Le règne de l'abject
l'Etat Français et sa bourgeoisie dominante viennent de faire sauter le verrou du racisme anti-arabe, lâchant dans la nature la bête immonde. Ce serpent de mer qui ne dort jamais et qui garde un œil ouvert, a saisi la nouvelle opportunité historique du 7 Octobre 2023, pour refaire surface et cracher à nouveau son venin par le gouvernement et ses relais médiatiques. Le 7 Octobre 2023 amalgame le Hamas, l'Islam et l'arabe.
Bien entendu ce racisme d'Etat ne fera plus comme avec les juifs à l'entre deux guerres. Il évitera cette fois de désigner le mal par son nom. Il s'attaquera à l'arabe (le nouveau juif) au nom de son islamisme latent et de son antisémitisme naturel, car c'est bien connu un arabe est antisémite jusqu'à preuve du contraire.
Pour l'Etat français et son élite, l'arabe constitue de fait, un péril mortel menaçant la société française et la dite culture "judéo-chrétienne".
J'aimerais bien, chers amis, tenter d'expliquer les raisons de ce phénomène, mais cela demanderait un travail plus exigent. Je me contenterais de ce simple constat : l'Etat Français et sa bourgeoisie dominante viennent de faire sauter le verrou du racisme anti-arabe, lâchant dans la nature la bête immonde.
L'arabe est déclaré antisémite par essence
L'arabe c'est connu, est antisioniste. Pour La bourgeoisie française cela constitue une preuve suffisante de son antisémitisme. Même l'arabe qui justifie son antisionisme par anticolonialisme ou par opposition au régime d'apartheid, il avancerait masqué car derrière ces prétextes, il n'est motivé que par son antisémitisme intrinsèque. Sa dénonciation du génocide de Gaza, c'est encore une manifestation de son antisémitisme !
C'est donc au nom de l'anti-antisémitisme que ce racisme anti-arabe peut se déployer en toute décomplexion même dans les rangs de la gauche bourgeoise. C'est ainsi que l'on peut observer l'extrême droite et la gauche bourgeoise main dans la main, réunis au nom de la défense de la laïcité et de la lutte contre l'antisémitisme. Dans cette affaire, la gauche bourgeoise peut toujours dire qu'elle poursuit ses idéaux républicains. Pour l'extrême droite, et c'est plus subtile, elle se rachète par rapport à son antisémitisme passé (péché capital), et remplace le juif d'hier par l'arabe d'aujourd'hui. Car toute extrême droite a besoin d'un bouc émissaire.
C'est cette mécanique qui me donne ce terrible sentiment, qu'il en est fini de mon innocence en France, et que bientôt je devrai commencer à m'inquiéter de ma condition d'arabe en pays hostile. Dans cette affaire, le juif n'est pas en sécurité non plus. Il demeure stigmatisé, hier comme bouc émissaire, aujourd'hui comme expiateur de la mauvaise conscience européenne et révélateur de l'antisémitisme arabe.
Evidement que sont nombreux les arabes antisémites. La connerie étant répartie équitablement dans toutes les communautés humaines. Mais il n y a de réel antisémitisme ou de véritable racisme que lorsqu'il émane des structures de l'Etat et de sa classe dominante. Tout le reste n'est donc que bavardages et faits divers…
Tunisie, Etat raciste
l'Etat Tunisien a fait sauter le verrou du racisme antinoir, lâchant dans la nature la bête immonde. Que ce serpent de mer dorme depuis la nuit des temps dans l'inconscient collectif tunisien, il n y a aucune doute à cela. La négrophobie est bien ancrée dans les têtes sans que l'Etat tunisien depuis son indépendance n'ait entrepris une politique éducative sérieuse contre cette monstruosité. Il en est de même de l'antisémitisme.
Le 21 Février 2023 est une date marquée au fer rouge, celle où le président de la république prononça son discours raciste parlant du péril noir qui menacerait la démographie tunisienne (voir ici). Il avait appuyé ce jour-là sur le bouton rouge provoquant une vague de violences contre les migrants subsahariens. Ce tragique épisode nous rappelle une fois de plus, que le véritable racisme demeure celui qui émane des structures de l'Etat et de sa classe dominante. Seul ce racisme provoque ratonades, déportations et génocide. l'Etat demeure aussi responsable de la bonne santé de son serpent de mer, c'est à dire du racisme ambiant. L'école et le roman national, c'est lui. En Tunisie, en France comme ailleurs, ce sont par les manuels scolaires (entre les mains de l'Etat) que se soigne, ou se perpétue le mal.
Mais la tournure que prennent les choses dans ce petit pays d'Afrique du nord, vire au cauchemar. Le président Saïed, dit la sainte Chléka, est une brute dénuée de toute humanité et de toute forme d'intelligence. Il est devenu l'agent par lequel l'Europe fasciste bloque l'émigration subsaharienne. On le paie et on le maintient au Pouvoir pour faire barrage contre la vague migratoire qui effraie l'Europe blanche. Ainsi "s'accumulent" des populations désœuvrées prises en étau entre deux racismes.
Des camps de fortune s'établissent un peu partout. Entre 20 000 et 30 000 personnes y seraient installées, tel que le fameux camp El Amra près de Sfax. Y vivent des migrants abandonnés à leur sort évitant tout contact avec les autorités par crainte de se faire déporter dans le désert libyen. Si bien que le camp s'est transformé en village autogéré, dans lequel les habitants ont dû improviser dispensaires, marchés, temples et écoles alimentant ainsi les théories conspirationnistes du président Kais Saïed, selon lesquelles un projet de grand remplacement civilisationnel serait en cours en Tunisie.
Cette théorie du grand remplacement est reprise paradoxalement par les ennemis de Saied, qui l'accusent de ne rien faire contre la colonisation de la Tunisie par "les africains". Ainsi l'ancien clown de l'internet tunisien, Jalel Brik (pour ne citer que ce triste exemple), pourtant figure de proue de la contestation révolutionnaire, devient plus raciste que le roi en dénonçant le "péril nègre" causé par Saïed.
Plus généralement, des gens très modestes se rebellent à leur tour contre cette "invasion" et organisent ratonades et chasses aux migrants. D'aucuns commencent à demander des comptes à Zabaïed.
Peut-être que notre sainte Chléka qui a réveillé le Serpent de mer, risque de se faire manger elle-même par la bête immonde. Ou comment l'incendiaire est pris dans son propre brasier. Il n y a surtout pas de quoi s'en réjouir, car imaginez l'horrible scénario qui voudrait que l'on remplace Zabaïed par plus raciste que lui !
Abjection totale : l'histoire de Sherifa Riahi
La liste des prisonniers politiques de la sainte Chléka se comptent en centaines. La tragédie est telle que nous n'arrivons plus à suivre leur actualité et à se solidariser avec eux comme il se doit. Certains se meurent dans l'oubli et le silence. J'ai moi-même failli à ma modeste mission de dénonciation de ces injustices car je suis débordé par les nombreuses abjections de Kaïs Saïed à qui je souhaite tout le mal du monde, non pas par vengeance, mais pour que soient allégées les souffrances de milliers de gens victimes de l'arbitraire de cette Chléka puante installée à Carthage.
Le cas de Sherifa Riahi résume à lui seul l'abjection de Saïed et de l'internationale raciste en général :
Ancienne directrice exécutive de l'association "Tunisie Terre d'Asile", Sherifa est en prison depuis presqu'un an, accusée de participer, tenez-vous bien, au complot du grand remplacement. Cette jeune femme, pour avoir intégré une association qui vient en aide aux migrants, sert de fusible à la politique raciste et conspirationniste d'un président aux abois qui manipule les passions tristes des gens pour compenser son incompétence politique et économique.
Plus inique encore : dans ce qui est appelé "mémorandum d'entente" (signé entre l'Europe et le président Saïed), a été allouée la somme de 150 millions d'euros pour "aider" la Tunisie à sécuriser ses frontières (s'entend protéger l'Europe des "hordes" de migrants). Une partie des fonds est destinée aux associations humanitaires telle que "Tunisie Terre d'Asile". Voilà comment l'Etat Tunisien vole puis jette en prison les humanitaires en utilisant leur financement pour traquer et déporter les migrants, sans que cela ne choque outre mesure l'Europe très complaisante envers le système Zabaïed.
Et pour rajouter du drame au drame, Sherifa a été incarcérée alors qu'elle allaitait son nourrisson de deux mois. Voilà donc l'illustration la plus parfaite de l'inhumanité de la sainte Chléka.
(Lire cet article de Blast)
Conclusion
Nous le savons déjà, les monstres sont partout (voir ici). L'arrivée de Trump officialise à l'échelle de la planète la normalisation avec l'abject. Le racisme étant la matrice de cette vision du monde selon laquelle l'humanité serait hiérarchisée en races inégales et que les plus forts seraient autorisés à discriminer, humilier, déporter et exterminer les plus vulnérables. Les plus forts étant un groupe de personnes contrôlant l'économie et la sécurité et qui seraient prêts aujourd'hui à exterminer tout ce qui menace leurs intérêts et leurs privilèges. Toujours cette même alliance qui depuis la nuit des temps relie l'argent et le pouvoir. De Trump, Musk, Poutine, Le Pen en passant par Netanyahou et la sainte Chléka, un pacte tacite semble relier divers acteurs à l'échelle mondiale, prêts à mener une nouvelle guerre totale en excitant les masses contre des minorités racisées.
A ce propos, et si vous êtes arrivés à cette ligne, je vous invite à assister ce 4 Avril à 18h au 24 quai d'Austerlitz à Paris à une exposition débat abordant toutes ces questions (racisme et colonialisme) où seront exposés mes dessins parmi les travaux d'autres artistes. Ce sera l'occasion de rencontrer des gens sympathiques mus par le même désir de lutter contre l'abject.
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Je profite de cette conclusion pour rappeler que ma Bande dessinée "Le seigneur des rats" adaptée d'une nouvelle de Gilbert Naccache, résonne particulièrement avec la pénible actualité du moment. Les rats dont il est question, seraient la métaphore du fascisme ambiant. C'est ainsi que Naccache avait déjà anticipé notre malheur en 1976 quand il avait écrit cette nouvelle en prison.
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Je termine avec mon appel à votre soutien, car en ces temps difficiles j'ai besoin d'un appui financier pour ma lutte picturale contre l'abject. Evidement je n'écris et je ne dessine que pour un idéal. Et même pour cet idéal... j'ai besoin du capital ! Faites donc un don pour _z_ sur Tipeee :