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DEBATunisie
17 juin 2025

C'est la guerre !

Nous y sommes. Israël frappe l'Iran.

 

Depuis 1948, Israël a été imposée par la force au cœur du Moyen-Orient. Son histoire s'est construite sur une double violence : violence contre les "autochtones" qu'elle a expropriés, déportés et enfermés ; de l'autre, contre ses voisins, solidaires des autochtones. Mais à chaque fois, Israël a su écraser les résistances par les armes ou par la corruption des élites arabes. Dans ses frontières, elle a enfermé les autochtones dans des enclaves assiégées. À l’extérieur, elle s’est entourée d’un glacis défensif : monarchies du Golfe et autocrates arabes, devenus chiens de garde de l'ordre sioniste.
 

La haine suscitée à l'intérieur comme à l'extérieur a fait de cet État une forteresse ultrasécurisée, à la pointe des technologies de surveillance. Mais plus le monstre se perfectionne, plus la résistance se radicalise. À l’intérieur : le Hamas. À l’extérieur : l’Iran. Deux visages sombres, mais derrière lesquels battent les cœurs de ceux qui, génération après génération, nourrissent un ressentiment immense envers cet État voyou — enfant prodige et protégé de l’Occident.


Alors, après le génocide de Gaza — où Israël a massacré ses autochtones — voici venue l’heure de la seconde lame : frapper le voisin le plus menaçant. L’Iran.

 

Ce vendredi 13 juin 2025, Israël a lancé une attaque d’une ampleur inédite contre la République islamique d’Iran. Nous assistons donc à une énième variation sur le même thème. Il y aura encore plus de morts et de haine.   

 

J'ai de la haine, et je l'assume

 

Pour vous dire la vérité, je suis incapable de poser une pensée claire, tant la haine qui m’habite embrouille ma rationalité. Cette haine, évidemment, vise Israël — en tant qu’idée, en tant que projet, en tant qu’État— née du malheur des Juifs pour faire le malheur des Palestiniens et de leurs voisins.

 

Ma haine vise aussi l’Occident, premier responsable du malheur juif, et qui, pour laver ses péchés, a poussé Israël à reproduire un concentré de cinq siècles de crimes occidentaux : colonisation, déportation, génocide, et toutes ces horreurs qui forment l’ADN de l’Occident.

 

Ma haine s’adresse également, bien sûr, à ces dictateurs arabes dont la dépendance et la soumission au sionisme ne font plus aucun doute.

 

Mais cette haine que je ressens n’appelle ni ne justifie aucune forme de violence physique ou matérielle.

 

C’est une haine que j’éprouve envers mes semblables, dont je reconnais pleinement l’humanité — et contre lesquels je lutte uniquement par le verbe et le dessin.


Ma haine, en revanche, me permet de comprendre les mécanismes de la violence à venir — cette violence fille de la haine de ceux qui n’ont pas le luxe de se contenter du verbe et du dessin.      

 

Soumoud

 

Un autre exemple de manifestation positive de la haine — car je ne supporte plus le mot indignation — c’est Soumoud. Il s'agit d'une caravane partie de Tunisie en direction de Rafah (sud de Gaza). Lancée le 9 Juin, ce convoi vise à briser le blocus de Gaza et dénoncer le génocide en cours. Le mouvement a gagné de l'ampleur à chaque étape, rassemblant près d’un millier de participants. Chaque grande ville tunisienne, puis libyenne, a accueilli le convoi avec ferveur, comme aux temps anciens des caravanes de pèlerins en route vers la Mecque.

 

Dans un monde idéal, ce convoi serait parti depuis Casablanca, emportant sur son passage tous les Maghrébins en direction du Sinaï. De là, une moitié aurait bifurqué vers le nord pour libérer la Palestine, l'autre vers le sud pour libérer la Mecque (comme je l'avais autrefois rêvé ici). 

 

Malheureusement, dans nos tristes contrées de l'Afrique du nord, il n'est pas besoin d'aller aussi loin dans le rêve et l'utopie pour se faire rattraper par le réel. Avant même d'atteindre l'Egypte, Soumoud s'est retrouvée stoppée, assiégée et menacée par les forces spéciales du chien de garde de l'est libyen, le maréchal Haftar.


Pour ceux qui ont oublié, la Libye est divisée en deux depuis que l'Otan a décidé de zigouiller le non moins sympathique Kadhafi  (voir ici).

 

Bref, il est interdit de faire la moitié d'un rêve dans ce monde arabe gouverné par des chiens et des chlékas validés par l'ordre sioniste régional. Ce que je dis là m'aurait semblé complotiste et délirant, il y a dix ans. Mais le zèle, le sadisme même, avec lesquels nos despotes viennent d'écraser Soumoud, sur ordre du ministre israélien de la Défense, Katz (qualifiants les marcheurs de djihadistes antisémites) ne laisse plus de doute sur le pouvoir direct qu'a Israël sur nos potentats locaux.  
 

Le dessin suivant (que j'ai publié le 11 Juin sur mes réseaux sociaux) apparaît aujourd'hui optimiste, quand on sait que la caravane a été stoppée à Syrte (à l'est de la Libye) et contrainte de rebrousser chemin vers Misrata (à l'ouest).

 

Tenez vous bien, voilà ce qui s'est exactement passé : La caravane a été assiégée, ses membres privés d’eau et de nourriture sous un soleil de plomb. Le maréchal Haftar est même allé jusqu’à leur couper internet, provoquant la panique parmi leurs familles (voir ici). Des participants ont été arrêtés, et des actes de torture à l'encontre des organisateurs ont été signalés.

Au Caire ont été interceptés à l'Aéroport les participants à la Global March to Gaza, initiative parallèle à Soumoud. Les membres de ce mouvement ont été aussi malmenés par les autorités égyptiennes, avant d’être extradés de force. 

 

C'est dire combien ces maréchaux (Haftar et Sissi) savent se montrer efficaces quand il s'agit d'étouffer dans l'œuf tout ce qui pourrait, de près ou de loin, menacer la sacro-sainte sécurité d'Israël.

 

Alors… comprenez-vous maintenant d’où vient cette haine ?


Et notre Sainte Chléka dans tout ça ?

 

Le président tunisien, qui s’était vendu comme défenseur de la cause palestinienne, n’a plus remis les pieds sur ce terrain depuis son coup de Chléka — trois mois après sa rencontre avec Sissi en 2021  (voir ici).

* "la normalisation avec Israël est une haute trahison" (un des slogans de Kaïs Saïed) 

 

Des trous du cul

 

Et pour revenir à notre guerre...  

 

Nos potentats arabes se serrent les fesses, et le Dôme de fer israélien cède sous les tirs iraniens.
Mais ne nous réjouissons pas : il n’y aura aucun vainqueur dans cette histoire, seulement des perdants…

 

 

Alors si vous voulez que je poursuive mon Djihad graphique contre les dictateurs et les israélisateurs, faites un don symbolique ici :

Boukornine vous le rendra !

Commentaires
J
Notre TDC grand défenseur de la cause est une poule mouillée sur le terrain. Je me demande bien qui va t il soutenir dans cette guerre, il est un grand ami des iraniens surtout son frère qui se considère comme un descendant des fatimides. Ces moments de guerre nous montrent qui sont les vrais hommes (et femmes) et qui sont les TDC. Saied fera sans doute son Chalghoumi et il se lamentera sur le sort des sionistes ou bien il fera si comme si rien n'était.<br /> <br /> Je crache sur tous ces dirigeants de merde et sur leurs peuples qui les laissent faire.
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DEBATunisie
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