce que nos dirigeants rendent public tout ce qui relève de près ou de loin, de l'intérêt général !