Je n'y étais pas, mais j'ai collecté quelques informations et témoignages dénichées ici et là. Le bilan général reste positif. Un millier de personnes ont bien défilé du Passage à l'Avenue Bourguiba. On aurait voulu voir des milliers déferler sur le ministère de l'intérieur. Il n'y avait pas la quantité certes, mais la qualité était présente. Il y avait beaucoup de vingtenaires. Ils n'avaient pas peur. Ce sont les adolescents de la Révolution, n'ayant connu la dictature que dans leurs contes d'enfants. Ils étaient issus de toutes les catégories sociales, n'appartenaient visiblement à aucun parti, sauf celui de la Révolution permanente. Leurs slogans et leurs cris témoignaient d'abord de leur rage. Ils ont crié le fameux "Dégage !". A leur âge moi j'avais peur. Jamais ma génération sous Ben Ali, n'aurait eu leur courage. Et ça, c'est le fruit de la révolution !

Il est à noter que la Police les a laissés défiler. Très étrange d'ailleurs la douceur de la flicaille. Le régime au point où il en est, avait les mains libres pour casser du jeune, que s'est-il donc passé ? S'agit-il d'une stratégie bien étudiée de lâcher du leste avant les élections, ou est-ce le signe de divisions internes ?

Les chlékistes sur internet n'ont eu de cesse de ridiculiser les manifestants, de minimiser leur nombre ou de les accuser de rouler pour Soros, Israël ou les islamistes. Quant aux grands médias nationaux, ils n'ont fait aucune mention de cet événement.

Un slogan affiché lors de la manifestation, a cependant fait le tour des réseaux sociaux, car il résume à lui seul le drame de la Tunisie : un pays écrasé par un président aux prérogatives pharaoniques et dont les réalisations sont celles d'une tortue (en arabe tunisien ça rime mieux : صلاحيات فرعون,انجازات فكرون).

Boukornine vous le rendra !