Le château de Carte(hage) en péril
Rien ne va plus au Bled. Le président Essebsi, Le papi-Macron Tunisien, élu pour faire barrage aux islamistes et pour ses prétendues qualités de grand commis de l'Etat, est accusé d'être le responsable du pourrissement général de la situation. Encensé au Bkhour par la bourgeoisie Ben Simpsonnienne et les milieux d'affaire, celui qu'on nomme affectueusement Bajbouj, déçoit même ses plus fervents défenseurs. On ne retient de son mandat que les quelques discours d'apothicaire de médina ponctués de versets de Coran, puis surtout ses manigances en coulisse pour faire revenir l'ancien régime et les islamistes au devant de la scène. Aucune politique sérieuse de développement, aucune révolution culturelle! Ce vieux renard fatigué n'a eu pour seule mission que de blanchir les milieux d'affaire qui l'ont mis au pouvoir et ce en voulant faire voter, coûte que coûte, sa loi de "réconciliation nationale". Pas besoin ici d'évoquer son népotisme et la piteuse image de son fils - un prépubère de 50 ans- qui a pourri le parti de papa et qui a amené au palais de Carthage des copains peu fréquentables...
Essebsi s'adresse au peuple
Les dernières semaines furent particulièrement pénibles. On ne compte plus les manifestations et les crises internes au sein du Gouvernement (limogeage de deux ministres). Le tout sur un fond de dégringolade du Dinar tunisien. Dans ce bordel généralisé Essebsi continue en catimini à vouloir faire passer une troisième mouture de sa loi de Réconciliation. C'est sa seule préoccupation du moment. Saluons à cet effet le travail de Nawaat qui s'est penché depuis longtemps sur la question (voir ici) ce qui a valu à son directeur de rédaction, Sami Ben Gharbia, d'être convoqué à plusieurs reprises par la police (voir ici). Ce sujet constitue la pierre angulaire du système Essebsi. Le dévoiler c'est menacer de faire tomber tout le château de Carte(hage).
Et pour compléter le tableau, le président de l'instance organisatrice des élections (ISIE), le très respecté Chafik Sarsar, a annoncé hier sa démission (voir ici). Lors d'une conférence de presse, celui-ci a laissé entendre que l'exécutif s'attaque aux fondements de la démocratie...
Mes amis, les ingrédients d'une nouvelle révolution sont tous réunis. C'est un climat de janvier 2011 sous Ben Ali. C'est donc la panique à Carthage. Essebsi occupé à gérer les "affaires", a décidé enfin de sortir de son silence et de s'adresser au peuple...
Ouf ! nous voilà rassurés