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DEBATunisie
5 novembre 2025

L'après-Saïed

L’après-Saïed semble être un horizon inatteignable, mais il pourrait bien nous surprendre demain. Se posera alors la question de la sanction qui devra inévitablement s’abattre sur le dictateur et ses chlékas. Quels juges, et quel tribunal pourraient rendre justice alors que Saïed a détruit l’appareil judiciaire ?

 

Mais surtout, comment éviter que l’après-Saïed ne se transforme en un nouveau cycle de vengeances et de chméta, qui nous entraînerait vers la guerre civile ? En bref, comment ouvrir une nouvelle page et faire la paix avec nous-mêmes sans laisser impunis les artisans de la dictature chlékiste et ses milliers de partisans ?

 

Vers une nouvelle conception de la Justice  

 

Je crois que, pour la séquence post-Saïed, il faudra aller plus loin dans l’innovation judiciaire. Au-delà des responsables directs de la dictature, qui devront passer devant une sorte de Nuremberg tunisien, ce sont ces milliers de salauds qui sévissent dans les médias, la presse ou sur Internet, qui méritent un traitement particulier.

 

Ces derniers sont nombreux, car la Révolution n’a pas été sévère avec les collabos. Cette fois-ci, l’Histoire ne devra plus les rater, pour que la leçon soit retenue une bonne fois pour toutes. Ainsi, quand surviendra la prochaine dictature, ils réfléchiront à deux fois avant de commencer à lui lécher les chlékas.


Une justice poétique

 

En concertation avec des juristes, des artistes et des professionnels du tourisme, le cabinet de consulting international Sebkha & Co a imaginé une alternative à la prison. Il s’agit de créer une foire d’art contemporain sur la grande avenue de Tunis, où seront exposés les chlékeux et les chlékeuses sélectionnés par un jury citoyen tiré au sort. Les "heureux élus" seront installés dans une vitrine pendant une durée déterminée, en fonction de la quantité de leur chlékage.

 

Cette foire remplira trois fonctions :
- Accomplir un acte de justice poétique.
- Faire de pédagogie pour les jeunes générations.
- Créer au cœur de Tunis une véritable attraction touristique entre l'horloge et la porte de la Médina.

 

Les heureux élus


Par exemple, le dénommé Samir Dridi, qui chlèque fréquemment dans le quotidien La Presse, pourrait être candidat pour poser dans une vitrine. Son temps d’exposition sera calculé en fonction de la quantité de propagande par article. Un enregistrement audio de ses textes sera diffusé en boucle pour que le public évalue le degré de son chlékage.

 

Une vitrine spéciale avec rideaux de théâtre pourrait être aménagée pour la comédienne Leïla Toubel, afin que le public puisse mesurer son grand art. Le jury pourrait lui accorder une semaine d’exposition, afin de récompenser l’ensemble de son œuvre. Elle lirait ses statuts Facebook qui flattent le président et n’oubliera pas de réciter ceux dans lesquels elle vomit sa haine contre les opposants qui croupissent en prison. On pourrait même imaginer un duo avec Maya Ksouri !


Pièces maitresses
 
Il y a ces salauds qui fanfaronnent sur les plateaux télévisés et qui menacent les opposants au régime à chacun de leurs passages. Ce sont les superchlékas, le nec plus ultra de l'abjection chlékique. Le jury leur réservera un traitement très spécial.

 

Riadh Jrad ferait partie de ces pièces maîtresses. Il a atteint ces derniers mois des seuils extrêmes de chlékage total en s'en prenant à la flottille ou plus récemment, en menaçant les soutiens de Gabès. Si cet ignoble personnage échappe à la prison, il risque au mieux de s'installer durablement dans une vitrine royale ouverte au public tous les jours de la semaine, de 8 heures du matin à minuit.

 

Un haut-parleur reprendrait en boucle tous ses discours. Il se contentera de sa couronne et ses chlékas, et il posera sur un trône telle une statue grecque, ou tel un penseur de Rodin. Il aura ainsi tout le temps pour méditer sur son passé de superchléka et peut-être il s'en repentira... 

 

Les touristes, les élèves, les employés et tous les badauds qui passent par l’avenue pourront ainsi profiter du spectacle.  

 

Rappel d'usage

Cette justice poétique ne peut s'appliquer que dans un contexte démocratique post-dictature. Il faut qu'il y ait eu reconnaissance d'une situation de dictature. Ce qui est le cas de l'actuelle Tunisie, où y est "scientifiquement" attesté le constat de dictature. Ensuite il faut s'accorder sur un principe universel selon lequel toute dictature est une abjection éthique et que rien ne peut la justifier -du moins en temps de paix.

 

Défendre un dictateur qui réprime sauvagement toute critique ne relève pas de la liberté d'expression. Ces gens ne font pas de l'opinion, ils sont la propagande !

 

Tenant compte de ces axiomes, il devient facile pour le jury citoyen de faire le tri. Internet est une ardoise qui atteste des prises de position de ceux qui se sont clairement prononcés en faveur du dictateur fasciste Kaïs Saïed. La justice poétique intervient ici contre ceux qui n'ont commis aucun crime, mais qui par leur soutien assumé au fascisme ont participé à l'abjection chlékiste.  

 

Ils paieront donc le prix symbolique en participant à la foire d'art contemporain qui sera filmée, documentée, archivée et servira d'exemple pour que plus jamais on ne refera ça !  

 

Conclusion

 

Faites vos listes de candidats vitrines, et soumettez-moi ici leurs noms pour que notre cabinet Sebkha & Co établisse les esquisses de chaque vitrine et dresse un plan général de l'avenue Habib Bourguiba pour que l'on soit prêt pour notre foire d'art contemporain quand tombera la Sainte Chléka...  

 

Pour soutenir la caricature en temps de dictature, faites un don ici :

Boukornine vous le rendra !

Commentaires
Y
Plus nuls que ces nullards qui nous gouvernent est cette opposition misérable incapable même d'organiser une manif commune...<br /> Quel pays !!! Politiquement et juridiquement au moyen age.
Répondre
T
Il faut absolument punir les sbires de Saied pour donner l'exemple. La punition reste à déterminer. Certains comme jrad méritent la mort, d'autres des années en prison.
Répondre
DEBATunisie
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