Métastase électorale (2)
Ceci est la caricature que font les bajboujeux du Tartour. Elle n'est vraie que dans la mesure où elle est justement une caricature, donc une exagération de la réalité. Si je peux l'assumer en tant que dessinateur, je trouve complètement stupide que des gens très sérieux puissent résumer de la sorte la complexe réalité. Marzouki a certes bénéficié du vote de l'électorat islamiste et de soutiens "occultes" (milices, LPR, Propagande sur internet, Aljazira...), mais un phénomène plus profond, que personne ne veut voir, semble avoir motivé les votes en sa faveur :
La fracture sociale*
Deux Tunisie coexistent : celle des côtes et celle de l'arrière pays (pour aller vite). L'une dominant l'administration et l'économie, et l'autre plus rurale et plus conservatrice, réclamant sa part du gâteau (ceci est aussi une caricature). La distribution des richesses n'a jamais été à l'ordre du jour ni du temps de Bourguiba, ni de celui de Zaba, ni encore moins des 3 ans de Zaballah. Le clivage social s'est tellement creusé que beaucoup de citoyens sont prêts à offrir leur vote au premier hurluberlu qui se drape de leur cause pour en faire le Burnous de sa campagne électorale. Jusqu'à là rien de mal et Marzouki n'était pas seul à jouer sur ce terrain. Là où il a gagné sur les autres, c'est dans l'amalgame qu'il a utilisé entre les classes dominantes, l'ancien régime et son adversaire Nida. Ces raccourcis, propres au caricaturiste, sont devenus les leitmotivs de sa propagande. Tartour, avec son salaire de 30 milles dinars, ses accointances assumées avec les rois du pétrole, devient ainsi l'étendard des classes opprimées, contre le retour de l'ancien régime et de sa bourgeoisie. Dénonçant dans sa compagne le retour de la dictature, il ne se gêne pas d'utiliser lui-même des milices dignes des régimes fascistes...
On est dans le caca
Qu'allez-vous voter, caca Tartour ou caca Bajbouj? (Voir cet article)
*La fracture sociale est une expression utilisée essentiellement en France qui désigne généralement le fossé séparant une certaine tranche socialement intégrée de la population d'une autre composée d'exclus.