le règne de ZABAjboujALLAH
Béji Caïd Essebsi, apothicaire de médina, séducteur de bourgeoise et vendeur de formules toutes faites, administre à petite dose son poison tue-la-révolution. Une fois installé derrière le comptoir de sa boutique présidentielle, ce chimiste de Zaouïa n'a eu pour seule obsession que la réhabilitation du business traditionnel. Ça le démangeait depuis le début. C'était, semble-t-il, sa seule et unique mission: Réhabiliter l'ancien régime, restaurer les vieilles habitudes et blanchir les vieux caïds...sa pilule magique, celle qu'il croit nous faire avaler, s'appelle : "réconciliation nationale".
C'était juste après les attentats du Bardo que Béji, profitant du traumatisme général, nous annonça son projet de "réconciliation nationale" (quel hypocrite euphémisme pour faire la nique à la Révolution !). Béji n'a eu aucun scrupule à se faire l'avocat du lobby pétrolier et du patronat quand avait éclaté le mouvement "winou el pétrole?". Béji, l'herboriste de la Kasba, avec ses recettes toutes faites, est allé jusqu'à accuser ce mouvement d'être responsable des attentats de Sousse (voir ici). Et de profiter une deuxième fois du traumatisme général pour proposer au conseil des ministres, son projet final de loi de réconciliation nationale...(voir ici)
Dans la nouvelle rhétorique présidentielle, les martyrs de la révolution, ce ne sont ni les blessés ni les victimes de l'ancien régime. Ce sont les anciens corrompus de Zaba. Sous le règne de Zabajboujallah (alliance du Zabajboujisme avec le Zaballahisme), ce n'est pas seulement la révolution qu'on a empaillée, c'est le "Politique" dans son sens le plus noble qui vient d'être enterré. Le Politique qui n'est devenu qu'une vulgaire vitrine de pharmacie de marché.
Lettre ouverte
Le gouvernement gouverne par la peur. Après la menace terroriste, le gouvernement use de la menace économique pour justifier le retour des anciens investisseurs corrompus. L'exécutif voudrait leur passer l'éponge au nom de l'urgence économique, et ce par le biais de la pilule "Réconciliation nationale". Ce choix politique témoigne de l'incapacité du gouvernement à formuler un projet de société innovent comme il l'avait prétendu durant sa campagne électorale. Ce choix est un retour aux vieilles habitudes. Ce choix n'est pas celui de la réflexion, il est celui du réflexe de crise, de la facilité, où faute d'idée on recycle les mêmes recettes et les même têtes. La cause du malheur tunisien est la corruption. Et c'est cette même corruption qu'on compte nous recycler au nom d'une prétendue amnistie nationale. C'est céder au chantage de la mafia du business que d'accepter cette réconciliation. Ne tendons jamais la main à ceux qui nous l'on tordue.
Refusons cette fatalité !
Le collectif Vérité et Justice réagit par cette lettre ouverte adressée aux élus:
http://lady-justy.blogspot.fr/2015/07/lettre-ouverte-aux-representant-e-s-du.html
Signons ce papier !
PS: l'ironie du sort voudrait qu'en ce moment précis où Essebsi enterre la révolution, vienne en Tunisie en visite officielle Sarkozy, l'apothicaire en chef de la blingblinguerie française. Celui-là même qui avait soutenu Zaba contre la révolution, mais qui a détruit la Libye au nom de la révolution, ose féliciter Bajbouj, fossoyeur de la Révolution, du succès de la...Révolution (voir ici). Monde de merde, où une clique d'épiciers gouverne la planète.