Nida ou Nada?
Les élections sont donc prévues pour le 23 Juin. Date à laquelle les tunisiens seront invités à choisir entre Zaba ou Zaballah. Nida ou Nada. Que dis-je? Nida n'est pas Zaba. Pas du tout. Ceci est une grossière erreur. Je voulais dire Bourguiba. Vous savez ce grand personnage historique qui a forgé la Tunisie moderne. Celui-là même à qui l'on doit le code du statut personnel et qui nous a libéré du joug du colonisateur. Celui-là même -rappelons-le, qui a instauré le parti-état, la dictature et la torture*. Le même qui a érigé un véritable culte autour de sa personne et dont le pouvoir centralisé a généré les nombreuses inégalités sociales et régionales. Celui-là même dont le régime a accouché du Benalisme, salafisant au passage une jeunesse désoeuvrée et dont le produit final...est Zaballah.
Selon ma caricaturale démonstration (je ne prétends pas faire de l'anlayse académique) nous serions pris en tenaille entre Zaba et Zaballah. Deux faces d'une même pièce. Un fascisme islamiste d'un côté et un fascisme Ben Simpsonien de l'autre. Deux systèmes qui se sont mis d'accord pour ne pas aborder les vrais sujets qui fâchent, à savoir :
-la renégociation du partage des richesses dans le pays.
-L'expulsion totale de la religion de la sphère publique, préalable nécessaire à la révolution culturelle.
Le noir ou le blanc, le mauve ou le bleu
J'étais de ceux qui mettaient en parfaite symétrie le mauve et le bleu jusqu'à ce que sorte cette vidéo porno dans laquelle Ghannouchi dévoile au public ses dessous. Depuis je dors mal. Dans mon sommeil tourmenté, je me vois courir retirer ma carte d'adhérant à Nida Tounès. Je me vois vêtu de mauve, discutant avec Mezri Haddad autour d'un café évoquant le bon vieux temps.
Voter Nida, serait un véritable échec pour la Révolution, même si cela nous épargnerait les zaballahistes. Mais, Heureusement, le tableau n'est pas si binaire que cela. Il n'y a pas à choisir entre le blanc et le noir, le mauve et le bleu. Mes amis: Une troisième voie existe!
* A propos de torture et plus précisément de peine de mort, je vous invite à lire ce témoignage de Hamma Hammami réalisé par Samy Ghorbal et illustré par votre humble et dévoué serviteur: moi-même, ici