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DEBATunisie
31 octobre 2016

Le Broi du Maroc menacé de poubelle de l'Histoire ?

Chaque Ben Simpson pleure sa Tunisie à chaque délocalisation d'une usine au Maroc, à chaque inauguration d'un mégaprojet royal au Maroc, à chaque article du Figaro vantant la bonne gouvernance du Roi du Maroc. Ce pays voisin est devenu pour nombre de tunisiens, un miroir de ce qu'aurait pu être la Tunisie d'aujourd'hui, si ce foutu marchand de légume de Sidi Bouzid n'avait pas allumé le feu. Le Maroc nourrit une nostalgie pour Ben Ali et sert souvent d'argument contre la Révolution...
Et pourtant, ce doux pays, a y regarder de près, semble lui aussi comme à l'époque de Zaba, tenir qu'à un fil...
(voir ici)

broyeurmaroc

Après le marchand de légume tunisien, c'est au tour d'un vendeur de poisson marocain de faire trembler tout un système...
Mais attention ! la tâche sera plus ardue pour les révolutionnaires marocains et tous ceux qui luttent contre la "Hogra" et qui aspirent à plus de libertés et de Justice sociale. Plus ardue car, chez nos amis marocains, les superstitions religieuses de la population ont sacralisé à la tête de l'Etat, une indéboulonnable mafia séculaire appelée Maghzen...
Commentaires
B
Répondre à une question par une contre question aussi vaste est une méthode éculée qui sert à repousser la réponse ou à botter en touche. Ça figure dans la première page du manuel des hommes politiques. Toutefois, je vais tenter l’ébauche d’une réponse et te ramener, je l’espère, à la mienne. <br /> <br /> Avant il y avait une dictature, c'était insupportable. Il fallait l'abattre depuis les premiers signes et ne pas supporter 23 ans de régime autoritaire (il fallait sûrement dire 55 ans, mais bon on va se limiter au régime de ZABA). Une vingtaine d’années vécue presque comme une fatalité et non comme un malheur intolérable. Enfin, il a eu une insurrection (mieux vaut tard que jamais). Les historiens chercheront pendant longtemps les causes réelles de ce réveil -crise économique mondiale avec des conséquences régionales graves, dégradation du pouvoir d'achat des couches qui vivotaient grâce à une économie parallèle en berne, réduction édictée par la crise mondiale de l’immigration des jeunes chômeurs, (véritable soupape de sécurité qui a sauté) etc... ou intervention étrangère? Il y a probablement un faisceau de causes. Malheureusement l’insurrection n’a pas abouti à une révolution c'est à dire un mouvement capable d'entrainer un changement radical dans la structure de l'État (la nouvelle constitution n’est pas une gloire) ainsi qu’un changement profond dans l’organisation économique, sociale et culturelle. Le peuple s'est contenté de renverser Ben Ali (c’est parfait) et puis, plus rien! Et avec ce RIEN, ce qui devait arriver arriva: la débandade à tous les niveaux: l'économie, la sécurité, le social, la culture sont dans une situation pire qu'avant. Et si on ajoute à cela l'endettement, l'effondrement de l’État et de l'administration, la généralisation de la corruption qui a pour effet de freiner ou d'anéantir toute tentative de redressement et, en même temps, le retour progressif des grandes figures de la corruption aux manettes de l’État... on aboutit une situation kafkaïenne, la pire qu’a connu le pays. Et là j'utilise un euphémisme, en réalité je devrais dire qu'on aboutit à une nouvelle dictature sans Ben Ali, plus pernicieuse et irrémédiable à court ou moyen terme. <br /> <br /> Pour répondre brièvement à ta question, je dirais: c'était irrespirable du temps de Ben Ali, c'est invivable à présent. On a renvoyé Charybde et on a invité Scylla. <br /> <br /> Je te rappelle que ma question est encore à l'ordre du jour
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A
1) Société civile en marche<br /> <br /> 2) Développement de la scène culturelle ( musique, danse, film, peinture, etc. )<br /> <br /> 3) Une certaine liberté d'opinions et de la presse<br /> <br /> 4) Une ébauche d'une remise en questions des mensonges identitaires inoculées depuis 50ans+<br /> <br /> 5) Le potentiel d'un progrès qui était impensable avant le renversement.<br /> <br /> <br /> <br /> Le risque c'est l'immobilisme qui mène à la faillite économique du pays et l'éclatement de la République pour un retour encore plus violent, à la Sissi. C'est pour celà qu'il est urgent de, à ce stade, copier un modèle qui marche, en prenant le temps de l'expliquer et ne plus perdre du temps dans les discussions stériles. Le soutien de Jemna ce n'est pas le soutien à la décentralisation du pouvoir et de la politique mais au contraire un soutien au tribalisme et la défaite de la nation.
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A
Bonjour<br /> <br /> C'était mieux avant la révolution ? <br /> <br /> <br /> <br /> Cette question n'est pas un piège, elle est vraiment sincère, prends-la comme telle.<br /> <br /> ;) <br /> <br /> Bonne journée
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B
Ma chère Athena, <br /> <br /> Peux-tu spontanément me donner cinq éléments qui ont amélioré la vie en Tunisie depuis 2011 et constituent des raisons d'apprécier ''la révolution ''? <br /> <br /> Cette question n'est pas un piège, elle est vraiment sincère, prends-la comme telle.
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A
La réponse officielle a été assez rapide: ils ont bien appris leur leçons. Par contre, il manque un détail à la description de l'incident, à savoir que dans les deux cas l'accusation "officielle" est celle d'un manque d'une autorisation d'activité. Alors non seulement on ne donne pas aux citoyens les moyens nécessaires pour se développer mais aussi on écrase ( littéralement malheureusement ) les tentatives de survie de ces défavorisés.<br /> <br /> <br /> <br /> Il est urgent de développer l'Etat de Droit ( Ref World Justice Project ) et la Facilité de la Pratique des Affaires (Ref Banque Mondiale ). La Tunisie se classe 58ème sur 113 pays et 77ème sur 190 vs. le Maroc qui se classe 60ème sur 113 pays et 68ème sur 190 respectivement. A défaut d'être aidés, la population potentiellement active ne demande que qu'on leur foute la paix mais qu'on respecte leurs droits.
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