Kaïs Saïed, qu'est-ce donc cette chose ?
Après le 7 Octobre, s'est révélé aux yeux du monde le fascisme évident du système régissant la planète. Alors que les preuves d'un génocide sont attestées depuis des mois, ce système n'a que faire de la morale et du bon sens, il poursuit son soutien aveugle au régime génocidaire de Netanyahou.
Ce système en réalité n'est que le fait d'une bourgeoisie capitaliste mondialisée qui des Etat Unis à l'Arabie Saoudite, partage des intérêts communs avec l'Etat sioniste. La Palestine depuis 75 ans est à elle seule une graine de sable qui menace d'enrayer tout ce système. Les attentats du Hamas du 7 Octobre devaient offrir à cette bourgeoisie l'opportunité historique d'en finir une bonne fois pour toute. Alors ils ont mis le paquet : appui logistique à la guerre d'extermination d'un côté, et propagande médiatique pro-israélienne de l'autre. On lésine sur rien, on achève le travail jusqu'au dernier palestinien.
Malgré l'ampleur de la solidarité des peuples en faveur des palestiniens, cette bourgeoisie persiste et signe sans craindre le scandale. Son bulldozer écrase tout sur son passage dans le mépris le plus total des résolutions de l'ONU, de la Cour Internationale de Justice, des protestations des étudiants, des alertes des ONG et des journalistes ou des indignations d'artistes et intellectuels du monde entier. La France est devenue le théâtre le plus éloquent (et ridicule) du cynisme de cette bourgeoisie qui use de la censure, du chantage à l'antisémitisme et de l'oppression policière pour imposer son narratif.
"Occident" versus "sud global" ?
Cette introduction est un rectificatif concernant la dénomination "occident" que j'employais par paresse, pour désigner cette bourgeoisie capitaliste. Il est urgent de rappeler qu'à l'intérieur des pays occidentaux, une minorité très active se mobilise pour dénoncer cette situation. On ne compte plus les manifestations, les sit-in, les prises de position courageuses des partis dits "d'extrême" gauche (ne sont extrêmes que parce que la gauche traditionnelle s'est faite absorbée par la dite bourgeoisie).
Au-delà de l'empathie ressentie à l'égard des palestiniens, il est très intéressant de rappeler que cette minorité agissante s'est saisie de la Palestine comme extension d'une lutte plus ancienne menée contre la classe dominante. La convergence d'intérêts de toutes les bourgeoisies mondialisées n'a jamais été aussi éloquente que depuis le 7 Octobre. Les nuages se sont dissipés laissant entrevoir une seule et unique main derrière la casse sociale en Europe et le génocide de Gaza.
De la même manière, ce que l'on désigne par le "sud global", n'est pas l'allié naturel de la Palestine. Ce n'est plus un scoop que de rappeler la compromission des monarchies du Golfe, du maréchal Sissi, ou du roi de Jordanie. Ces pouvoirs sont des rouages du système capitaliste. Ils sont d'ailleurs grassement récompensés pour leur contribution.
Et la Tunisie dans tout ça...
L'occasion de revenir sur le cas de Kaïs Saïed, président de la désormais insignifiante Tunisie. Cet imposteur qui s'est fait élire en 2019 pour sa prétendue incarnation de la volonté populaire et de son soutien de la cause Palestinienne, continue à "capitaliser" sur ce narratif et à en récolter un large soutien. Alors que le pays est devenu une véritable dictature et que l'économie continue à sombrer, Saïed jouit encore de l'image de l'homme du peuple au service de la veuve et de l'orphelin.
Et pourtant Saïed est devenu le chouchou de l'extrême droite européenne (islamophobe et alliée d'Israël soit dit en passant). Cet homme austère qui affiche une morgue hautaine quand il s'adresse à son peuple change de physionomie et montre son plus beau sourire quand il accueille Meloni ou Von Der Leyen. Et pour cause, Kaïs Saïed négocie une aide européenne en contrepartie d'une politique (raciste) qui consiste à dissuader (par l'humiliation) les migrants de gagner l'Europe par la Tunisie. Cette politique a été inaugurée par son discours du 21 Février 2023 dans lequel il avait évoqué "les hordes de subsahariens complices d'un complot visant à modifier l'identité arabo-musulmane de la Tunisie" (une version tunisienne de la théorie du grand remplacement chère aux fachos français). Ce discours a produit son effet, puisque la population s'est elle même chargée de chasser les migrants avec le soutien de la police qui les a déportés vers le désert. Saïed a créé un climat de terreur faisant de tout individu de couleur une cible. Zabaïed a réveillé un monstre et continue à l'agiter depuis.
Après la énième et toute récente visite de Meloni (relation de cause à effet ?) Zabaïed en rajoute une couche en ce mois de Mai, en criminalisant cette fois les ONG et associations d'aide aux migrants ( voir ici ). S'en suit un déchainement de haine raciste sur le terrain et sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, des tunisiens affichant des drapeaux de la Palestine crachent ainsi leur haine des subsahariens qu'ils accusent de "coloniser" la Tunisie.
Je n'ai plus de mots pour qualifier l'ignominie de ce sinistre personnage et des milliers de "Tahanas" qui soutiennent cette monstruosité puante installée à Carthage.
Kaïs Saïed, qu'est-ce donc cette chose ?
Zabaïed n'est pas un agent de cette "bourgeoisie capitaliste mondialisée", mais il est devenu de fait un allié indirect de tout ce qui participe à diviser les peuples du sud au profit du grand capital. Saïed nous rend TOUS complices de l'extrême droite européenne, et anéantit toute possibilité de fraternisation avec nos voisins Africains.
Dans cette histoire Zabaïed n'a que faire du Peuple, de la Palestine ou de la veuve et de l'orphelin. Il n'est qu'un rouage profitant de l'ignorance des uns (les tunisiens) et des malheurs des autres (les subsahariens) pour se mettre au service des intérêts des fascistes occidentaux, et ce, dans le SEUL but de se préserver au Pouvoir.
Mais pour qu'un homme dans son for intérieur puisse trouver une justification à cette diablerie, il faut bien qu'il soit véritablement de la même engeance que cette bourgeoisie génocidaire. Il faut bien qu'il puisse partager cette vision d'une humanité hiérarchisée en races étanches les unes aux autres. Son discours sur les hordes de subsahariens procède d'une conviction intime selon laquelle existerait une barrière entre les humains et que tout mélange menacerait un équilibre naturel. Il n'y a aucune différence de nature entre Saïed, Meloni, Le Pen, Netanyahou ou même Hitler. Juste une différence de degré. Ils partagent tous une idéologie qui nie le caractère universel de l'humanité. Cette idéologie déshumanise l'altérité et à partir de là, ouvre toutes les portes de l'enfer : cela peut aller du discours du 21 Février, à la solution finale en passant par le génocide de Gaza.