Les grands médias occidentaux ont commencé, sur la pointe des pieds, à admettre la réalité du génocide à Gaza. Reconnaître que « la seule démocratie » du Proche-Orient était capable d’une telle barbarie représentait un risque énorme. Tout le narratif patiemment construit depuis des décennies menaçait alors de s’effondrer.

Heureusement, Netanyahou a su tenir compte de leur embarras et a frappé l’Iran, leur permettant ainsi de revenir sur leur terrain de jeu habituel : celui où ils plaident pour la civilisation contre les barbares. Car, voyez-vous, l’Iran ne menaçait pas seulement Israël, mais le monde libre dans son ensemble. Trump lui-même est aussi venu à leur rescousse : après une brève hésitation, il a rejoint Netanyahou dans la guerre contre les mollahs — car il en va du destin de la civilisation… et merdre au Droit international !

En France, la manière dont ces événements sont traités prêterait à sourire, si la réalité n’était pas aussi tragique. Ainsi, sur BFM, un journaliste s’est réjoui du bombardement d’une prison pour femmes — la prison d’Evin, au nord de Téhéran. Très sérieux, il saluait la "symbolique" de cette frappe, censée annoncer la libération des Iraniennes du joug des mollahs.

Quant aux rares intervenants qui osent rappeler le droit international et dénoncer une attaque menée sans mandat de l'ONU contre un pays souverain, ils sont immédiatement accusés de sympathie pour les mollahs. Il convient pourtant de rappeler que les frappes en cours sont le fait d’un génocidaire israélien, avec la complicité d’un suprémaciste nord-américain. Mais pour ces journalistes, un fasciste blanc est automatiquement absous de ses péchés dès lors qu’il part en croisade contre un despote oriental.

Face à ce rouleau compresseur que sont devenus les régimes occidentaux fascisants, on devine sans peine la haine que cette humiliation finira par susciter en Orient. Si, pour ma part, je parviens à la canaliser par le verbe et le dessin, j’ose à peine imaginer ce qu’elle engendre chez celles et ceux qui subissent ces injustices de plein fouet. Quand se multiplieront les attentats terroristes en occident, je condamnerai surtout les régimes occidentaux qui sont les architectes de la haine et du ressentiment. Qu'ils osent encore nous demander de condamner le Hamas ! 

De mon côté, je fais clairement la distinction entre les puissants — et leurs valets : ces journalistes de plateau, cette bourgeoisie blanche, ethnocentrée, arrogante, et profondément raciste — et les gens du quotidien, de Paris à Madrid, qui perçoivent le manège et se rappellent de ce qui s'est passé en Irak, en Libye et en Syrie. 

Grâce à la prise de conscience qu'a suscité le génocide de Gaza, ces gens sont encore plus nombreux, ils se comptent en millions. Tous ont fini par comprendre que "l'empire n'a jamais pris fin" (expression empruntée à l'essayiste Pacôme Thiellement) et qu'Israël est le laboratoire dans lequel on teste les limites de l'extermination de toute population qui entrave la marche forcée de cet occident.   

Conclusion

Chers amis, vous m'avez bien compris, je ne soutiens ni les mollahs ni aucun tyran arabe — mon blog témoigne depuis 2007 de ma modeste lutte contre les dictatures et l'islamisme en Tunisie. En revanche l’histoire nous a appris que les interventions occidentales n’ont jamais eu pour but de libérer les peuples, mais bien de les soumettre à l’ordre occidental. Contre cet interventionnisme j'irai jusqu'à crier vive Khamenei et vive la sainte Chléka !

De la même manière, si des martiens débarquaient un jour en prétendant nous libérer de l’impérialisme occidental, je crierais : vive Trump, vive Netanyahou ! Car je défends le droit des êtres humains à se libérer par eux-mêmes.

En un mot, nous devons lutter pour un droit international juste, au-dessus de la loi des puissants. Autrement dit, la force du droit sur le droit de la force.

Actualisation (mise à jour le mardi 24 juin au matin)

Je retire tout ce que j'ai dit. En me réveillant ce matin j'apprends que Trump a déclaré un cessez-le feu. Il s'est même félicité de son exploit sous les applaudissements des médias occidentaux... Le monde libre décide de la guerre et de la paix, et décrète sa propre victoire et la défaite de ses ennemis. Après mûre réflexion... vivement les Martiens !