MEA CULPA
Le 15 Septembre 2019, "Kakaroui" (Nabil Karoui) et "Kakaïs" (Kaïs Saïed) sont passés au second tour des élections présidentielles. Les sondages d'opinion (Sigma Conseil) avaient déjà pressenti la percée improbable de l'outsider Saïed.
J'ai fait partie de ceux qui, par détestation du Kakarouisme, avaient indirectement participé à l'émergence de Kakaïs. Comme l'indiquaient ces deux dessins d'époque (voir ici et ici), je n'ai flairé la m*de que d'un seul côté. J'ai surtout parié sur la connerie des Ben Simpsons pour me dire que Saïed devait être le bon...et j'ai même voté pour lui au second tour !
Alors oui ! j'aurais dû fermer ma gueule depuis, prendre ma retraite de caricaturiste et me contenter de faire de l'aquarelle et de la peinture à l'huile jusqu'à la fin de ma vie.
J'étais idiot et je le reconnais. Non pas que j'aurais dû voter Kakaroui. Non surtout pas ! j'aurais juste dû m'abstenir ou voter blanc. Mais pour cela il fallait avoir l'odorat assez développé pour comprendre qu'il était déjà trop tard. Car l'émergence de ces deux personnages au second tour signait déjà la fin de la partie, l'échec et mat.
PS1: A l'époque, les rares qui nous alertaient du danger que constituait Saïed (tel que Taoufik Ben Brik et certains Ben Simspons) étaient des kakarouistes confirmés. Il était donc impossible de prêter la moindre attention à leurs avertissements.
PS2: Comme je l'ai déjà dit dans d'autres occasions, l'idiotie n'est pas une fatalité ni une tare. Nul n'est à l'abri de l'erreur, et chacun peut rectifier le tir en ayant l'humilité de reconnaitre sa bêtise, et de s'excuser auprès de ceux qu'il a induit en erreur.
C'est pourquoi je trouve malhonnêtes les repentis qui ont soutenu Saïed et qui après avoir saisi l'arnaque, font comme si de rien n'était. Ils ne parlent plus politique ou alors ils ont fui le pays (tel que Lotfi Abdelli). Le cas de Leyla Toubel et tellement d'autres artistes et intellectuels est assez éloquent. Ils nous ont tous bassinés avec le "oui" pour la constitution, ils nous ont même traités d'islamistes ou d'abiristes... les voilà aujourd'hui rasant les murs, vacant à leurs occupations, éludant la question politique, ni vus ni connus...
Cependant, l'idiotie persistante de ceux qui continuent à soutenir Saied, rentre dans la catégorie de la bêtise inhérente à la conscience de foule, de la meute, du troupeau. Le type de conscience qui écrase la pensée libre de l'individu au profit d'une conscience de groupe...
Pour ceux-là, le retour à la lucidité et au bon sens demande d'abord au préalable, une émancipation de la conscience de groupe, du clan, de la tribu, de la nation, de la oumma...bref un chantier qui commence à l'école primaire et que la Tunisie a définitivement raté...
Sur ce bonne rentrée quand même !