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DEBATunisie
22 décembre 2022

L'idiot

Kaïs Saïed réunit toutes les conditions pour être qualifié de dictateur. Ses défenseurs qui rejettent cette définition nous opposent l'argument de la liberté d'expression toujours acquise, ce qui est en partie vrai comparé à l'époque Ben Ali. Ils utilisent aussi l'argument de la transparence du processus électoral. Sur ce point aussi, on leur donnera raison surtout si l'on se base sur le résultat des élections législatives du 17 Décembre dernier. En effet, malgré sa mainmise sur l'Instance supérieure "indépendante" pour les élections (ISIE), le régime a laissé celle-ci publier le chiffre catastrophique du taux de participation (8%). Tout ceci contredit la logique d'une dictature classique. Rappelez-vous comment sous Ben Ali, les chiffres et les faits étaient écrits et scénarisés par le ministère de l'intérieur.   

Mais alors qu'est ce qui explique ce "laxisme" ?

Le "système" traumatisé par 10 ans d'errance démocratique (le système conchie tout se qui peut ressembler à une démocratie), a vu en l'émergence de Saïed dans le paysage politique un ultime espoir pour restaurer sa suprématie. Il a parié (le système) sur l' inexpérience politique de cet outsider pour réhabiliter l'ordre policier traditionnel avec ses mafias, ses bureaucrates et sa pègre, en laissant à Saïed cependant, quelques marges de manœuvre. Mais ils étaient loin d'imaginer que ce personnage atypique, pouvait être autant borné et mentalement limité. En un mot, ils n'ont jamais deviné qu'ils avaient affaire à un véritable idiot.

Le désastre économique que traverse la Tunisie, la hausse des prix, les pénuries, le chantage du FMI, rend intenable l'ensemble du pays. Zabaïed qui était une opportunité pour le système devient un véritable boulet. Peut-être alors, pouvons-nous voir dans la publication des résultats électoraux, un signe du largage de Saïed par le dit système...  

 

PENURIE_CHLEKAS

Zabaïed s'est pris la gifle de sa vie

Cette abstention record (90%) a eu ça de bon, c'est de nous rassurer sur le faible taux d'idiots, de "Chlékas", et de zélés encore capables de donner du crédit à l'idiot de Carthage. Nous pouvons au moins nous féliciter de ce constat. Cela a eu aussi le mérite de mettre à nu les chlékistes opportunistes qui n'ont pas manqué d'imagination pour expliquer l'inexplicable, tel que le minable Bouderbela qui a osé accuser les abstentionnistes de traitres. Mais la ventouse d'or revient à Farouk Bouasker, président de ISIE, qui est allé jusqu'à se féliciter de la pureté de ces élections législatives sans argent "sale", avec des électeurs "propres" dont on n'a pas achetés le vote. Ce monsieur sous-entend que les 90% de tunisiens depuis la révolution, ne se meuvent pour la chose publique que par appât du gain.

Bref ! du chlékisme hypersonique dépassant le mur du "çon" (pour reprendre une expression du "Canard enchainé").
Nous attendons encore le second tour en Janvier 2023 pour la suite du spectacle.  

Tout cela, semble annoncer le début de la fin. Arrive peut-être le moment où le système s'apprête à enfoncer le doigt au fond du palais et vomir Saïed...

Zabaïed en Amérique 

L'épisode électoral vient à la suite d'une séquence qui a été balayée par l'actualité. En effet, Kaïs Saïed, acompagné de son épouse, a passé quelques jours chez l'oncle Sam (du 12 au 15 Décembre) sur invitation de Joe Biden, pour un sommet Usa-Afrique. Il paraît que notre président s'est fait remonter les bretelles par le secrétaire d'État Blinken, et que le FMI aurait déprogrammé l'examen du dossier tunisien suite aux nombreux cafouillages du président et ses théories conspirationnistes. Lors d'un discours adressé aux responsables, Zabaïed, aurait encore parlé des sempiternels "méchants" qui manigancent dans "les chambres noires" contre la Tunisie.

Les services de la propagande du palais, connus pour leur transparence, nous ont transmis du voyage du président, ces images auxquelles j'ai rajouté la vision de notre président lui-même. Ceci est une exclusivité. Voici donc l'illustration du monde parallèle dans lequel vit notre idiot de Carthage, et ce au détriment de l'argent public et de l'avenir de nos enfants...      

DISNEY

Commentaires
A
Petit détail : KS n'est pas idiot, il est paranoïaque, c'est même une caricature qui pourrait illustrer un cours magistral de psychiatrie sur le sujet. Et les fous ne sont pas idiots... Simplement, KS est aujourd'hui dépassé par des événements qu'il n'avait tout simplement pas prévu, n'ayant jamais auparavant exercé la moindre responsabilité (hormis les TD qu'il faisait à la fac de droit) et n'ayant manifestement pas lu sur le sujet du pouvoir et de son exercice. Il n'est mû que par ses obsessions, ses complots imaginaires mais qui ne le resteront peut-être pas si longtemps car l'ensemble de la classe politique et dirigeante tunisienne a maintenant bien compris que la place de ce type est en hôpital psychiatrique et non à la présidence de la république.
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